Conférence « Avion ou Climat, comment décarboner nos mobilités ? »

Le voyage en avion fait décoller le réchauffement climatique

L’Accord de Paris, signé par 196 pays lors de la COP 21 de 2015, vise à contenir le réchauffement à 1,5 °C. Afin de respecter cet accord, un panel de solutions est proposé par les scientifiques ou les ONG auprès des gouvernements et du grand public. La diminution du trafic aérien fait partie de ces solutions. Un simple vol peut annihiler les efforts qu’un individu réalise au quotidien pour réduire son empreinte environnementale. Par exemple, un aller-retour Dole-Nantes émet entre 274kg et 857kg équivalent CO2 par passager, ou encore un aller-retour Dole-Marrakech émet entre 647kg et 2400kg alors que notre bilan carbone ne devrait pas dépasser 2 tonnes par an et par personne tout compris ! L’aviation, c’est 2,5% des émissions mondiales, mais 5% du réchauffement climatique. Alors, voyage en avion et écologie sont-ils si compatibles ?

Un aéroport dépendant du financement public

La compétence transport relève du Conseil régional, mais en 2007 l’aéroport de Tavaux a été transféré par l’État au Conseil Départemental du Jura. Celui-ci a déjà englouti 38 millions d’euros de subventions publiques depuis cette date (dont plus de la moitié versée à Ryanair, aux pratiques sociales fort discutables), au nom du "désenclavement et de l’attractivité économique et touristique du territoire". En 2021, la Chambre régionale des comptes a pointé le dérapage juridique et financier de la délégation de service public de l’aéroport, notamment en raison de l’aide massive aux compagnies aériennes pour le développement du trafic passager.

Le fonctionnement de la plateforme est subventionné à hauteur d’environ 3 millions d’EUR/an. Et aujourd’hui ce sont 7 millions d’euros de travaux qu’il faut engager pour la réfection de la piste…

L’avion est 20 à 50 fois plus émetteur que le train :

"La Bourgogne-Franche-Comté compte 530 circulations quotidiennes de trains régionaux, 17 lignes ferroviaires, 200 gares et une fréquentation annuelle de 938 365 000 voyageurs/kilomètre. Véritable « colonne vertébrale » du réseau de transport public en Bourgogne-Franche-Comté, le train est le mode de transport pertinent pour les moyennes et longues distances ainsi que les déplacements massifiés." (source : région BFC)

Les crédits étant limités, que penser des millions investis par Dijon Métropole et le Conseil départemental de Côte-d’Or pour financer l’aéroport de Dole, un mode de déplacement bien plus polluant ? Les collectivités et l’État peuvent-elles se permettre de privilégier des projets comme le développement commercial de la plateforme aéroportuaire de Dole Jura, au regard de l’intérêt général et au détriment de chantiers autrement plus urgents comme la rénovation thermique des bâtiments ou l’implémentation d’une politique énergétique territoriale ambitieuse pour tendre vers l’objectif de neutralité carbone des territoires en 2050.

C’est dans ce contexte écologique et économique que Pascal Blain, de l’association jurassienne Serre Vivante, nous parlera comment décarboner nos mobilités, notamment à travers l’exemple de l’aéroport de Dole-Tavaux.

Rendez-vous jeudi 13 mars à 20h à La Maison Phare, 2 allée de Grenoble à Dijon.

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  • Le 13 mars à 13:15, par Rémi

    "Il faut réduire le trafic aérien et fermer les aéroports non indispensables" nous disent les organisateurs de cette très utile conférence (merci à eux !)

    1. Réduire bien sûr, mais dans quelle proportion ?
    Selon l’Airports Council International (ACI) : « Les projections indiquent que le trafic mondial de passagers devrait atteindre 9,7 milliards d’ici la fin de 2024, dépassant les niveaux d’avant la pandémie, et suggèrent un doublement d’ici 2042 et une multiplication par 2,5 d’ici 2052 »
    https://www.air-journal.fr/2024-02-15-projection-passagers-aeriens-les-20-principaux-marches-jusqua-30-ans-selon-aci-5254075.html
    Donc à l’échelle mondiale on ne s’oriente pas du tout vers une réduction mais vers x2,5 à l’horizon 2050, pour ce moyen de transport le moins soutenable et le plus injuste, largement devant tous les autres. Et les projections de croissance de l’aviation d’affaires (jets privés) sont bien supérieures. C’est dramatique.
    Bon Pote propose une bonne synthèse des données du transport aérien et de ses impacts :
    https://bonpote.com/10-chiffres-a-connaitre-sur-lavion-et-le-climat/
    Réussir à réduire, même très peu, serait un véritable exploit au regard des projections de croissance annoncées. Et pourtant oui il faut absolument réduire. Et il faudrait dire de combien, au même horizon. Diviser par 2 ? par 4 ? plus ?

