Communiqué et informations légales initialement publiées sur Strasbourg furieuse.
Depuis Strasbourg, à toutes les municipalités de France qui intimident les habitant.e.s qui disent à leurs fenêtres leur point de vue sur ce que l’on vit :
- Solidarité avec celles et ceux qui veulent exprimer avec leurs mots ce que ce monde a d’odieux et d’injuste
- Honte à celles et ceux qui les bâillonnent et qui, le reste de l’année, laissent proliférer les messages mercantiles, sexistes et mortifères pour l’environnement au travers de la publicité.
En cette période de « pause », des inégalités de traitement jusqu’alors invisibles nous sautent au visage. La question de l’expression sur l’espace public n’y échappe pas. Le confinement devient révélateur et nous voyons d’autant mieux le 2 poids, 2 mesures entre l’affichage publicitaire à intérêt privé & économique et l’affichage militant à intérêt public & politique. Il y a bien là un enjeu qu’on ne voulait pas voir.
D’une part les grands groupes publicitaires ont la possibilité d’afficher pour le compte de leur client.e.s des messages publicitaires sexistes, qui incitent à la surconsommation, qui promeuvent des secteurs d’activité non essentiels, voire écologiquement irresponsables. Cela en employant des stratégies de communication malhonnêtes, sans la moindre vérification de contenu et parfois de dimension (concernant les bâches publicitaires de chantiers).
D’autre part, les médias se font écho depuis quelques jours de stratégie d’intimidation de la part des forces de l’ordre à l’encontre d’habitant.e.s ayant accroché des banderoles à leurs fenêtres/balcons. Nous notons avec inquiétude que ces interventions se font en dehors du cadre légal et ont lieu exclusivement lorsque le message laisse apparaître une opinion considérée comme "dissidente", opposée à la politique gouvernementale actuelle.
2 poids, 2 mesures dans le traitement des messages : différence sensible d’humour
Expression publicitaire : Lorsqu’il s’agit de vendre un produit ou un service, l’humour est le bienvenu, peu importe la qualité, peu importe au détriment de qui il est fait. En France, les contenus de la publicité affichées sur l’espace public ne sont pas soumis à validation par une instance dédiée. On considère donc que dans la pub, tou.te.s les passant.e.s sauront comprendre le second degré, faire preuve de discernement et apprécier l’implicite.
Expression libre : Lorsqu’on affiche des banderoles militantes aux fenêtres avec une double lecture humoristique, instantanément, il n’est plus question d’en rire. Selon la police et les instances leur donnant des ordres, les personnes qui liront les messages n’auront pas le recul nécessaire cette fois pour les comprendre et parfois en sourire.
Est-ce que la police reste près du panneau pour expliquer à tou.te.s les passant.e.s que des ailes ne leur pousseront pas en buvant cette boisson et qu’à l’inverse de l’image projetée dans la publicité vidéo, il ne faut pas se jeter dans le vide après avoir bu une cannette ?
Est-ce que la police reste devant le panneau pour expliquer aux enfants, aux ados et aux femmes adultes qu’elles ne se feront pas tuer et que ce n’est qu’un « bon jeu d’esprit » ?
Campagne d’affichage de la fédération des chasseurs qui s’autoproclament 1ers écologistes de France car les espèces animales ont besoin d’être tuées pour être préservées, CQFD.
Est-ce que la police reste devant le panneau pour expliquer dans quelle mesure le port d’arme est réglementé en France et si le rossignol de son jardin peut-être abattu ?
Lorsque des habitant.e.s arborent des banderoles aux messages politiques dénonçant les inégalités et demandant des réponses, des policiers frappent aux portes et harcèlent leurs occupant.e.s : https://www.revolutionpermanente.fr....
Il y aurait donc besoin d’un sous-titre pour comprendre que ces 2 habitants n’attendront pas chez eux que le Président vienne boire le thé à la maison après le confinement. Il n’iront pas non plus tous les jours l’attendre devant l’Elysée pour lui proposer un duel.
Pourtant, « selon Thomas, créateur de la banderole, la police aurait affirmé que la « banderole ne plaît pas à tout le monde. Il serait bon de la retirer » sous-entendant qu’elle pourrait être considérée comme une menace ou un outrage à magistrat. Même si Thomas a précisé ses intentions : « On veut des réponses sur le manque de masques, de tests, demander des comptes sur la gestion de la crise. Pacifiquement », les policiers ont affirmé qu’une main courante allait être déposée au commissariat et ont procédé à un contrôle d’identité. Par peur des représailles policières Thomas et son compagnon ont retiré la banderole. Selon Mediapart, la préfecture refuse de répondre aux questions concernant le cadre légal de l’intervention et le service auquel sont rattachés les policiers. »
Il y aurait donc besoin d’un sous-titre pour comprendre que ce n’est qu’une manière de révéler les inégalités et non pas d’inciter les gens à se cracher dessus.
Pourtant, « La police nationale pendant plusieurs jours a tenté de la faire retirer, multipliant entrées illégales et intimidations. Selon les détenteurs de la banderole, la police est venue 5 fois en une semaine. Lors de la deuxième intervention, les habitants voient arriver à leurs fenêtres quatre voitures de police.
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Des informations sur le cadre légal de l’expression libre en bas de page, n’hésitez pas à vous renseigner sur vos droits auprès d’une permanence d’avocats pour aller plus loin.
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