Depuis des semaines, un spectre hante la France : le spectre de la crise de régime. Ce spectacle, qui peut effrayer comme réjouir et inversement, se joue devant des millions de citoyen-nes médusé.es. Le plus saillant, c’est la dislocation en cours au sommet de l’État où Macron voit y compris ses affidé-es se retourner contre lui.
De plus en plus de monde comprend que le responsable de ce cirque est à l’Élysée et qu’elle n’est que le précipité d’une politique économique injuste au services des ultra-riches et des entreprises. Dans le même temps, la société civile continue vaille que vaille de fonctionner : les hôpitaux soignent, les cours se tiennent, les transports circulent et les commerces ouvrent.
Censure ou pas, menace de dissolution, présidentielle anticipée... Pour notre part, nous pensons que la meilleure chose n’est pas de se diviser autour de telle ou telle combinaison politique mais que le monde du travail, la jeunesse et les retraité-es prennent eux-mêmes leurs affaires en main : la suspension de la réforme des retraites, annoncée par le nouveau nouveau Premier Ministre, qui reste à confirmer cet automne tout comme la suppression des deux jours fériés du budget, qui demeure régressif sous maints aspects, sont le fruit du rapport de force, pour la première, de la mobilisation monstre de 2023 qui ne s’est jamais refermée et, pour la seconde, de celle du 10 septembre sans laquelle jamais l’intersyndicale n’aurait appelé au 18 septembre, encore plus fort en terme de grèves.
Alors que cette dernière est aux abonnées absentes depuis le flop de celle du 2 octobre, ses composantes, à commencer par la CFDT qui piaffe d’impatience de pouvoir discuter du passage à la retraite à points, se contentent de l’organisation à venir d’une énième conférence sociale.
Inutile de disserter si il s’agit là de victoires ou non : ces premiers reculs de la part d’un pouvoir qui s’est montré, par le passé, inflexible comme violent démontrent qu’il est possible d’obtenir davantage ; transformons l’essai sans plus attendre !
A l’approche de la date anniversaire de la mobilisation des Gilets Jaunes, les collectifs qui ont contribué au succès de la journée de mobilisation du 10 septembre, née en dehors de tout cadre politique ou syndical, et qui aura fait chuté un gouvernement, appelle à remettre le couvert le 15 novembre prochain, cette fois-ci sous la forme d’une manifestation nationale dans les rues de la capitale.
Tout comme nous avons fait le choix d’appuyer la première, nous faisons de même pour celle-ci. Comme elle tombe un samedi, nous couvrons par un appel à la grève le personnel de nos secteurs d’activités de sorte qu’il puisse y participer. Nous appelons à ce que cette échéance, à même de débloquer une situation qui parait inexpugnable, soit préparée le plus largement possible en amont dans les assemblées générales qui se sont constituées depuis la rentrée mais aussi les syndicats, les associations et tous les cadres militants bien décidés à peser sur des budgets de l’État et de la Sécurité Sociale régressifs.
Plus largement, à tirer les droits sociaux vers le haut, nivelés depuis des années, promouvoir l’indispensable tournant écologique et que notre démocratie vermoulue évolue vers un modèle où celles et ceux qui travaillent, quelque soit leur origine, exerceront réellement le pouvoir à tous les niveaux de l’organisation sociale.
Prenons l’exemple sur nos voisin-es belges : contre un budget antisocial portée par un gouvernement de droite dure, iels étaient 140.000 à manifester hier à Bruxelles, y compris avec l’appui de leurs syndicats, soit un peu plus de 1 % de la population du pays. A l’échelle du nôtre, cela donnerait 800.0000 personnes dans les rues de Paris le mois prochain...
Pour ne pas se retrouver sous le poids d’une botte encore plus lourde, à pied, en car, en train ou en ballon, montons toutes et tous sur Paris le 15 novembre prochain !
SUD Commerces et Services
Appel issu de l’Inter AGs Indignons Nous – Bloquons Tout à l’ensemble des forces sociales du pays.
Le Roi est nu comme il ne l’a jamais été.
Alors que seulement 14 % des français lui font encore confiance quand 73 % d’entre eux exigent sa démission, Macron n’a jamais été aussi faible et c’est bien pour cette raison qu’il ne faut rien lâcher. Bien au contraire, c’est le moment de lui porter le coup de grâce.
L’heure est venue de mettre fin à son statut, à son régime, à sa monarchie présidentielle et à son monde pourris et pourrissant.
Vous attendiez des revendications claires ? Sachez que nous sommes bien là pour tout reprendre ! Il est temps que le Peuple prenne le pouvoir car si en bas, on ne veut plus et depuis trop longtemps, plus personne ne peut nier aujourd’hui qu’en haut, ils ne peuvent plus, ils ne peuvent même plus nous le cacher. La fin de partie a sonné et nous venons pour tout changer !
Le 10 septembre fut le premier acte de cette séquence qui est clairement révolutionnaire. Nous étions des centaines de milliers à descendre dans la rue, nous le Peuple, sans syndicats ni partis politiques, et notre détermination, à la hauteur de ce ras le bol général, a réussi à faire tomber pas un mais deux gouvernements en l’espace d’un seul mois. Tout pointe désormais vers le méprisant de la République, alors dégageons-le enfin, lui et son monde, pour le remplacer par le Pouvoir du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple.
La nécessité d’une réécriture des règles du jeu à travers un processus constituant est désormais dans toute les têtes, de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par l’extrême centre, ces anciens soldats de la Macronie qui, aujourd’hui, quitte le navire. Nous n’attendrons pas de prochaines élections législatives ou présidentielles pour choisir celui qui devra décider à notre place. C’est le moment. C’est notre moment.
Nous appelons donc l’ensemble des personnes mobilisées, bloqueur.euse.s, grévistes, étudiant.e.s, chômeur.euse.s ou retraité.e.s à la préparation de l’Acte 2 de cette séquence.
Dès maintenant et durant les prochaines semaines, créons les conditions matérielles de cette victoire historique. Construisons la grève générale reconductible, ses caisses de grève, ses réseaux solidaires, ses tournées des boites, ses commissions grève et coordinations interprofessionnelles. Élargissons nos rangs à l’ensemble des forces sociales, à toutes les luttes syndicales, paysannes, écologistes ou des quartiers populaires dans une grande convergence de tous les indignés pour frapper tous en même temps d’un seul poing.
Rejoignons l’appel du Var à organiser des coordinations dans chaque département autour du 1er novembre pour rassembler toutes nos forces localement partout, organiser des actions à grande échelle près de chez nous et coordonner ensemble le blocage réel du pays autour du 15 novembre, date anniversaire du grand mouvement des Gilets Jaunes. Au programme, une pluralité d’actions, déter ou pacifiques, manifestations déclarées ou sauvages, piquets de grève, blocages des routes, des entrepôts, des lycées, boycott ciblé et généralisé, artivisme et festivités, convoi des indignés vers Paris avec montée de nos cahiers de doléances à déposer légitimement devant l’Assemblée Nationale…
Si ce n’est pas nous, qui ? Et si ce n’est pas maintenant, quand ?
Alors, rejoignez, partagez, transformez cet appel pour que le 13, le 14, le 15 novembre et au delà, nous passions de l’indignation à l’action, de Bloquons Tout à Reprenons Tout !



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