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Trois ans après la loi travail, 20 personnes passent en procès pour des sabotages à Rennes



Ce mardi 4 juin, après trois ans de procédure, 20 personnes passent en procès au tribunal correctionnel de Rennes pour association de malfaiteurs, dégradation de biens publics en réunion et refus de signalétique.

Mardi 4 juin a lieu, à Rennes, le procès de « l’affaire des 20 du métro », affaire qui remonte au printemps 2016 durant le mouvement contre la loi travail.

Le 19 mai 2016, lors d’une journée de blocage économique contre la loi travail, dix-neuf personnes ont été arrêtées par un énorme dispositif policier. Elles participaient à une action pour les transports gratuit qui consistait à désactiver les bornes du métro. La vingtième a été interpellée plus tard dans la matinée et placée en gav avec les autres.
Après 48h de garde à vue où toutes ont gardé le silence et ont refusé, pour la plupart, de donner leur ADN et leurs empreintes, ils sont déférés devant un juge d’instruction et mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations. Après être passées devant un juge des libertés et de la détention, elles ressortent toutes avec un contrôle judiciaire (CJ) très lourd (obligation de pointage, interdiction de rentrer en contact entre elles, d’aller en manifestation, une personne est également assignée à résidence). Ce CJ sera levé plus de 7 mois après.

Trois ans plus tard, au terme d’une instruction, se tient leur procès. Vous trouverez à la fin de ce mail, un appel à rassemblement écrit par un comité de soutien aux inculpés. Il appelle à un rassemblement devant le tribunal de grande instance de Rennes le 4 juin à 12h30. Un barbecue est prévu ainsi que des tables de presse. Un atelier d’écriture de cartes postales sera aussi proposé pour écrire aux camarades gilets jaunes actuellement à l’ombre. Soyons solidaires face à la justice, montrons notre soutien aux camarades à la barre !

Ceci est une invitation à tous les camarades. De 2016 comme d’aujourd’hui. À celles et ceux qui seront des mouvements de demain !

Militants, précaires, gilets jaunes, haineux de la justice, évadés, tout soutien est le bienvenu ! Ramenez vous devant le tribunal, diffusez l’information autour de vous.

