Libérons Anton - Vague de répression à Tweebosbuurt



25 personnes ont été arrêtées, 3 squats ont été expulsés, des personnes frappées par la police, agressées par des individus inconnus. Une personne va probablement être déportée dans un pays ou sa vie est directement menacée. Ceci est un appel a l’aide ! Pour demander la libération de Anton, appel à rassemblement le 12/02 devant l’ambassade hollandaise la plus proche de chez vous.

Jusqu’à cette vague de répression qui sévit depuis le 22 janvier 2020, la situation était très favorable. La justice néerlandaise avait même rendu une décision contre le projet de démolition. Depuis, en l’espace de quelque jours, un squat a été illégalement expulsé, et nous avons découvert que Vestia (le bailleur social en charge du quartier que nous squattons) a ajouté des documents au dossier, quelques jours seulement avant la date du procès concernant 3 squats, de façon a ce que nous ne puissions pas préparer notre défense convenablement. Le procès des 3 squats a eu lieu ce lundi 27 janvier. La conclusion sera rendu le 5 février. Nous avons également appris qu’une personne du quartier a été attaquée dans la rue avec un tuyau de plomberie. La personne a été attaquée parce qu’ielle venait chercher son vélo a proximité du squat illégalement expulsé plus tôt dans la journée. Heureusement, ielle n’est pas blesse.e. Les personnes qui l’ont attaqué ont fui.

Dans le même temps, la police de Rotterdam a lancé une campagne de harcèlement contre les habitant.e.s du quartier. 25 personnes ont été arrêtées et placées en garde a vue ces derniers jours. 19 d’entre ielles ont été arrêtées durant l’expulsion illégale, les autres lors de « banales » contrôles d’identité. Une voiture de police patrouille dans le quartier jour et nuit, roulant a basse allure le long des rues, demandant a voir les papiers d’identité des personnes qui se trouvent dans les rues a ce moment là. Toute personne pouvant être identifiée ou assimilée a un.e « militant.e », et/ou n’étant pas en mesure de présenter ses papiers, est systématiquement embarquée et placée en cellule pour plusieurs heures (entre 7 et 30 heures de GAV). Au moins trois personnes ont été tabassées par des policiers dans leur cellule (dans lesquelles il n’y a pas de camera). L’un.e d’elleux a reçu l’ordre de quitter le territoire national dans les 12 heures suivant sa sortie d’une garde a vue ayant duré 30 heures pour la raison qu’ielle se promenait avec un chien sans laisse dans le quartier.

Une personne est toujours en détention. Il est menacé de déportation dans un pays ou sa vie est en danger. De ce que l’on sait il ne reçoit aucune aide médicale en détention, bien qu’il ait plusieurs fractures causées par la violence de son interpellation. Il semblait incapable de se tenir debout quand la police l’a porté dans leur véhicule. Nous avons besoin de préparer une défense efficace, légale et politique, à la fois pour préserver nos espaces de vie et pour faire libérer cette personne. Il souhaite faire une demande d’asile aux Pays-Bas dans le but d’éviter son expulsion du territoire, mais l’état ne le laisse pas formuler cette demande en raison de la procédure de Dublin. Nous sommes en contact avec des avocat.e.s expérimenté.e et certains journaux locaux ; mais on doit avouer que la situation nous dépasse complètement. Si quiconque pense pouvoir faire quelque chose pour nous aider, s’il vous plaît contactez-nous.

La soudaineté et la violence de cette vague de répression est complètement inattendue. On ne sait pas comment réagir. On ne peut pas laisser une personne se retrouver dans une situation aussi dangereuse. Anton est venu vivre dans le quartier parce qu’il voulait vivre une vie tranquille, paisible. Il a aidé les habitant.e.s “historiques” à s’organiser contre le plan de démolition de Vestia jusqu’à leur récente victoire lors de leur procès. Il aidait les voisins a réparer leurs vélos sur son temps libre. Il est un membre de cette communauté. Le seul “crime” qu’il ait “commis” a été de marcher a proximité d’un squat au mauvais moment. L’état veut faire annuler son visa sans aucune preuve d’infraction. Nous devons trouver des moyens de convaincre le tribunal de le libérer. Si jamais il était forcé de monter dans cet avion, il pourrait ne jamais revoir la lumière du jour, ou pire encore. Nous souhaitons appeler à rejoindre massivement le rassemblement qui doit se tenir a proximité du CRA de Rotterdam Aéroport :
Personne n’est illégal, toutes les lois sont cruelles.
Dimanche 2 février a 16heures, devant l’entrée du centre de détention ; Portlebaan, 7.

