Etre enseignant, c’est quoi ?



Une collègue exprime des interrogations, des doutes et des colères à sa manière et avec ses mots. En avons-nous encore le droit ? Ne sommes-nous plus que des bêtes de somme ?

Etre enseignant c’est d’abord être humain. C’est ensuite être citoyen de chair et de sang, de rire et de larmes. C’est un être qui déborde d’amour pour l’autre, qui s’exclame, s’exclaffe ou s’extasie parfois lorsque la colère et la démesure lui en laisse le temps, qui explique, qui répète, qui fait oeuvre de pédagogie par générosité, non pour persuader ou contraindre. C’est aussi une sage-femme accoucheuse des consciences.

C’est un être réfléchissant dans ces sens où il se sert de sa réflexion en permanence dans son travail et pour ses élèves et qu’il est le reflet de sa société. Ce n’est pas l’être imperturbable, figé dans des dogmes et des principes si chers à l’obscurité. Son devoir est de demeurer éclairé et de maintenir la flamme de la polémique car elle seule est garante de la liberté d’expression.

Ah chère « Liberté d’expression » que l’on brandit tel un étendard revendicatif lorsque l’on se sent attaqué, mais que l’on bafoue sans vergogne ni subtilité lorsque celui que l’on considère d’emblée comme son adversaire s’exprime. Notre démocratie est-elle à ce point malade qu’elle n’a plus la force de chercher la guérison. Est-ce la trahir que l’interpeller pour la faire réagir ? Est-ce la trahir que dire la force de son désarroi ? Est-ce lui infliger le supplice que de lui demander de se relever ? Est-ce condamnable de s’exprimer ? N’y-a-t’il qu’un mode d’emploi pour faire fonctionner la réflexion de l’homme ? Etre égaux en droits est-ce n’être que le reflet d’une pensée unique sans l’ombre de l’authenticité ?

Une collègue exprime toutes ces interrogations, tous ces doutes, toutes ces absences de considération et de respect, toute cette colère à sa manière et avec ses mots. Nous faisons de même... En avons-nous encore le droit ? Avons-nous le droit de ne pas comprendre que l’on nous maintienne sous le joug de l’infantilisation la plupart du temps avant de nous passer la « brosse à reluire » lorsque notre croupe est trop luisante de l’effort insupportable que l’on nous inflige ? Ne sommes-nous plus que des bêtes de somme ?

Comment nous réconcilier avec l’intelligence et la culture que l’institution nous a reconnues lorsque, presque aussitôt, elle les nie avec force en nous prenant sans cesse par la main pour nous mener dans toutes les directions en même temps ?

Nous rêvons encore que nul n’a le monopole de la réflexion... fort heureusement !... Ou devrions-nous arrêter de rêver ?

Dites-le nous si nous sommes les êtres que vous croyez ! Sommes-nous ces êtres médiocres à qui vous confiez l’avenir de la société ? Sommes-nous des êtres assimilables aux autres, sans aspérités, sans neurones ?

La contradiction, le questionnement et les doutes sont-ils les dangers suprêmes dans notre démocratie ? Comme c’est étrange... nous avons dû mal comprendre nos leçons lorsque nous étions enfants... ou alors n’avons-nous eu que des mauvais enseignants qui ont veillé à nous aider à développer notre esprit critique...

Il est plus que temps de les clouer au piloris que diable !... ou de les réhabiliter... peut-être ?

Dz21



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