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Face à la pandémie, le camp des luttes doit sortir du déni.



Face au capitalisme du désastre et à ses convergences fascistes et cybernéticiennes, il s’agit de faire exister, dans nos villages et nos quartiers, des formes ouvertes de communauté, mues par l’attention portée à la vulnérabilité. Un communisme du soin.

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Par le collectif Cabrioles

Alors que la pandémie de Covid-19 fait rage et touche en premier lieu les catégories les plus discriminées de la société, le gouvernement français laisse filer et des centaines de milliers de nouvelles contaminations ont lieu chaque jour. En cette journée de mobilisation interprofessionnelle, le collectif Cabrioles appelle à sortir du covidonégationnisme, et à nous emparer enfin des moyens de l’autodéfense sanitaire, en nous appuyant sur l’histoire des luttes populaires en faveur de la santé communautaire : pratiques de prévention et de réduction des risques, grève, autoréductions de masques FFP2, etc.

Écouter une version audio du texte (merci à Karacole).

12 janvier 2022

Des centaines de personnes meurent chaque jour du Covid-19 depuis le début de l’année. Chaque jour. Des centaines de personnes sont admises chaque jour en soins critiques. Chaque jour. Des centaines de milliers de personnes se font infecter. Dont une part importante sera touchée par des formes persistantes de la maladie. Ces chiffres ne sont pas des chiffres. Ce sont des vies. Nous le savions encore lors de la première vague. Nous le ressentions. Mais les vagues se sont succédé. Et nous avons oublié. Le gouvernement brandit les chiffres. Et allège le protocole. Nous sommes désormais au cœur de la vague. Encore.

De nombreux·ses scientifiques nous avaient averti·es : étant donnée la contagiosité de ce nouveau variant, quelle que soit sa virulence, cette vague serait un tsunami. Elle trouve en face d’elle un système sanitaire qui s’écroule, c’est-à-dire des soignant·es, des hommes et des femmes épuisées, évidées par la dévastation managériale, par deux ans de pandémie, et par son déni. Déni de l’enfer de leurs conditions de travail, déni de la gravité de l’épidémie et de celle de cette maladie qu’est le Covid-19. Et ce déni n’est pas, en France, le seul apanage d’un gouvernement qui mène une politique de darwinisme social assumée, ni de sa fausse opposition fascisante qui réclame à corps et à cris que ce programme crypto-eugéniste soit libéré de toute entrave. Ce déni est également partagé par une bonne part du camp des luttes, qui depuis deux ans accepte que dans le « monde d’après » 300 personnes parmi les plus précarisées de la population meurent chaque jour pendant des mois, d’une maladie dont les moyens de prévention sont désormais connus.

Ce déni du camp des luttes a d’importantes conséquences politiques et constitue sûrement la principale source de notre sidération et de notre impuissance. Car ce déni de la réalité de l’épidémie nous rend inaptes. D’une part à comprendre comment celle-ci structure profondément la fascisation exponentielle qui l’accompagne. Et d’autre part à attaquer avec nos camarades zapatistes la gestion criminelle et irresponsable des gouvernements en proposant nos propres programmes d’autodéfense sanitaire inspirés de l’histoire des luttes – notamment celle du Sida – et des mesures autonomes de santé communautaires mises en place partout à travers le monde par des communautés populaires et des réseaux de lutte qui n’ont jamais eu le luxe de se lover dans le déni.

Pourtant, de part en part, l’épidémie est politique. Partout, le Covid-19 a infecté et tué majoritairement des personnes pauvres, des personnes racisées, et des femmes. Ce sont les femmes, et pour beaucoup des femmes racisées, qui constituaient le gros des « troupes » envoyées se faire infecter en premières lignes lors des vagues successives de contamination et de mort. Les classes populaires sont celles qui connaissent les plus forts taux de maladies chroniques, celles dont les métiers essentiels et manuels ne peuvent être exercés à distance, mais également celles dont l’accès au soin est le plus entravé. Entraves toujours renforcées par le racisme et le sexisme institutionnel. Les territoires les plus paupérisés sont ceux qui ont été le plus touchés par le Covid-19, mais ce sont également les derniers à bénéficier du vaccin. Vaccins qui sont toujours réservés à l’usage exclusif des pays riches. La pandémie est entièrement structurée selon les rapports de domination qui gouvernent ce monde 1. Son déni est un luxe bourgeois, patriarcal, raciste et validiste.

Aucune vague épidémique n’est une fatalité. Chaque vague est un choix politique. Il y a des gouvernements et des communautés populaires qui ont fait le choix d’agir systématiquement avant qu’une vague ne se forme, en menant des politiques de prévention proactives. Et d’autres, comme le gouvernement français, qui, passée la surprise de la première vague, ont systématiquement fait le choix de laisser la population se faire infecter massivement. Appliquant en cela la feuille de route des réseaux climatonégationnistes 2 de l’extrême-droite libertarienne qui prônent la politique eugéniste du « vivre avec ». « Vivre avec », c’est accepter que toute la population, mais plus particulièrement les classes populaires, et parmi elles ses franges les plus fragilisées que sont les femmes et les personnes racisées, mais aussi les personnes immunodéprimées, atteintes de maladie chronique ou handicapées, vivent dans la peur, se fassent infecter, contractent des Covid longs, ou en meurent.



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