Laurent Thines, neurochirurgien du CHU de Besançon, fait partie des 1200 chefs de services qui ont démissionné de leur fonction administrative en janvier 2020. Il s’est rendu célèbre pour sa campagne de dénonciation de l’usage de LBD qui a lourdement blessé près de 500 personnes lors des manifestations de gilets jaunes.
Le 5 novembre dernier, il lance un appel à la révolte dans une vidéo qu’il publie sur Facebook : Adresse aux français pour stopper la mise à mort de nos Hôpitaux Publics.
« Monsieur Braun comme ses prédécesseurs (Véran, Buzyn, Bachelot, Tourraine, Bertrand) ne fera que du cosmétique… L’hôpital n’est pas « en difficulté », il est exsangue en soins palliatifs, vidés de ses soignants par 30 ans de casse et 6 ans d’incurie de ce dernier Gouvernement. Ce ne sont pas des « missions flashs », de « nouvelles assises de la Santé », un nouveau « Ségur » qui changeront les choses si on ne change pas de paradigme, à savoir : la Santé est un des biens les plus précieux, elle ne doit pas avoir comme unique paramètre la rentabilité, elle doit répondre aux besoins de la population et elle doit permettre à ceux qui y travaillent d’être épanouis et rémunérés dignement. »
« On sent l’écoeurement sur le terrain. Ce qui est plus dur pour nous, les soignants, on devient maltraitant, négligeant, on fait courir des risques à nos malades, on voit la mortalité qui arrive. N’attendez pas qu’un de vos proches, qu’un de vos enfants soit condamné parce que l’hôpital n’est plus en mesure de la soigner en France. »
« Il n’est pas normal que dans un CHU comme Dijon, une personne âgée décède récemment, de malnutrition, de déshydratation et d’alitement, en attendant une opération bénigne pour fracture du péroné reportée jour après jour aux calendes grecques. »
« Maintenant c’est à vous d’agir. Révoltez-vous bon sang. Qu’est-ce que vous attendez ? N’attendez pas que ça vous tombe dessus comme c’est déjà arrivé pour plein de patients dans nos hôpitaux. Vous n’avez pas conscience de ce qui se passe ici. Et ça c’est dans toute la France. Alors maintenant, c’est à vous de prendre les choses en main, voilà ce que j’avais à vous dire. »
Le Comité Consultatif National d’Éthique a publié un avis allant dans ce sens, appelant à repenser un système de soins qui placerait la personne au coeur de ses préoccupations.
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