Ces nouvelles tentatives de dissolutions s’inscrivent dans une série de procédures qui a largement visé la gauche radicale depuis 2021, avec les dissolutions du Bloc Lorrain, de la GALE, du Collectif Palestine Vaincra, sans compter les procédures qui n’ont pas aboutie ou on été annulé, comme pour Nantes Révoltés, les Soulèvements de la terre ou la Défense Collective. Un tournant qui semble avoir été pris à la suite du passage de la loi séparatisme et qui a d’abord visé les organisations musulmanes et de luttes contre l’islamophobie, suscitent bien peu de mobilisation pour s’y opposer à gauche. Parmi les mesures de cette loi, il y a la transformation d’un des motifs de dissolution « d’appel à des manifestations armées » en de simples « provocations à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens », c’est ce nouveau motif qui a majoritairement été utilisé pour dissoudre les organisations de gauche radicale ces dernières années.
Même si les modifications apportées par la loi séparatisme facilitent les procédures contre les groupes de gauche radicale, rappelons que la dissolution a dès son origine été utilisé contre les mouvements anticoloniaux et révolutionnaires. Créé en 1936 par le front populaire à l’origine pour lutter contre les ligues d’extrême droite, elle servira aussi à dissoudre des organisations anticoloniales comme l’étoile nord-africaine dés 1937. De nombreuses organisations anticoloniales (vietnamiennes, algériennes, camerounaises) seront dissoutes entre les années 50 et 60. Et en 68, ce sont 11 organisations révolutionnaires qui seront dissoutes et plusieurs autres dans les années qui suivront comme la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) et la GP (Gauche Prolétarienne).
Aujourd’hui, c’est l’une des principales organisation de soutien à la cause palestinienne et l’organisation antifasciste la plus structurée, mais aussi la plus intégrée à la social-démocratie qui sont attaquées. Si on peut espérer que le large soutien dont elles bénéficient dans la population, mais aussi parmi les élites culturelles et intellectuelles et au sein de partis politique, pourraient peser dans leur recours, il n’en reste pas moins que cela traduit un saut qualitatif dans le type d’organisation prise pour cible.
La situation actuelle résulte aussi d’une stratégie dangereuse sur laquelle ont misé un certain nombre d’organisations de gauche pour lutter contre la montée du fascisme ses dernières années : demander à l’état d’utiliser ses outils répressifs (dissolution, anti-terrorisme etc ...) contre les groupes d’extrême droite plutôt que d’en faire une critique radicale. Légitimant et renforçant par la même un état qui se fascise toujours plus ainsi que ses outils répressifs qu’il n’a jamais hésité à dégainer contre n’importe quelle organisation qui remettrait en cause l’ordre social qu’il tente de maintenir. Ce choix stratégique a été fait au détriment d’une vraie ligne révolutionnaire à la hauteur des enjeux, passant par la construction d’une auto-défense et d’une solidarité populaire à même de faire aussi bien face aux politiques étatiques qu’aux groupes de militants d’extrême droite.
Rappelons que ses dissolutions interviennent conjointement avec un durcissement des politiques répressives de l’Etat (loi immigration, loi JOP, loi Kasbarian, loi narcotrafic ...)
Solidarité avec la Jeune Garde et Urgence Palestine face aux menaces de dissolution. Faisons bloc et continuons à construire des luttes antifascistes et anticolonialistes offensives et révolutionnaires !


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