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Appel pour une semaine d’action sur le front de l’ortie



Face à l’interdiction de l’utilisation du purin d’ortie en France, nous proposons une semaine d’actions sur le front de l’ortie du 13 au 20 décembre 2006.

En septembre 2002 le purin d’ortie devenait interdit à la vente en France. Depuis le 1er juillet 2006 la loi d’orientation agricole interdit de vendre, d’utiliser et de détenir des préparations non homologuées à base de plantes pouvant servir à la croissance, ou à la protection des végétaux (tel que le purin d’ortie utilisé depuis des siècles) ainsi que d’en faire la publicité ou toutes recommandations. Le 31 août 2006 Eric Petiot co­auteur du livre « purin d’ortie et Cie » reçoit la visite d’un agent de la DNECCRF [1], et du SRPV [2] qui saisissent des cours et des documents pédagogiques et lui interdisent au passage de mentionner les propriétés des préparations et procédés incriminés. Ces mesures criminalisent ainsi tous les artisans des cultures biologiques et biodynamiques, comme tous les jardinier-­e-s amateur­ices respectueux-­ses des sols ainsi que toutes les personnes qui voudraient transmettre à d’autres des recettes ancestrales ou non conformes aux normes de l’agrobusiness. Cette forme de répression nous parait être un symptôme de plus de la volonté des grands groupes industriels de contrôler les savoirs et les pratiques qui leurs échappent. C’est à dire tous les savoir­faire anciens ou innovants qui ne génèrent aucun profit économique qui s’élaborent collectivement et gratuitement dans un souci de respect des personnes et de l’environnement.

L’équation est assez logique : les complexes industriels et les pouvoirs publics n’ont aucun intérêt à ce que nous nous échangions les recettes qui nous permettrait à toutes et tous de se passer d’eux.

Partout sur la planète des multinationales pillent le bien commun, s’accaparent le vivant : brevetant des gènes ou des molécules, contrôlant l’accès à l’eau, interdisant des semences et certaines espèces, criminalisant la gratuité et l’autonomie, répandant quantités de déchets toxiques, mettant gravement en péril tout l’écosystème, exploitant et précarisant les populations.

Ces multinationales organisent et financent directement la plupart des institutions censées les contrôler, ou légiférer sur leurs transactions. Ces institutions mettent en place les lois, les normes et les directives censées déterminer notre accès à la terre, à la nourriture, aux savoirs...

Dans ce contexte, nous les divers­es usagers et usagères (entre autres) du purin d’ortie estimons que ces multinationales et les organismes d’états à leur service n’ont aucune légitimité à décider de l’usage d’une plante, ou a nous interdire l’échange de recettes, ni même à statuer sur nos modes de partages. C’est pourquoi nous appelons à la résistance locale, quotidienne et permanente. Vivre est encore une activité gratuite ! Il serait temps de se le rappeler, avant que l’air ne devienne payant !

Nous proposons une semaine d’actions sur le front de l’ortie du 13 au 20 décembre 2006.

Seule notre imagination pourrait nous limiter : actions de désobéissances, sensibilisations, informations, disséminations de recettes, impromptus ludiques et révolutionnaires (dons à l’étalage [3], entartages, épandages... etc.) Oui, l’ortie est dangereuse ! Ça dépend de comment on la traite !

Pour informations, retours sur les actions et communications ­médias : ortie@no­log.org

Mise à jour :

Relevée par des milliers d’individus, diverses associations de défense de l’agriculture biologique, syndicats paysans et assoces écolos, cette offensive étatique a déjà causé un certain scandale et fait couler beaucoup d’encre.

Depuis, le ministre de l’agriculture et divers-es députés de droite pris à partie se seraient soit-disant « rétractés ». Ils ont déclaré qu’ils ne s’attaquaient pas à l’utilisation de produit tel que le purin d’ortie, mais à sa diffusion gratuite ou commerciale. C’est suffisamment gênant et de plus, même dans ce cadre, les inquiétudes sur la possibilité de diffuser les recettes demeurent fondées.

Par ailleurs, le 21 novembre, un projet d’amendement de la loi sur l’eau proposé par deux députés a été adopté pour « permettre l’usage de préparations naturelles issues de fabrication artisanale » sans homologations préalables. Ce communiqué de presse a largement été repris par les médias nationaux et locaux, sans précautions particulières quant aux chances d’aboutissement d’un tel amendement ! Or l’examen de la loi sur l’eau a été reporté en janvier et il est probable que la loi ne soit de toute façon pas votée avant la fin du mandat présidentiel. De plus des amendements similaires avaient déjà été rejetés au dernier moment lors de l’examen de la Loi d’Orientation Agricole. Quoi qu’il en soit et malgré ces quelques effets d’annonce et possibles reculs stratégiques, la logique de privatisation générale du vivant (semences et plantes, terres, engrais...) et de criminalisation de tout ce qui se diffuse librement (voir les attaques légales sur les logiciels et musiques libres) demeure plus que jamais une réalité à combattre... à grand coups de purins, de dons, d’échanges et de sabotage de la propriété génétique, foncière, informatique...

Pour plus d’info :



Notes

[1Direction Nationale des Enquêtes de Concurrence de Consommation et de Répression des Fraudes.

[2Service Régional de Protection des Végétaux.

[3Pratique de courtcircuitage d’un système marchand par l’incrustation d’éléments gratuits dans les étalages.

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