General Electric se moque de la France et piétine les accords signés


Territoire de Belfort

200 emplois son menacés sur le site de General Electric à Belfort, l’État ne semble pas être du côté des revendications des salariés, une manifestation est appelée ce vendredi 16 avril.

Lundi 29 mars, 400 salariés se sont mobilisés à Belfort pour s’opposer au plan de General Electric qui prévoit une suppression d’emplois dans la filière nucléaire. General Electric Steam Power emploie 1.800 personnes, dont 800 fabriquent des composants pour centrales nucléaires et centrales à charbon. Le plan social lancé par la direction, et qui doit se conclure le 18 mai, prévoit la suppression de près de 200 emplois à Belfort : un plan que les salariés de l’entreprise vivent comme une « injustice » et une « incompréhension ». Alors qu’ils ont l’impression de manquer de personnel, on leur annonce des licenciements. Les organisations syndicales ont fait une contre-proposition à ce plan social.

Le ministre de l’Économie a annoncé vouloir trouver une solution de rachat d’ici la fin de l’année. Le gouvernement travaille sur une solution qui n’inclurait plus les Américains, pour que la branche devienne gouvernée par un consortium d’entreprises françaises. En revanche impossible de dire quelle partie de l’entreprise serait concerné. Le ministre a également abordé le sujet de General Electric Gaz qui a perdu 500 emplois l’année dernière.

Un actionnaire français serait sur les rangs pour racheter le site de General Electric Belfort. En attendant, les syndicats demandaient la suspension du plan social. Une réunion à ce sujet a eu lieu ce 2 avril en préfecture entre les syndicats de General Electric et un représentant du ministère de l’Industrie. 250 personnes étaient venues manifester leur colère. Mais le gouvernement ne les a pas suivis : il considère qu’une partie des activités turbines à charbon étant abandonnée, le plan de licenciement est justifié. Ainsi, il donne raison à la direction du groupe américain General Electric. L’État soutient les syndicats qui souhaitent une mise en place du plan social moins rude, avec des départs volontaires. Face à ce manque d’engagement de la part de l’État, un nouveau rassemblement a eu lieu le 9 avril.

Les organisations syndicales de l’entité Steam de General Electric vont avoir ce jeudi 15 avril le retour de la direction sur leurs contre-propositions à son plan de licenciement. Les élus sont invités par les organisations syndicales à prendre part à la manifestation qui se tiendra ce vendredi 16 avril à 10 h 30. Plus largement, un appel a été lancé à la population : « Ces dernières années, nous avons ensemble pu vérifier l’attachement de la population à nos entreprises industrielles de pointe. Elle a toujours répondu présent aux demandes de soutien des salariées d’Alstom ou de GE. Cette population a son mot à dire sur le devenir de GE à Belfort »

Communiqué de l’Intersyndicale General Electric Belfort

L’intersyndicale CFE CGCSUD s’est rendu à la préfecture du Territoire de Belfort, en visio conférence avec le ministère de l’économie et des finances, vendredi 9 Avril de 17h à 20h pour le 6e comité paritaire de suivi des engagements de General Electric prévus aux accords de 2019.

Contrairement aux hypothèses fallacieuses de baisse de marché mentionnés par GE pour justifier son PSE, nous constatons que l’activité du site de Belfort va doubler entre 2020 et 2022 et que GE délocalise maintenant par manque de ressources suite au PSE.

Voici la liste des non-conformités de General Electric aux accords du 21 Octobre 2019 :

  • Effectif inférieur à 1275 salariés actifs
  • Absence de projet industriel permettant de repositionner Belfort centre d’excellence 50 Hz, conformément aux engagements souscrits par le Groupe GE vis-à-vis de l’Etat Français dans le cadre de l’accord de novembre 2014, conditionnant la vente d’ASLTOM
  • Délocalisation de la ligne « Stator-Combustion » en Hongrie sans conversion du personnel dans de nouvelles activités, suite à l’abandon de l’ensemble des projets de diversification
  • Absence de projets pour atteindre l’objectif de création de 200 emplois à horizon 2023

La CFE-CGC et SUD rappellent que l’accord du 21 octobre 2019 reposait sur un équilibre entre des mesures de réduction de coûts pour GE et un projet industriel d’avenir pour le site de Belfort.

Le fait que les mesures de réduction de coûts supportés par les salariés ont toutes été mises en œuvre alors qu’aucun projet industriel permettant de repositionner Belfort comme centre d’excellence 50 Hz n’existe à ce jour, caractérise une rupture de cet équilibre trouvé le 21 octobre 2019 sous l’égide de l’Etat français et après plusieurs mois de conflit social.

Après 6 comités paritaires en présence de représentants de GE et de l’Etat français, GE n’a manifestement l’intention de respecter ni l’accord du 21 octobre 2019, ni l’accord de 4 novembre 2014 signé avec l’état français, conditionnant la vente de la branche Energie d’ALSTOM.

Après beaucoup de patience et de recherches de solutions constructives, toutes exclues par le groupe américain, la CFE-CGC et SUD n’ont plus d’autres choix que de saisir le tribunal judiciaire de Belfort afin de condamner GE à respecter l’accord du 21 octobre 2019.

Par ailleurs, la CFE-CGC et SUD rappellent qu’ils avaient accepté de se désister de leur action engagée contre l’Etat français devant le Tribunal Administratif de Paris, à condition que le projet industriel prévu dans le cadre l’accord de 2019 repositionne Belfort comme centre d’excellence 50 Hz, conformément aux engagements souscrits par le Groupe GE vis-à-vis de l’Etat Français dans le cadre de l’accord de novembre 2014, conditionnant la vente d’ASLTOM

Dans la mesure où l’état français n’utilise pas tous les moyens possibles, en particulier ceux prévus par la loi PACTE, pour faire respecter l’accord de novembre 2014 avec GE et défendre les intérêts stratégiques de la nation, la CFE-CGC et SUD n’ont pas d’autres choix que de mettre en demeure l’Etat français de faire respecter l’accord de 2014 avant de saisir le TA de Paris.



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