De nouveaux quartiers concernés
Le Préfet annonce 16 véhicules incendiés, et 11 containers de poubelles. 9 personnes auraient été arrêtées. À Talant, des vitres du Super U du Belvédère ont été brisées dans ce qui semble être une tentative de pillage. La nuit de vendredi a samedi a semble-t-il été plus calme que la précédente, même si la révolte s’est étendue à des villes qui étaient jusque là restées calmes. À Quetigny au Grand-Chaignet, des poubelles ont été brûlées, et les flics visés par des feux d’artifices. À Beaune, quartier Saint-Jacques, des affrontements auraient mis la police en fuite vers 22h30 avant que les CRS n’interviennent, avec l’appui d’un hélicoptère. Le commissariat a été visé par des feux d’artifice et une de ses vitres a été brisée, des commerces ont été attaqués : station-service BP, Carrefour Express, boulangerie. Un camion et une voiture ont été incendiés.
Manif de soutien
À Dijon en début de soirée, une manifestation contre les violences policières s’est réunie en centre-ville. Le rendez-vous était appelé place Darcy, mais dans le souci d’empêcher toute expression d’opposition, le prefet avait interdit le rassemblement au dernier moment. Les flics étaient donc présents en nombre et ont empêché tout attroupement.
Les manifestant·es se sont donc rabattu·es sur la place de la République, d’où un cortège de 250 à 300 personnes s’est dirigé vers les Grésilles. Arrivé au niveau de l’avenue des Grésilles, devant la forte présence policière et des questionnements internes sur la pertinence d’aller plus avant, le cortège est redescendu en ville.
À République les manifestant·es ont tenté d’entrer dans le centre-ville par la rue Jean-Jacques Rousseau, mais se sont à nouveau heurtés à la présence des flics. Un feu de poubelles a été allumé en haut de la rue, avant que des tirs de gazs lacrymo et l’avancée des flics ne disperse le cortège.
Journalisme de préfecture
Pendant ce temps-là, le Bien Public assurait le service communication de la police, avec un type d’opération contre-insurrectionnelle désormais bien rodée : le journalisme embarqué. Objectif : mettre en avant le point de vue des flics, et faire pleurer dans les chaumières sur la « difficile mission dite du "maintien de l’ordre" », « la fatigue, la répétion des tâches emais aussi et surtout la dangerosité des missions » [1]. Le même procédé a été utilisé pendant les émeutes contre la réforme des retraites de ces derniers mois, ou encore pendant les affrontements de Sainte-Soline avec la diffusion d’une vidéo filmée depuis l’intérieur d’un camion de gendarmes mobiles. À chaque fois le but est de détourner l’attention des violences policières : là des dizaines de manifestant·es mutilé·es ou gravement blessé·es, là un jeune homme tué de sang-froid. On voit d’ailleurs rarement de telles opérations de « journalisme immersif » dans le BTP pourtant autrement plus fatigant, répétitif et dangereux.
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