[Kurdistan] Quand l’énergie renouvelable justifie des persécutions sur les minorités



En Turquie, environ 15% de la population est d’origine Kurde. Le gouvernement Erdogan, qui souhaite une grande Nation Turque unie, tente d’étouffer les minorités. Le barrage d’Ilisu, en territoire Kurde, est rapidement devenu un outil de pression contre ce peuple.
Une étude des Vagabonds de l’énergie.

La Turquie possède un immense territoire au carrefour du monde Occidental et Oriental. Les conquêtes de l’empire Ottoman et toute l’histoire de cette région ont multiplié les origines de ses habitants. On compte ainsi en Turquie plus d’une dizaine de minorités, dont les conditions de vie sont difficiles. La presse internationale parle de Pogroms, de génocides, et d’une multitude de restrictions. La presse locale, elle n’a pas son mot à dire.

L’ethnie Kurde, avec 30 millions d’habitants, est la plus importante au monde n’ayant pas de pays propre. Répartie entre l’Iran, la Turquie, l’Irak et la Syrie, sa zone d’habitat légitime serait le Kurdistan, désignation d’ailleurs interdite en Turquie.

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À 30 minutes de Batman, ville ouvrière du Sud Est Turc majoritairement Kurde, se trouve le village d’Hasankeyf. Ce village et ses alentours sont habités depuis plus de 12 000 ans, les falaises bordant le fleuve Tigre ayant permis l’installation d’habitats troglodytes et la sédentarisation. L’endroit est majestueux, dessiné par les cours d’eau où un monde sauvage de grottes et d’antiques ruines s’ouvre aux visiteurs. Mais le gouvernement Turc réalise en aval sur le fleuve Tigre un des plus grands barrages de son pays, d’une capacité de 1 200 MW (l’équivalent d’un réacteur nucléaire).

Cette région qui sera inondée par le lac artificiel fait partie du berceau de l’humanité. Il existe de nombreux sites archéologiques connus et d’autres encore inconnus. C’est notamment le cas D’Hasankeyf, symbole même de l’indifférence Turque au patrimoine Kurde.

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Ce village millénaire à lui seul regroupe 9 des 10 critères pour être protégé par l’UNESCO, avec ses milliers de maisons troglodytes, les vestiges d’un pont de pierre du XIIe siècle, et deux mosquées du XIVe et XVe siècle. L’endroit fut même déclaré zone de conservation naturelle en 1981.

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