Souvent lancé comme une insulte pour discréditer les mouvements écologistes, qualifiés alors de « totalitarisme vert », Antoine Dubiau, qui s’intéresse à l’écologie politique, prend le parti d’analyser et théoriser ce à quoi le terme « écofascisme » peut concrètement et précisément faire référence. Pour cela il identifie un double mouvement qui relève à la fois de la fascisation de l’écologie et de l’écologisation du fascisme.
Il réfute l’idée selon laquelle l’écologie serait intrinsèquement de gauche, excluant de fait d’autres conceptions de l’écologie politique, libérales ou fascistes. Obnubilée par l’immigration, l’extrême droite reste encore aujourd’hui majoritairement négationniste vis-à-vis des constats de l’écologie scientifique, d’autant plus qu’elle vise la préservation d’un mode de vie carboné favorable aux « civilisations blanches ou européenne ». Cependant, Antoine Dubiau nous démontre qu’il existe aussi de réelles appropriations de l’écologie en son sein, au delà de l’instrumentalisation. Issu de la Nouvelle Droite, qui compte parmi ses membres des collaborationnistes et autres personnalités de l’OAS, ce courant est nommé dans le livre « écofascisme ». Bien que marginal et demeurant théorique, centré sur le rejet de la modernité, il doit être pris au sérieux pour pouvoir être combattu.
L’auteur décrit également ce qui, dans les milieux militants écologistes, est susceptible de participer au mouvement de fascisation actuel de notre société. Il présente la fascisation de l’écologie comme ensemble de pentes glissantes vers des concepts fascistes au sein même de l’écologie courante. Différentes thèses sont ainsi passées au crible d’une critique antifasciste comme l’appel à la nature, le populationnisme, les théories effondristes, l’anti-modernisme ou encore le sacrifice de la démocratie au nom de l’urgence écologiste.
Comme le soulignait le titre d’un texte d’André Gorz, « Leur écologie et la notre », l’écologie est multiple et donc susceptible de diviser. Toute utilisation de l’écologie est politiquement située, elle n’existe pas en dehors ou au-delà de l’échiquier politique comme certains libéraux aiment à le penser. Il est essentiel d’identifier ce qui permet ces rapprochements entre écologie et extrême-droite.
Dans une logique d’autodéfense sanitaire et pour protéger les personnes à risque, nous recommandons le port du masque.
Union Communiste Libertaire Dijon
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