L’Europe d’en bas à gauche exige l’entrée des zapatistes en France



Le « bon Indien » est-il l’Indien mort ? Action au musée du Quai Branly samedi 24 juillet à 10h pour exiger l’entrée en France des peuples autochtones et des zapatistes. Une autre action est prévue lundi 27 juillet pour maintenir la pression.

" Samedi matin, à partir de 10h30, des militant.es de l’Europe d’en-bas à gauche ont déroulé une banderole et crié des slogans dans la salle d’exposition temporaire où sont exposées les statues Olmèques, au musée du Quai-Branly. N’est-il pas terriblement cynique qu’une statue gigantesque de plusieurs tonnes ait pu être déplacée depuis le Mexique, mais qu’une délégation de peuples autochtones vivants qui viennent en paix pour échanger soit bloquée à la frontière française ?
Cela signifie-t-il que l’inerte a plus de valeur que des personnes vivantes ? L’autochtonie n’est-elle valorisée que morte et inanimée, sous la forme d’objets archéologiques aussi précieux soient-ils ? "

Le communiqué

Cinq-cents ans après l’invasion du Mexique actuel, une importante délégation des peuples autochtones, les zapatistes (membres du Conseil National Indigène et du Front pour la Défense de la Terre et de l’Eau des États de Tlaxcala, Puebla et Morelos), s’apprêtent à commencer une tournée d’écoute et de parole en Europe. Selon les communiqués publiés par l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN), toutes ces personnes envisagent d’atterrir prochainement à Paris avant de se disperser en Europe.
Or, à une lettre aux ministères de l’Intérieur et des Affaires Étrangères signée par des centaines d’organisations, personnes, personnalités et élu.es, pour demander à l’État français d’autoriser leur venue, le ministère de l’Intérieur répond par une fin de non-recevoir. Une audience a été obtenue lundi à 15h au ministère des Affaires Étrangères, mais l’Europe d’en bas à gauche doit s’assurer qu’une réponse favorable soit apportée au voyage de cette délégation.
Cette semaine, une série de rassemblements s’est déroulée en Europe. Mardi, une conférence de presse a réuni des signataires de la lettre, à Paris. Jeudi, un rassemblement déclaré s’est tenu Place Saint-Augustin, à proximité du ministère de l’Intérieur. En parallèle, des actions ont été ou vont être menées aujourd’hui devant les consulats et ambassades de France en Allemagne, Italie, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Grèce, État espagnol et Finlande.

À Paris aussi, les actions de pression continuent.
Samedi matin, à partir de 10h30, des militant.es de l’Europe d’en-bas à gauche ont déroulé une banderole et crié des slogans dans la salle d’exposition temporaire où sont exposées les statues Olmèques, au musée du Quai-Branly. N’est-il pas terriblement cynique qu’une statue gigantesque de plusieurs tonnes ait pu être déplacée depuis le Mexique, mais qu’une délégation de peuples autochtones vivants qui viennent en paix pour échanger soit bloquée à la frontière française ? Cela signifie-t-il que l’inerte a plus de valeur que des personnes vivantes ? L’autochtonie n’est-elle valorisée que morte et inanimée, sous la forme d’objets archéologiques aussi précieux soient-ils ?
Les personnes que l’Europe d’en-bas à gauche s’apprête à accueillir sont mayas, descendantes survivantes d’une histoire coloniale et génocidaire. Loin de l’image idéalisée, apolitique, anhistorique, exotique des musées, ces personnes portent en elles une histoire longue, des actes et des idées politiques, une culture en mouvement, et une juste rébellion. La défense de la vie est un impératif, car la vie des paysan.nes autochtones du Mexique est menacée au quotidien, par de grandes entreprises occidentales, par les intérêts commerciaux et financiers liés au capitalisme, par le changement climatique. L’Europe a une dette envers les peuples autochtones du monde, après cinq cents ans de pillages. Permettre le voyage pour la vie relève d’un motif impérieux.
Lundi, à 15h, la pression continuera, afin que l’audience au ministère des Affaires Étrangères aboutisse à une réponse favorable, et pour que le ministère de l’Intérieur revienne sur sa réponse évasive. Nous lutterons par tous les moyens possibles, jusqu’à ce que le gouvernement français garantisse l’entrée sur le territoire européen de la délégation zapatiste.

L’Europe d’en bas à gauche.

La banderole exprime le slogan « Nous sommes tou.te.s innoportun.es, solidarité avec les compas » en référence au dernier communiqué zapatiste.



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