Blocages économiques, occupations, manifestations et émeutes... depuis bientôt deux mois, la France connait un surgissement politique qui ne faiblit pas. Se nourrissant des mouvements sociaux des dernières décennies, il est aussi traversé par la nouveauté et l’imprévisibilité de sa forme et de ses acteurs. Et ce qui surgit, ce n’est pas seulement une colère mais aussi un imaginaire commun, peuplé de punchlines, de cris du coeur, sur des murs ou des bouts de cartons, dans les yeux ou dans la foule.
Cet imaginaire il s’exprime sur des pancartes,
...des banderoles,
...des autocollants,
...des affiches,
...des autels,
...et quelques sabotages à la peinture,
...au marteau,
...ou par les flammes.
Mais aussi, spécificité de ce mouvement, sur des gilets jaunes :
...des gilets jaunes avec des messages plutôt cool,
...des gilets jaunes avec des messages plutôt nuls,
...encore des gilets jaunes,
...des gilets jaunes sur des statues,
...et même des gilets jaunes sur des chiens.
Bref, plein de moyens de crier sur les toits ce qu’on a sur le coeur. Mais entre tous ces moyens attardons nous un peu sur les tags, qui, avec les gilets jaunes, sont venus mettre un peu de couleur dans la grisaille hivernale.
Il y en a eu des bleus,
...des rouges,
...des verts,
...des jaunes et bleus,
...et bien sur des jaunes tout court.
Il y en a eu sur des murs :
...souvent,
...souvent les mêmes,
...sur des murs de grands hôtels,
...mais aussi sur des barrières de chantier,
...sur des vitrines de banques,
...sur des abribus,
...ou sur des voitures de journalistes.
Il y en a eu des directs,
...des taquins,
...des vulgaires,
...des poétiques,
...des abscons,
...des comiques,
...des météorologiques,
...des écologistes,
...des perspicaces,
...et même des référendaires, avec leur résultat, après passage des services de nettoyage (véridique).
Reprenant la plume de rappeurs ou de vedettes yéyés, en attendant d’allumer le feu, on écrit sur les murs les mots de ceux qu’on aime, des messages pour les temps à venir, des messages à l’encre de nos veines...
...perfusées au rap du Grand Paris,
...au rap de Sevran,
...ou à la chanson française.
Deux mois après son départ en trombe, ce mouvement ne montre toujours pas de signe d’essoufflement, que ce soit en terme de masse, de détermination, ou de créativité. On imagine donc que les semaines qui viennent nous offrirons de quoi faire de nouvelles sélections spéciales gilets jaunes.
À vos bombes pour les prochains actes !
PS : On a aussi vu des tags publicitaires...
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