PROCÈS DES 20 DUTROCONTRE L’ASSOCIATION DE MALFAITEUR, UNE ARME DU POUVOIR CONTRE LE MOUVEMENT QUI S’ORGANISE

Ces inculpé.es sont ceux et celles qui depuis les assemblées générales de Rennes 2, l’assemblée générale Interprofessionnelle et l’assemblée de la Maison du Peuple occupée, ont pris part au mouvement contre la loi Travail au printemps 2016.
Lors d’une journée de blocage et de manifestation appelée par l’ensemble du mouvement, dix-neuf d’entre eux et elles avaient été arrêté.es par une horde de 70 flics de tous les services à l’aube du 19 mai 2016, alors qu’ils et elles participaient à une action pour les transports gratuits qui consistait à désactiver les bornes du métro. Un autre camarade avait été interpellé plus tard dans la matinée et placé en gav avec les autres.
Cette arrestation était censée être la conclusion d’une enquête préliminaire visant de prétendus « groupuscules d’ultra-gauche d’inspiration paramilitaire » (expression utilisée pour justifier le dossier). Cette enquête avait été lancée cinq jours plus tôt lors de la venue de Cazeneuve, ministre de l’Intérieur de l’époque, venu passer en revue ses troupes à Rennes pour mettre un terme au mouvement jugé trop débordant.
Obsédés par ce qu’ils percevaient comme une menace mortelle pour l’ordre public, les flics avaient utilisé des méthodes d’enquête comprenant tous les coups tordus disponibles : filatures, mouchards sur des voitures, mises sur écoutes téléphoniques et géolocalisations, et le placement sous surveillance des locaux de Solidaires 35 qui accueillaient alors les réunions du mouvement suite à l’expulsion de la Maison du Peuple.
A grand renfort d’allusion au terrorisme (on y parle de « réunions conspiratives », de « saboteurs du métro », de gens « fanatisés », « dérangés psychologiquement et idéologiquement »), cette affaire a été directement instrumentalisée par la préfecture et le procureur de la république dans une mise en scène dramatique qui visait à justifier l’ouverture d’une instruction sous un chef-d’inculpation aussi court que vraisemblable : " association de malfaiteur en vue de la préparation de crimes et de délits punis de 10 ans d’emprisonnement, notamment de la préparation de dégradations par moyens dangereux pour les personnes et de violence en bande organisée avec arme sur dépositaire de l’autorité publique ainsi que des infractions connexes de dégradations aggravées sur des biens d’utilité publique appartenant à une personne chargée d’une mission de service publique avec le visage dissimulé ".
Face au vide abyssal du dossier et au choix déterminé des arrêté.es de garder le silence face aux flics, les chefs d’inculpation ont rapidement dégonflé. La juge d’instruction avait été alors contrainte de relâcher les mis.es en examen en attente de leur procès, en leur infligeant au passage un contrôle judiciaire qui durera pour la plupart plus de 8 mois : interdits de manifester, d’avoir le moindre contact les un.es avec les autres, et assigné à résidence pour l’un d’entre eux, cette mesure était le moyen pour les juges de priver les inculpé.es de toute activité politique, et de rendre impossible l’organisation collective de leur défense.
Pour autant ils et elles n’ont cessé de se battre contre cette assignation judiciaire et suivant les recommandations diffusées très largement dans le mouvement, ils et elles ont choisi de garder le silence face aux juges et aux procureurs qui voulaient faire des inculpé.es des balances et des indicateur.trices contre le reste du mouvement. Et après huit mois d’enquête infructueuse, il et elles ont fini par être tou.tes libéré.es de leur contrôle judiciaire sans que personne d’autre ne soit mis en examen, renvoyant les enquêteurs face à la misère de leur dossier.
Trois ans plus tard, le ridicule de ce montage judiciaire pourrait prêter à sourire s’il ne s’agissait pas d’une nouvelle expérimentation visant à généraliser le délit d’association de malfaiteur contre l’ensemble des luttes sociales, parallèlement au traitement pénal extrêmement lourd infligé aux inculpés du quai de Valmy à Paris.
Dès la rentrée suivant la mobilisation contre la loi Travail, cette volonté s’est concrétisée par la circulaire du 20 septembre 2016 relative à la lutte contre les infractions commises à l’occasion des manifestation et autres mouvements collectifs : parmi les multiples recommandations pour optimiser la répression (usage systématisé du délit « d’attroupement en vue de… », formation spéciale des OPJ (Officier de Police Judiciaire), mise à disposition de fiches d’interpellation et de JLD (Juge des LIbertés et Détentions) dédiés aux contrôles judiciaires de masse), celle-ci appelait à généraliser les associations de malfaiteurs (considérées comme “une incrimination qui peut s’avérer utile”) contre les actions de blocages et les manifestations, en prévision de l’expulsion de la ZAD et de la jungle de Calais.

Deux ans et six mois de révolte des gilets jaunes plus tard, ces associations de malfaiteurs et contrôles judiciaires sont devenus des outils employés massivement contre celles et ceux qui s’organisent dans la lutte comme à Paris, Marseille, Toulouse et Narbonne.
Avec les mêmes méthodes de surveillance et d’instrumentalisation, avec les mêmes privations de contacts et interdictions de manifester, le pouvoir judiciaire enlisé dans une masse gigantesque de procédures tente, tant qu’il le peut encore, d’écraser toutes les formes d’organisations qui composent aujourd’hui les mouvements hors des syndicats et des partis : assemblées, occupations, comités de mobilisation, commissions actions, ronds-points occupés…

Parce que ce procès est celui du mouvement en général, nous appelons à nous rassembler et soutenir :
– les inculpé.es qui continuent de se battre
– le droit au silence en garde à vue et face aux juges d’instruction
– l’amnistie pour tous les camarades incarcéré.es
– le combat contre les contrôles judiciaires comme sanction pénale en elle-même, comme privation de libertés fondamentales, de possibilité de lutter et d’organiser sa défense
– l’abandon du délit d’association de malfaiteur, qui peut être utilisé n’importe comment contre n’importe quelle forme d’organisation dans les mouvements
– La participation aux luttes sociales dont la gratuité des transports est une composante essentielle pour l’amélioration des conditions matérielles d’existence

RETROUVONS NOUS NOMBREUX DEVANT LA CITE JUDICIAIRE DE RENNES CE MARDIJUIN A 12H30

Le comité de soutien aux inculpé.es du métro

L’affaire du métro en Bande Dessinée

Retour en BD sur les sabotages du métro à coup de mousse expansive pendant le mouvement contre la loi travail, et les arrestations qui s’en sont suivies.

A lire sur expansive.info


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