Quant à l’emploi de la force sur le campus



Nous, enseignants et étudiants du Département d’Histoire de l’Université de Bourgogne réunis en Conseil, exprimons notre indignation devant l’intervention policière aussi inutile que disproportionnée qui a eu lieu au sein du bâtiment droit-lettres de l’université le vendredi 16 mars 2018.

Le Conseil du Département d’Histoire de l’Université s’exprime quant à l’emploi de la force à la fac lorsqu’il s’agit d’agitation politique
Dijon, le 28 mars 2018

Nous, enseignants et étudiants du Département d’Histoire de l’Université de Bourgogne réunis en Conseil, exprimons notre indignation devant l’intervention policière aussi inutile que disproportionnée qui a eu lieu au sein du bâtiment droit-lettres de l’université le vendredi 16 mars 2018.

À l’occasion du discours de la ministre de l’enseignement supérieur devant la conférence des Présidents d’université, d’importants moyens policiers étaient rassemblés. Des étudiants exprimant légitimement leur opposition aux réformes en cours se sont vus poursuivis dans les couloirs par plusieurs dizaines de policiers, rompant avec tous les usages comme avec l’idée que nous nous faisons de l’université. Le président Alain Bonnin porte la responsabilité de ces actes qui attentent gravement à la liberté d’expression constitutive de l’institution universitaire.

Nous exigeons que la présidence s’explique sur cette situation, et prenne l’engagement explicite de ne plus recourir à la force contre les membres pacifiques de la communauté universitaire. Nous refusons la banalisation du recours à des forces de l’ordre et à des vigiles alors que l’université fonctionne normalement. Un refus de sa part mettrait gravement en cause la légitimité d’un pouvoir de plus en plus manifestement fermé à toute discussion.

En tout état de cause, nous resterons extrêmement vigilants face aux menaces qui pèsent sur ce qui constitue le cœur même de notre mission commune : la fonction critique.

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