Nouveau suicide en prison : 86 morts depuis janvier 2018



Un détenu s’est suicidé à la maison d’arrêt de Tours. Pierre-Marie Dizier, chef de chœur du conservatoire, mis en cause dans une affaire de viols et agressions sexuelles sur mineurs, s’est pendu dans sa cellule le samedi 15 septembre. Sa mort est la 86e recensée par l’association Ban public depuis janvier 2018.

En France, les suicides en prison sont fréquents. Trop fréquents. L’association Ban public [1] recense chaque année les suicides et morts suspectes dans les différents établissements pénitentiaires de France. Depuis le début de l’année, il y a déjà 86 morts notifiées.

Le dernier de la liste s’est pendu dans sa cellule de la maison d’arrêt de Tours. Il s’agit de Pierre-Marie Dizier, chef de chœur du conservatoire, qui était en détention provisoire depuis février dans l’attente de son procès pour viols et agressions sexuelles sur mineurs. Sa mort vient clore l’action publique, annulant de facto le procès, et fait l’objet d’annonces dans la presse régionale et nationale. Ce suicide « médiatisé » de Pierre-Marie Dizier ne doit pas occulter les autres.

Selon une étude de l’INED [2], le risque de suicides en prison est deux fois plus élevés en détention provisoire. Le taux de suicide est également, toujours selon la même étude, plus élevé parmi les personnes écrouées à la suite d’un meurtre, d’un viol, ou d’une autre agression sexuelle.

En 2014, 93 suicides étaient recensés, 115 en 2015, et donc « déjà » 86 pour cette année 2018. Quand l’État prendra-t-il en compte l’urgence de la situation pénitentiaire ?



Notes

[2Institut national d’études démographiques

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