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À Sullyman, À tous les jeunes de nos quartier blessés


Maison-phare

Petit mot de la Maison-phare suite à la mort après avoir été poignardé d’un jeune homme de la Fontaine d’Ouche.

Face à certains drames, nommons les choses pour les faire exister.

Dans un premier temps nous nommerons la violence...Elle existe.

Violence d’un acte. Violence d’un groupe. Violence d’une société. Violence d’une époque livrée à la société du spectacle et de l’argent. Qand la réputation suffit à prendre des vies. Causes et conséquences d’une société individualisante à outrance, bercée par l’illusion de la réussite. Une société qui assigne à une place, à un rôle.

Ensuite, nommons la tristesse...Cette émotion partagée par tout un quartier, par tout une population. Entendre des pleurs, des larmes et le désespoir. L’incompréhension dans les yeux des anciens. De la peur dans les yeux des plus jeunes. Et l’impuissance de ces mères. Elles d’ordinaire si fortes. Elles d’ordinaire si vaillantes. Elles qui résistent et portent à bout de bras un quotidien semé d’obstacles. Pour ensuite les voir exploser de colère.

Que nous nommons enfin : cette colère...Contre le sentiment d’abandon. Contre la relégation à une citoyenneté de seconde zone. Contre la dissymétrie policière. Contre le mépris de classe. Contre une société teinté de xénophobie. La colère devient alors cette posture aveugle qui fait tenir debout mais qui transforme les rapports aux autres. Cette colère qui résonne comme une recherche de justice. Miroir guerrier de la peur. La colère comme moteur des lendemains sombres. Cette colère qui naît du malheur et qui conseille si mal.

La colère est nommée. Elle existe. Il faut maintenant l’entendre.

Nous finirons par nommer la solidarité...Parce qu’elle existe toujours. Une solidarité de tout un quartier. De toute une communauté. Pendant ces jours de deuil. Pendant ces jours heures assombries. Voir l’amour vital d’une famille en peine. Voir les choses qui s’organisent d’elles-même, sans mots dire. Et voir les clivages et ruptures dépassés pour porter secours. Voir l’urgence d’être ensemble. Voir les gestes qui réconfortent, les mots qui résonnent et les visages qui soulagent.

Cette solidarité qui doit conduire à l’apaisement.

Mais comment continuer ?

Nommer les choses est un pouvoir. Transformer les choses est un devoir.

Transformons la société pour que la tristesse et la colère ne deviennent pas nos émotions quotidiennes. Continuons la lutte pour voir un jour une jeunesse heureuse et débarrassée de l’héritage des échecs des siècles passés et du temps présent.

Continuons pour une éducation populaire et humaniste, pour un travail social collectif et de tous les instants, surtout dans les périodes les plus sombres.

Nos pensées vont aux familles et proches heurtés par ces drames sans nom.

Le conseil d’administration et l’équipe permanente et bénévole de la Maison-phare

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