    2. Fermer les aéroports non indispensables ?
    C’est quoi un aéroport "indispensable" ? Quels critères ? Si on veut stabiliser le climat qqpart entre 2050 et 2100, et donc sauver l’humanité (c’est ça l’enjeu !), je pense qu’il est temps de dire que des renoncements très conséquents seront nécessaires. Et que si on veut conserver plein de choses et de fonctions nécessaires à la vie, il faut accepter d’en abandonner d’autres beaucoup moins nécessaires. Et donc reconnaître simplement que l’avion n’est pas nécessaire à la vie. La meilleure preuve : 80% de la population mondiale n’a jamais pris l’avion ! Convenons à la limite qu’il faille conserver une aviation diplomatique, d’urgence sanitaire aussi, et quoi d’autre ? Le tourisme aérien "de masse", terminé. Donc le tourisme aérien "d’élite" aussi, par souci de justice sociale. Voilà un vrai renoncement, qui inverse la question : plutôt que "fermer les aéroports non indispensables", je préfère "maintenir les aéroports indispensables" ! Un par pays ? Allez, deux ou trois quand le pays est très vaste. Aujourd’hui nous en avons 71 en France et le monde en compte près de 4 000... A la place, des trains partout. Athènes en 4 jours plutôt qu’en 4 heures. Le voyage réinventé.

    Allez, j’arrête de rêver. Parce qu’avec Trump là-bas c’est pas du tout ça qui va se passer. Pas plus qu’avec Macron ici, d’ailleurs. Quand Trump éructe "Drill, baby, drill !", Macron lui répond "Plug, baby, plug" (belle trouvaille de communicant !)
    L’électricité nucléaire est certes beaucoup moins émissive en CO2 que les fossiles, mais d’une part l’avion électrique est une chimère, d’autre part le changement climatique n’est malheureusement qu’une crise parmi beaucoup d’autres, la convergence des crises nous imposant, pour arrêter de détruire le vivant, de retrouver le sens des limites dans notre consommation d’énergie et de ressources, toutes sources confondues. La « descente énergétique et matérielle » est de toute façon inéluctable, parce que les ressources fossiles et minérales sont finies, et que nous avons tapé dans les stocks au point de nous amener à un point d’inflexion qui ouvre le grand toboggan de la déplétion de tout. Planifions cette descente, organisons la sobriété et le renoncement, avec une exigence de justice sociale et de démocratie ouverte, plutôt que de la subir, parce qu’alors elle frapperait d’abord les plus vulnérables, en menaçant nos besoins vitaux et notre cohésion sociale. [Pub] A Dijon, cette planification démocratique de la sobriété et du renoncement, est l’objectif de la transformation radicale portée par le mouvement citoyen Dijon Avenir 😉

    Mais revenons aux aéroports. Impuissants à infléchir une dynamique mondiale mortifère, peut-être qu’on peut peser sur des décisions d’aménagement et de financement à l’échelle plus modeste et réaliste de la Région, du Département, de la Métropole. Alors oui, peut-être fermer Dole-Tavaux. Encore que, je me demande s’il est très juste socialement de fermer Dole-Tavaux avant de fermer l’aéroport de Bordeaux, situé à 2h de Paris en TGV
    Et par souci de cohérence et de justice sociale (encore et toujours), osons affirmer qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un TGV pour aller directement de Dijon à Roissy, et qu’on préfère mettre l’argent dans les "trains du quotidien" et dans des réseaux cyclables sûrs, dans tous nos territoires !

    Et surtout, montrons le chemin, "soyons le changement que nous voulons voir dans le monde", et témoignons de ce que ces renoncements nous font, de comment ils nous transforment. Je ne prends plus l’avion depuis une quinzaine d’années et je m’en porte très bien. Je ne veux faire de leçon à personne, chacun.e chemine, fait comme il veut, comme il peut. Je témoigne, simplement.
    https://www.liberation.fr/debats/2019/02/11/nous-ne-prendrons-plus-l-avion_1708727/

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