Le thème principal de cette série est le phénomène de surendettement, un énorme problème répandu partout dans le monde capitaliste, totalement occulté par les médias dominants.
En France par exemple, ce phénomène a explosé pendant la crise sanitaire, dû à l’abus des banques et la complicité de l’État français dirigé par des champions de la finance comme Macron.
Encore une fois, les sud-coréen.nes nous présentent une œuvre de « genre » (ici un thriller) en abordant un sujet social que nous connaissons toutes et tous.
En plus d’être occulté par les médias dominants, le surendettement est une violence dont les victimes ne se plaignent pas publiquement car ielles ont honte.
Difficile de demander 20 euros à son entourage pour pouvoir bouffer alors que l’on travaille et que l’on a des enfants. Difficile de devoir exposer sa vie à un jeune banquier pour pouvoir obtenir une baisse des agios exorbitants et injustes.
Beaucoup de gens dans le monde, issu.es de notre classe laborieuse, sont dans cette situation et dans le silence. La série Squid Game crie haut et fort ce que la société capitaliste fait comme dégâts actuellement, son succès est un MERCI de la part des classes populaires du monde entier.
Le personnage principal est présenté comme un « looser », qui prend de l’argent à sa mère pour parier aux courses et se trouve incapable de se créer un avenir constructif et obtenir la garde de son enfant.
Plus la série avance et plus nous comprenons que ce personnage n’a pas toujours été dans cette situation.
Nous apprenons qu’il a participé à la lutte syndicale pour défendre son emploi où l’un de ses amis est mort, assassiné par la police.
Lutte des classes, violences bourgeoises et policières, insécurité sociale,... ces sujets ne sont jamais abordés dans les films et séries classiques.
En résumé, le personnage connaît une perte d’emploi forcée par le patronat, ajouté à la mort de son ami/camarade proche, le jour de la naissance de sa fille. De plus, depuis qu’il est dans le jeu, ce personnage principal montre qu’il est courageux, solidaire, altruiste et malin. Bien loin de l’image du « looser » que l’on nous donne en début de série.
Nous comprenons que n’importe qui, issu des classes laborieuses, peut devenir ce « looser » de la société. Ce personnage ressemble à beaucoup de gens dans le monde.
La lutte des classes est internationaliste, voila pourquoi cette série engendre un succès mondial.
La majorité de la population peut se reconnaître dans les différents personnages, y compris le héros principal. Les médias dominants essayent d’expliquer cette internationalisme par « l’intelligence » de Netflix.
Selon la presse du Crédit Mutuel (L’Est Républicain) : « Squid Game a aussi rencontré le succès car Netflix n’hésite pas à mettre en avant des œuvres sortant du carcan hollywoodien »
Les films sud-coréens n’ont pas attendu la plateforme Netflix pour se faire connaître dans le reste du monde. Ils sont connus depuis longtemps pour faire des films de genre percutants, cultes pour certains. Facile de passer à côté pour des médias nombrilistes et nationalistes.
Surtout, les œuvres sud-coréennes mettant en scène des personnages de classes laborieuses, contrairement à Hollywood ou le cinéma français qui mettent en scène uniquement des personnages aisés, voir très riches.
Pendant ce temps, les médias capitalistes comme celui du Crédit Mutuel (L’Est Républicain) par exemple, abordent le sujet social furtivement de cette manière :
« La série en elle-même est extrêmement efficace. Le mélange de drame social (l’immigration d’Asie du sud-est ou les relations avec la Corée du Nord sont ainsi évoquées), d’humour noir et de violence grand guignol, rappelle ainsi la Palme d’Or Parasite de Bong Joon Ho ».
Vous voyez où ils veulent encore en venir ? Pour la presse capitaliste le côté social de cette série c’est l’immigration et les méchant.es coréen.nes du nord. Je crois que l’on a pas regardé la même série !
Selon certaines critiques, les bourgeois seraient caricaturés dans cette série. Selon Squid Game, les ultra-riches sont cyniques, colériques, vicieux, odieux et au-dessus des lois.
Est-ce vraiment une caricature ?
L’engouement pour cette série engendrera peut-être un sursaut d’intérêt pour le cinéma sud-coréen, souvent social, percutant, intelligent et internationaliste.
Ce qui n’est pas vraiment dans l’intérêt des dominants.
Loral Aitken, spécialiste des ultra-riches et des violences bourgeoises
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