[GJ Acte XXVIII] Manifestation festive et violence policière



Ce samedi 25 mai avait lieu le 28ème acte des des gilets jaunes. Après plusieurs heures de manifestation festive en centre-ville, les forces de l’ordre sont intervenues pour procéder à des interpellations arbitraires et ont blessé une fillette avec une grenade lacrymogène.

Ce samedi 25 mai avait lieu le 28ème acte des des gilets jaunes, acte qui devait être marqué par la convergence avec la marche pour le climat. Un concert au cellier de Clairvaux devait notamment cloturer la journée.

Après plusieurs heures de manifestation festive en centre-ville, du fait notamment de la présence d’un orchestre, c’est surtout l’intervention arbitraire des policiers qui a marqué les esprits. Trois personnes ont été interpellées pour avoir manifesté le visage masqué, ce que démentent les témoins, deux autres pour « outrage », et une fillette et son père ont été brûlés par des tirs de lacrymo.
Sur ce dernier point on notera l’empressement du Bien Public à relayer la version policière, quand bien même des photos montrent les habits de la jeune fille brûlés et les traces de brûlure dans son dos. La négation de ces violences de la part de la Préfecture et de sa Presse est à mettre en regard de l’exagération des violences que subissent les flics, qui sont considérés comme blessés et qui reçoivent des ITT au moindre « choc psychologique ».
D’un côté on va donc considérer que des adultes formés pour les affrontements de rue sont blessés par des slogans ou des insultes, mais une enfant de 6 ans brulée (même légèrement) par une grenade lacrymogène « n’est pas blessée ».

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Photos Facebook Thomas Loyer

Quelques témoignages trouvés sur les réseaux sociaux

« Les gilets jaunes dijonnais attendaient patiemment, vers 18 heures, le concert, sur la place de la République, concert prévu, à 19 heures, au Cellier de Clairvaux que la Ville de Dijon avait choisi de prêter aux organisateurs de la Marche pour le Climat (le collectif avait demandé un autre lieu plus vaste - jardin public - mais cela n’avait pas été accepté) ils ont été agressés, par les forces de l’ordre. »
Source : Facebook Charly photos Dijon

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"Des membres de la BAC tournent dans 3 voitures, passent devant la cinquantaine de personnes présentes, pendant une vingtaine de minutes. Provocations de leur part : ils font des coucous de la main, façon reine d’Angleterre, depuis leurs véhicules, ils tentent d’énerver les gens, dans leur rôle d’agitateurs, surveillés par la police en faction autour de la place. Ils roulent sur les rails à des vitesses excessives et dans tous les sens. Les trams roulent toujours, encadrés par un gars de chez eux, qui parle aux conducteurs au talky, et des voitures roulent normalement autour de la place.

Ludo, mégaphoniste pour l’occasion, appelle très intelligemment à ne pas rentrer dans le jeu provocateur des flics. Il se fera embraquer un peu plus tard, pour « rébellion » ( relâché dans la soirée, convoqué prochainement au commissariat ).

On décide d’aller boire un canon, à la brasserie Le Bourgogne place de la Rep. L’ambiance était encore une fois plutôt sereine, malgré les tentatives des BAC de provoquer des actions contre eux pour justifier leurs futures arrestations arbitraires. [...]

À peine le temps de commander à boire, on voit un BAC courir, d’un coup sorti de la voiture, au niveau de la rue Marceau. Il y a eu sans doute les réponses attendues de manifestants provoqués.

Les personnes présentes s’attroupent autour du futur interpelé, et des gaz sont lancés immédiatement sur la place.[...]

Peu après, malgré l’aberration de la situation, je reste assis, car je me dis que c’est sans doute terminé. Avec les gens assis à la terrasse, on trouve que c’est excessif. Il y a des enfants, inquiets, mais le gaz ne vient pas vers nous.

Finalement, deuxième salve de gaz, coté rue Marceau.

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À peine 10 secondes plus tard, une bonne salve de palets de lacrymogène est lancée à nos pieds depuis la rue Jean-Jacques par la police, peut-être bien aussi depuis la rue Diderot.
SANS AUCUNE RAISON, puisque nous étions en train de boire un coup.

Dans la panique, tout le monde se casse vers Diderot, Thiers, ou sur la place mais juste là, une famille arrivait par hasard coté rue Diderot.

Un homme, le Papa, porte sa fille a bout de bras. La fillette de 4 ans avait un palet qui venait de tomber collé à sa petite veste en acrylique. Elle hurlait, et j’ai vu des flammes sortir parmi l’épaisse fumée toxique qui semblait sortir d’elle.

Sans trop rien voir, j’ai couru dans le bar avec la petite et le père, pour réclamer vite de l’eau pour éteindre la combustion. Dans les hurlements, je vois que le père a arraché et jeté le palet de la veste, et j’arrache le pâté de veste fondue, qui colle aux vêtements de la petite. Voyez sur les photos, ça a cramé son t-shirt en coton ... Le bar est plein de gaz. La petite et son frère de 6 ans se frottent les yeux comme des fous, leur mère aussi et elle essuie les larmes des gosses et forcement, c’est pire, on en a plein les mains. C’est chaud, et les barmans sont un peu en panique.
On file de l’eau et des serviettes, qu’on trouve sur le bar.

Là, je vois le père incapable de se servir de sa main. Il est brulé assez gravement par le palet qu’il a arraché à pleine main alors qu’il crachait sa merde brulante.

La petite dit avoir mal dans le dos, et tire son vêtement. Normal, du plastique noir est collé à la peau de son dos. Ce n’est pas un grain de beauté, sur les photos. Elle a, outre le plastique fondu, été brulé par la chaleur, sans grande gravité heureusement."
Source : Facebook Thomas Loyer

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Communiqué des associations et collectifs ayant organisés la manifestation

Acte 28 des violences policières gratuites et nouvelles arrestations arbitraires

Ce samedi 25 mai à Dijon, après la manifestation appelée par les gilets jaunes / gilets verts et le syndicat Solidaires, de nouvelles violences à l’actif de la BAC (Brigade anti criminalité) ont eu lieu à l’encontre de manifestant-es pacifiques place de la République à Dijon. 5 personnes ont ainsi été interpellées et embarquées sans aucun motif, la BAC ayant provoqué auparavant les manifestant-es par des gestes obscènes et déplacés sans pour autant provoquer de réactions de la part de ces
dernier-es. Au même moment, une série de grenades lacrymogènes ont été lancées, blessant une petite fille de 6 ans et son père, simples passants, le père ayant notamment été brûlé aux mains.

Encore une fois, l’action des « forces de l’ordre » consiste d’abord à terroriser la population dans le but de la dissuader d’émettre la moindre contestation. Nous dénonçons fermement les arrestations arbitraires qui ont été opérées par la police la veille d’un scrutin électoral d’importance pour M. Macron et son pouvoir. Nous en contestons par ailleurs les motifs fallacieux. Nous exigeons la libération immédiate des personnes interpellées ce jour et apportons tout notre soutien aux personnes blessées.

Signé : Solidaires 21, Assemblée populaire 21, ACE 21, Majorité Silencieuse 21, ATTAC 21, ANV COP21 Dijon, La France Insoumise, Amis de la Terre Côte-d’Or, Collectif « il est encore temps » Dijon, Alternatiba Dijon.



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