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Manifestation contre la loi sécurité globale



Mardi soir, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées pour se révolter contre la loi sécurité globale et le tournant sécuritaire que connait la France. Une bonne énergie, des « échauffourées », et plus de 15 arrestations à déplorer.

  • Arrestations et blessures

    17 personnes ont bel et bien été arrêtées aux alentours de 20h. Elles ont subi une garde-à-vue d’une vingtaine d’heures dans différents commissariats de l’agglomération. Accusées d’attroupement après sommation, elles se sont vues remettre une convocation pour rappel à la loi.
    Par ailleurs, au moins deux personnes ont été blessées à la tête par la police au cours de la soirée.

Récit

Dès 18h, les manifestants ont commencé à affluer à proximité d’une préfecture dont l’entrée était sécurisée par une escouade de CRS placée en barrage côté secteur piéton. L’ensemble du dispositif déployé visait explicitement à empêcher tout départ de manifestation en direction du centre ville, voire à imposer un rassemblement statique. Suivant probablement une stratégie de mise sous pression, des contrôles d’attestations, fouilles de sacs et fouilles au corps ont eu lieu ; notamment sous l’égide de la BAC. On déplorerait même un vidage de cannette forcé.

Après une heure de rassemblement et une succession de discours plus ou moins enflammés, les premiers slogans ont commencé à fuser, faisant monter l’ambiance, non sans l’aide de quelques pétards aux détonations puissantes : « tout le monde déteste la police », « tout le monde peut filmer la police », « sécurité globale, dictature totale ». On entendait aussi des chants du mouvement des Gilets Jaunes, mais le plus marquant fut sans doute la simple et sobre répétition du mot « liberté » scandée à de nombreuses reprises.

Le cortège s’est d’abord ébranlé lentement vers la place de la république puis a tenté d’emprunter les rails du tramway boulevard de la Trémouille. Assez rapidement, des camions de CRS ont surgi afin d’empêcher la manifestation de se rapprocher du centre ville. Les trois fusées rouges de sommation n’ont guère suffit à juguler le mouvement, on entendit même un jovial « venez, de toute façon on va se faire gazer ! ». Puis ce fut une avalanche de gaz et le début d’un reflux fragmenté vers la place de la République. Selon un schéma de gestion de la foule largement éprouvé pendant le mouvement des gilets jaunes, les flics se positionnèrent et se mirent à gazer copieusement de sorte à orienter le cortège vers l’avenue du Drapeau. Peu de containers à poubelle furent oubliés dans l’effort collectif visant à provoquer une entrave à la circulation. On dénote au moins une fusée tirée en direction des forces de l’ordre. Une rumeur évoque même quelques cocktails molotovs. De nombreux collages et quelques tags ont égayé les murs (voir les photos ci-dessous).

À hauteur du grand carrefour qui marque le début de l’avenue du Drapeau, le traditionnel chassé-croisé s’engagea avec la police alors que celle-ci s’était positionnée rue Auguste Fremiet.
La course pris une tournure plus corsée dans le quartier résidentiel proche de la rue de Jouvence. Le cortège quelque peu déplumé mais toujours bouillonnant se fit prendre en nasse rue du 11 novembre. Renversant les grilles d’une copropriété, la plupart des manifestants réussirent à s’échapper indemnes. Quelques arrestations ont probablement eu lieu à ce moment-là rue du Havre.
Ce coup de pression ne suffit pas à disloquer entièrement la manifestation, et quelques dizaines de personnes encore motivées s’orientèrent de nouveau vers la place de la République, après qu’une fourgonnette de police ait essuyé quelques jets de bouteilles de verre. C’est sans doute à hauteur de la place que de nouveaux camarades malchanceux se retrouvèrent pris dans les mailles du dispositif.

Bilan provisoire : de nombreuses arrestations (on en compte pour l’instant 17) aux conséquences encore inconnues qui n’entacheront pas, espérons-le, le plaisir d’avoir repris la rue en cette brumeuse soirée de novembre.

Témoignage

J’étais à la manif hier. Contre cette loi de sécurité globale. Mais déjà rien que ça, de quoi on me parle quand on dit sécurité globale ?
Suis-je en sécurité dans ce monde où le feu prend dans des forêts gigantesques, où les eaux et la boue entraînent des vallées entières, où l’air que l’on respire, la nourriture que l’on ingurgite rendent tellement de gens allergiques… ou malades ? Où l’exploitation à outrance a généré un virus qui achève prématurément la vie de nos anciens où terrassent nos proches… Un virus qui nous plonge dans l’incertitude du lendemain, l’impossibilité de se projeter pour les jours prochains ou dans les bras de mes amis.

Et puis j’ai vu hier. Du monde déjà, beaucoup de monde dans cette soirée glaciale devant la Préfecture.
J’ai vu des personnes qui ont la rage, et qui même masquées, criaient leur refus de cette loi du pouvoir.
J’ai vu aussi une force policière imposante, effrayante, tout aussi hargneuse mais de cette hargne sans voix, sans remise en question, froide et impitoyable.

Pas vaillante pour supporter leurs envois de gaz lacrymo, j’ai contourné, quitté le cortège, fait le tour d’un pâté de maison pour rejoindre ma voiture. Ce qui m’a fait revenir derrière l’alignée de CRS barrant la route du centre ville, faisant face aux manifestants.
J’ai vu quand ils chargent, comment ce que j’imagine des chefs malmènent les moins gradés en leur donnant des ordres de façon brutale. Et comment tout le groupe frappe en cadence sur leur boucliers lorsqu’ils avancent. Comme des guerriers. Comme des barbares sanguinaires.

Et c’est à eux que je dois faire confiance pour ma sécurité globale ? Quelle supercherie.

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