Sale temps pour les capitalistes : Rabasse.info rejoint le réseau Mutu pour relayer les luttes de Franche-Comté !

11 et 12 Avril 2008 : journées d’actions des squats et espaces autonomes



Les vendredi 11 et samedi 12 avril 2008, auront lieu simultanément dans une trentaine de pays, deux jours de manifestations, d’actions directes, d’informations publiques, de fêtes de rue, d’ouvertures de squats pour défendre les espaces libres et promouvoir une culture populaire anticapitaliste.

À Dijon, ces deux jours seront l’occasion de partager ce qui se vit et se crée dans ces espaces autogérés et de marquer une résistance commune face à la répression, que ce soit à l’encontre du Mât-Noir à Dijon ou d’autres lieux en Europe avec des actions, manifs, concerts, zones autonomes, repas de quartiers, débats, projections...

Pour des milliers de personnes en France, précaires ou sans-papiers, squatter est un moyen de se loger et d’affirmer une « propriété d’usage » face à ceux qui spéculent et accumulent richesses et biens immobiliers. Au-delà de l’habitat, depuis des siècles, des gens se sont servis d’espaces autonomes ou de squats, urbains ou ruraux, pour reprendre le contrôle de leur vies. Ces espaces se font outils, pratiques et moyens pour mener des luttes. Depuis des décennies, les mouvements squats, en Europe et au-delà, ont combattu le développement capitaliste, contribué à des luttes locales, fourni des alternatives aux cultures de profits et de consommation, permis l’existence de centres sociaux et d’activités participatives en rupture avec l’économie marchande. Ils ont montré la possibilité de s’organiser sans hiérarchies, de créer des réseaux internationaux d’échange et de solidarité ; ils ont changé bien des vies, hors du contrôle social et des normes sociétales.

Ces lieux sont de ces rares espaces-ressources permettant des réunions et projets militants, la création et dissémination de cultures subversives, la mise en place d’échanges non-marchands, le partage des savoirs et l’expérimentation de modes de vie différents, des débats collectifs, des pratiques de recyclage et d’auto-construction, d’autonomie alimentaire et de médias indépendants.

Pourtant partout en Europe, ces lieux, cruciaux dans une dynamique de résistance globale, sont menacés. De la lutte des Tanneries l’an dernier contre la vente du terrain occupé à la Générale de Santé, aux manifestations qui ont embrasé Copenhague pour protester contre l’expulsion d’un espace autogéré vieux de vingt ans, des résistances et solidarités internationales se construisent.

Plus d’infos sur les journées d’action http://april2008.squat.net.

La Mairie à l’abordage du Mât-Noir

À Dijon, le Mât-Noir, rue de l’Île, est actuellement menacé d’expulsion par la Mairie, propriétaire, qui n’a aucun projet pour le bâtiment mais a choisi, pour le principe, de détruire ce lieu de vie où se multiplient débats, ateliers, ciné-clubs, repas de quartiers et autres réjouissances depuis quelques mois. Ce quartier charmant, si ce n’est le voisinage du commissariat, regorge d’ailleurs de maisons murées, certaines depuis une bonne décennie. Cela n’empêche pas que l’on y croise, au cœur de l’hiver, des familles de Rroms réduits à des abris de fortune dans des buissons. Il est aussi à noter que le Toboggan, squat expulsé en mai dernier, après 8 mois d’activités et de lutte, sous prétexte de construction urgente de logements sociaux, est toujours vide. Pris à partie à ce sujet lors d’un meeting électoral par des personnes venues soutenir le Mât-Noir, Rebsamen aurait répondu que « Oui d’accord, mais vous vous débrouillez très bien avec les lois et si on commence à vous laisser quelque part, ensuite on arrive plus jamais à vous faire partir ! ». Donc autant que ça ne serve à personne et surtout pas à des « anarchistes » qui selon lui, finissent de toute façon toujours par se calmer et par changer de bord en vieillissant. Malheureusement pour lui la docilité délavée ne vient pas toujours avec le temps et sans chercher bien loin, les exemples locaux des Tanneries et de Maloka (cf. interview dans ce numéro) contredisent ses propos.

La Mairie vient par ailleurs de lancer une grande campagne d’affichage dans les bus dijonnais sur le thème « Vous avez un logement vide ? la Mairie peut vous aider », à le remplir s’entend. Avec une estimation de quelque 8 000 logements vides dans le grand Dijon l’intention semble louable, mais faut-il rappeler que la municipalité est sûrement le plus gros propriétaire de logements laissés vacants dans la région, dans l’attente de diverses ventes juteuses et autres projets improbables et mégalos, et qu’elle ne se gêne pas pour en virer tout ceux qui, en attendant, voudraient essayer de s’y loger ou d’en faire quelque chose d’utile à grands renforts d’huissiers, avocats, amendes carabinées et pelotons de CRS. Par ailleurs et sans préjugés de classe outranciers, on peut douter que les propriétaires qui accumulent les logements à Dijon soient de grands utilisateurs des bus Divia. Mais n’imaginons pas que la mairie balance l’argent public par les fenêtres, puisqu’il s’agit vraisemblablement surtout ici de créer l’illusion sur ses pratiques sociales et de légitimer les expulsions à venir.



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