Cette histoire est un exemple de ce que les frontières font aux personnes. Les centres de rétention sont remplis de personnes comme Anton, a qui on refuse le droit d’être là ou ielles sont pour des raisons futiles, qu’on déporte parfois dans des endroits du monde ou ielles n’ont jamais mis les pieds, ou pire, dans des endroits ou ielles sont en danger. Souvent, ielles perdent alors littéralement tout contact avec leurs ami.e.s et leurs familles du jour au lendemain.

Nous avons rejoint le Tweebosbuurt pour s’opposer a la gentrification agressive qui a lieu a Rotterdam. Cet immonde processus capitaliste force des communautés a se séparer, s’éparpiller dans des quartiers éloignés du leur sans leur consentement, privant les personnes de la liberté de vivre là où elles veulent, là où elles se sentent appartenir. C’est à cela qu’on voulait faire obstacle. Mais la violence des frontières nous a rattrapé.e.s, et elle est bien plus cruelle encore. Nous allons nous battre de toutes nos forces pour Anton et pour chaque personne subissant la persécution et la répression de cette société raciste et nationaliste.
Nous avons urgemment besoin d’aide, de conseil, de soutien, de quelque nature que ce soit.

Pour vous tenir au courant des nouvelles et avoir des informations plus précises

Vous pouvez nous contacter a squat-vestia@riseup.net (avec PGP c’est encore mieux, surtout pour vous).

Pour que ce ne soit pas lui qui quitte le quartier,
A vite et fuck Vestia.

Libérons Anton

Il a le visage souriant, les yeux remplis de douceur et dans le silence, je l’entends encore crier Fuck them and their law.

Il est maintenant en centre fermé à Rotterdam.

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Il nous raconte comment il s’est fait arrêter. Comment il voulait juste aller voir des amis, a vu des flics passer. Manque de bol, ils le suivent. Contrôle d’identité abusif. L’arrestation tourne vite en course poursuite, humiliation et extrême violence. Il aura été la première victime de la montée de la répression dans le quartier, ce 22 janvier deux mille vingt. 13h12.

Il nous montre comment le policier lui donne un coup de genou dans le ventre. Il s’est fait tabasser.

Et malgré les fractures provoquées par son arrestation violente, il n’a pas reçu de soins médicaux. On lui donne des analgésiques sans avoir eu recours à une aide psychologique. L’infame réalité de ces lieux fermés.

Ils ont refusé de le libérer le temps du rendu de son jugement. L’attente se fera donc seul derrière les barreaux.

Mais nous n’allons pas le laisser partir dans le silence.

Il repense à la Biélorussie, à la prison, à la persécution politique ; à l’horreur vers laquelle il sera renvoyé.

Je repense à comment nos chemins perdus se sont croisés. Comment bientôt nous serons séparés.

Ce 12 février 2020, la demande d’asile d’Anton sera jugée. Six jours pour décider de la vie ou de la mort de quelqu’un.

Anton a rédigé sa demande d’asile seul, sans avocats, abattu par la déchirure de sa fuite, l’oppression de son souffle et l’étouffement de ses rêves. Elle sera donc surement refusée, car ils sont incapables d’entendre la vérité qu’il exprime avec ses propres mots.

Anton risque donc de perdre ce dernier procès et sera probablement jeté dans un avion ce 12 février au soir.

Anton fera alors escale en Pologne, ou il est dubliné, mais la dérive fasciste du gouvernement le portera vite dans les airs jusqu’en Biélorussie.

Anton n’a plus la force et risque de prendre pour la dernière fois son destin en main.

Anton risque la mort ici ou ailleurs.

Pour Anton, car nul ne devrait subir pareil traitement, RDV ce 12 février au tribunal de Rotterdam (Wilhelminanplein 100-125) ou devant l’ambassade hollandaise la plus proche de chez vous !

Libérons Anton !

Plus d’infos : squat-vestia@riseup.net

Appel à occuper Tweebosbuurt !

Appel à occuper le quartier de Tweebos, a Rotterdam, menacé de démolition.

7 janvier 2020


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