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Golf de Dijon-Bourgogne : non au projet « resort » !



Le golf Dijon-Bourgogne est situé sur la commune de Norges-la-ville. À l’air libre, sur de l’herbe, le golf est un sport qui pourrait passer pour écologique. Il n’en est rien : il implique des déboisements importants, une consommation d’eau délirante pour entretenir les greens, et une pollution importante par l’utilisation de nombreux produits phytosanitaires, engrais, ou pesticides.

Il consomme pour le moment en eau l’équivalent d’une grosse commune. La nappe sur laquelle cette eau est prélevée alimente 5 villages du Val de Norges. Il est avéré qu’elle est proche de sa limite maximale de prélèvement. Les années passées, à l’occasion des sécheresses, de nombreuses restrictions ont été appliquées à ces villages, alors même que le golf continuait lui à pomper pour gorger ses greens. Le terrain étant calcaire, l’eau s’infiltre immédiatement, il faut donc d’autant plus arroser. Que pèsent les petites restrictions personnelles demandées à la population face à cette gabegie ? La rivière, la Norges, agonise : régulièrement des endroits sont asséchés, les poissons meurent.
Est-il normal que cette eau (ressource qui est amenée à manquer de plus en plus) soit gaspillée dans de telles proportions pour le loisir de certain·e·s ? L’eau était notamment pompée directement dans la nappe via un forage non déclaré et sans compteur, aucune preuve n’atteste qu’ils aient payé cette eau, alors que celle-ci est payée cher par les habitant·e·s.

Au-delà de la quantité d’eau utilisée, se pose également le problème de sa pollution. Le golf est situé sur une zone sensible par rapport à la nappe phréatique, et sur un terrain calcaire : les nombreux polluants utilisés se retrouvent donc directement dans l’eau bue par les habitant·e·s. L’eau du Val de Norges est d’ailleurs très souvent déclarée "non potable", notamment par excès de nitrates.

Dans un article du Bien Public daté du 30 janvier 2008, on apprend que le golf Dijon-Bourgogne a organisé une grande soirée (300 personnes invitées), principalement pour parler de son projet de rénovation et d’extension "Norges Resort", et pour se plaindre (le message est destiné aux institutions) qu’on leur met des bâtons dans les roues. Il est d’ailleurs annoncé plusieurs fois comme ultimatum que si les travaux ne commencent pas cette année, avant l’automne, le projet sera abandonné. Cela dit, la même menace avait été prononcée par les mêmes en 2003.

Dans l’article, l’accent est mis sur le côté écologique du projet, qu’ils prétendent avoir voulu bien prendre en compte. La vérité est que leur projet tel qu’il avait été présenté en 2001 était réellement catastrophique à ce niveau, et que s’il n’a pas pu se faire, c’est parce qu’une association, la COPRONAT, s’est battue juridiquement pied à pied pour les forcer à prendre en compte les nuisances écologiques.

Ce nouveau projet, refait sous cette pression, n’en n’est pas pour autant désormais acceptable !
La volonté des promoteurs est de détruire les bâtiments actuels pour construire un grand manoir comprenant un hôtel-restaurant 3 étoiles, avec un centre de remise en forme nommé "global form center" (balnéothérapie notamment), et d’autres activités, 40 bungalows en compléments de l’hôtel, un amphithéatre, des salles de séminaire, plus un lotissement de 40 villas sur un terrain actuellement boisé.
Cette dernière partie notamment, via la transformation d’un terrain non-constructible en terrain constructible, et sa revente, est une opération financière énorme qui est sans aucun doute le principal intérêt de l’opération. Certains se demandent même si le reste du projet n’est pas qu’un habillage pour faire accepter cette partie très lucrative, la seule qui serait finalement réalisée, le reste disparaissant mystérieusement en cours de route...

