À 14h la place de Libération se remplit doucement. Beaucoup de drapeaux syndicaux, mais aussi plein de pancartes bidouillées main pour affirmer que le temps des bravos était terminé, et qu’il s’agit maintenant de rendre autre chose que des médailles...
Beaucoup de monde est masqué, autant pour se préserver du covid que pour déjouer les algorythmes des futurs logiciels de reconnaissance faciale ! Tout le monde s’en amuse : « Alors t’es venu masqué ? Ben oui, pas le choix... ! »
Il y a de nombreu·ses soignant·es sur la place : venu·es du CHU, de la Chartreuse, de Drevon,... mais aussi des personnes du paramédical souvent encore plus invisibilisées. Certain·es sont en blouses bleues ou blanches, et beaucoup ont des pancartes ou des banderoles qui appellent à la valorisation de leurs métiers et de leurs salaires, mais aussi plus largement à l’ensemble des filières de soin.
Alors que seul un rassemblement avait été déclaré et annoncé, vers 15h tout le monde se met à partir en manifestation du côté de la rue de la Lib’. C’est un acte assez inédit (on a rarement vu des manifestations aussi syndicales partir en manif sauvage à Dijon !) et sûrement impulsé par l’énergie de la manifestation contre le racisme de mardi. Et c’est pourtant étrange qu’avec tant de liberté soudaine, nous nous soyons retrouvé·es à reparcourir les rues habituelles de toutes les manifestations contre le mouvement des retraites : Libération, Trémouille, République, Rousseau, pour finir place de la Lib’.
Mais ne soyons pas rabat-joie : les flics n’ont jamais tenté d’empêcher la manif, et ça prouve bien que c’est le rapport de force politique et concret qui détermine la liberté de manifester, et non pas les autorisations du préfet.
À différents moments du parcours, tout le cortège s’est mis à applaudir, reprenant ce geste solitaire que des tas de gens ont pu faire sur leur balcon, mais dans un mouvement collectif et revendicatif ! Une troupe d’intermittent·es du spectacle déambulent avec un lit d’hopital vide, une batucada d’enfer rythme le cortège.
À l’arrivée place de la Libération, un mot circule pour se donner rendez-vous devant l’hotel où Marine Lepen semble donner une conférence de presse. Plusieurs centaine de manifestant·es suivront le mouvement, et on retrouvera donc pas mal de soignant·es dans la foule qui criera son hostilité à Lepen.
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