Ce projet implique de raser 13 hectares d’une des dernières forêts de la périphérie dijonnaise. Cela risque aussi de mettre à mal un site Natura 2000, les grottes de Norges, qui abritent une colonie protégée de chauves-souris.
La consommation d’eau va se trouver décuplée, et l’affirmation selon laquelle le recyclage de l’eau de pluie pour l’arrosage va compenser l’augmentation n’est absolument pas crédible. Les promoteurs ont obtenu que Dijon fournisse jusqu’à 70 000 m³ d’eau pour faire redescendre le niveau de nitrate en deçà du seuil légal, mais pas pour augmenter la consommation au-delà.
Pour le traitement des eaux usées, la station d’épuration, proche de la saturation, ne pourra prendre en charge le volume engendré. La solution avancée par les promoteurs serait de traiter sur place ; or sur un terrain calcaire un lagunage est hors de question, et le volume est par contre trop faible pour qu’une station en dur fonctionne correctement. Puisque le golf est dans la zone sensible au-dessus de la nappe, un traitement local augmenterait inévitablement la pollution de celle-ci.
Enfin, la route d’accès au golf devrait être refaite et élargie pour faire face à l’augmentaiton du trafic. Le conseil général et la commune ont annoncé qu’ils participeraient financièrement à ces travaux. Or, de nombreuses autres routes du secteur, actuellement beaucoup plus utilisées, nécessiteraient d’être refaites avant.

Les intérêts économiques privés de certains doivent-ils prévaloir sur l’écologie et la santé de beaucoup, à travers ce projet lucratif démesuré qui nuirait, s’il était réalisé, à la qualité de vie de nombreux·ses habitant·e·s ? Et cela pour un loisir élitiste, hors de prix pour la grande majorité ...

Jusqu’ici le maire (battu aux dernières élections) a tout fait pour faciliter le projet, sans demander l’avis de la population. Les promoteurs ont également joué à plein de leurs puissantes relations politiques. De nombreux organismes consultatifs ont rendu des avis défavorables, mais le dernier mot appartient au préfet et à la mairie.
Aujourd’hui, tout n’est pas joué, nous devons nous mobiliser pour refuser ce projet, afin que la nouvelle municipalité – peut-être plus clairvoyante et indépendante – ne valide pas le passage de cette zone en « à urbaniser en priorité », ou que le préfet entende les nombreuses oppositions.

Le cas du golf de Norges est malheureusement assez exemplaire de la maîtrise actuelle des choix sur le foncier. On est dans la logique d’une campagne dortoir avec pavillons clonés pour classes moyennes en voie d’endettement ou de villas et espaces de loisirs cossus pour bourgeois des villes, avec accès au bureau par voie rapide. Les exploitations agro-industrielles monopolisent la majorité des terres et les projets touristiques s’accaparent le reste avec l’aseptisation nécessaire. Dans le même temps, en France il devient quasi-impossible d’acquérir des terrains pour des projets « paysans », des aventures collectives ou de petites structures associatives. En parallèle, des lois anti-cabanisation s’attaquent à toutes ce qui est de l’ordre des installations hors-normes et auto-constructions qui permettent à certains de continuer à s’immiscer dans les intersticLe cas du golf de Norges est malheureusement assez exemplaire de la maîtrise actuelle des choix sur le foncier. On est dans la logique d’une campagne dortoir avec pavillons clonés pour classes moyennes en voie d’endettement ou de villas et espaces de loisirs cossus pour bourgeois des villes, avec accès au bureau par voie rapide. Les exploitations agro-industrielles monopolisent la majorité des terres et les projets touristiques s’accaparent le reste avec l’aseptisation nécessaire. Dans le même temps, en France il devient quasi-impossible d’acquérir des terrains pour des projets « paysans », des aventures collectives ou de petites structures associatives. En parallèle, des lois anti-cabanisation s’attaquent à toutes ce qui est de l’ordre des installations hors-normes et auto-constructions qui permettent à certains de continuer à s’immiscer dans les interstices de la ruralité. Dans les Cévennes, on a même récemment intenté un procès pour une yourte mongole, jugée habitat illégal. À suivre à ce sujet, des associations comme Terre de liens, qui visent à faire évoluer le rapport à la propriété foncière et d’aider des projets "alternatifs" à accéder à des terres et espaces ruraux. Une antenne bénévole de cette association serait en train de se mettre en place en Côte-d’Or. es de la ruralité. Dans les Cévennes, on a même récemment intenté un procès pour une yourte mongole, jugée habitat illégal. À suivre à ce sujet, des associations comme Terre de liens, qui visent à faire évoluer le rapport à la propriété foncière et d’aider des projets "alternatifs" à accéder à des terres et espaces ruraux. Une antenne bénévole de cette association serait en train de se mettre en place en Côte-d’Or.



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