Petite introduction historique
Depuis les tous débuts du mouvement identitaire, en Franche-Comté, les différents groupes qui se sont succédés n’ont pas eu le temps de prendre racine.
Tout d’abord, il y eut le Front-Comtois. A ses débuts en 2009 (il se nommait alors Jeunesse Identitaires Séquanie), il s’inscrivait dans la mouvance identitaire issue de la dissolution d’Unité Radicale. Mais il se dissocie très rapidement de la mouvance identitaire nationale ( le Bloc Identitaire) pour créer un mouvement qui va se rapprocher de la mouvance néo-nazie de façon tout à fait décomplexée. Il participera activement, entre-autre, à la tentative d’organisation d’un concert de rock nazi (il s’agissait de soutenir Marc Bettoni le futur fondateur du Blood and Honour C18, qui était alors en prison pour tentative de meurtre, voir article du Scalp Besak : à propos d’un concert nazi le 19 mars) ; ainsi qu’aux défilés du C9M organisés par Serge Ayoub (dit Batskin) qui dirige le pseudo syndicat solidariste 3e Voie et la milice d’extrême droite Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, les JNR. D’ailleurs Laura Jacquot-Strich, compagne de Gaétan Perret responsable du Front-Comtois, était également la responsable de la section locale de 3e Voie. Fin 2011 son président Gaétan Perret passait devant les tribunaux et écopait d’une « forte » amende pour incitation à la haine raciale. En 2012, le Front-Comtois disparait.
« Purgés » au début du Front-Comtois, certains individus tel que Vincent Larcelet ayant plus d’affinité avec le Bloc Identitaire qu’avec les néo-nazis (la différence est subtile), décident de monter en 2013 une section identitaire, mais surtout un local identitaire dans un village en périphérie de Besançon. C’est l’épisode de la Caborne (cf : La Horde : enquête sur la Caborne…). Une fois révélée au grand public (et surtout à la mairie qui leur loue le local) celle-ci disparaît, et aucun militant identitaire ne recrée une structure.
Durant cette période , Front comtois et Caborne, les relations avec le Front National sont tendues. Marine Le Pen et sa représentante locale Sophie Montel tentent de mettre en place la dédiabolisation du parti, et purgent tous les éléments trop « sulfureux » et évitent les connexions avec les structures néo-fascistes. Et si les relations entre le FN et le mouvement identitaire et autres groupuscules fachos sont extrêmement froides, cela n’empêche pas certains militants du Front Comtois et Identitaires d’avoir des contacts personnels toujours cordiaux avec des cadres et des militants du Front National.
Mais suite au départ de Sophie Montel (elle est allée rejoindre les Patriotes de Philippot en 2017), la tendance marion-maréchaliste qui existait déjà fortement dans les sections Jurassienne et Haut-Saonoise a put reprendre l’avantage localement et les rapprochements jugés « interdits » sous l’ère Montel ne le sont plus.
Localement, une personne devient le paradigme de ce rapprochement décomplexé entre Rassemblement National et Génération Identitaire…
2019-2020 Brice Malagoli et Génération Identitaire Besançon
Après la disparition de la caborne en 2013, les Identitaires (en tant que groupe constitué) seront quasiment absents du paysage comtois et ce malgré quelques collages sporadiques faits par des sympathisants et des « caravanes » de recrutements qui se sont avérées infructueuses. Mais fin 2019, une section de Génération Identitaire est créée en Haute-Saône.
Nous allons donc évoquer le cas de Brice Malagoli, le pendulaire du RN70.
Qu’est-ce qu’un pendulaire ?
Un pendulaire est un train conçu pour s’incliner dans les courbes. C’est aussi un terme fréquemment utilisé en Suisse et par les travailleurs frontaliers pour désigner une personne qui utilise un moyen de transport pour faire les aller et retours entre son domicile et son lieu de travail. Et avec le temps, l’expression finit par désigner une personne n’ayant pas « le cul entre deux chaises » qui passe sans complexe d’une chaise à une autre, etc. comme une pendule : d’un coté, de l’autre, d’un coté de l’autre… tic-tac.
C’est le cas de Brice qui chemine du RN 70 au GI et de GI au RN, sans trop se poser de questions existentielles…
Brice, 22 ans, est fils d’exploitant-e-s agricoles domicilié-e-s à Vaivre-et-Montoille en bordure ouest de Vesoul (préfecture de la Haute-Saône). Il a suivit des études au lycée professionel Les Huisselets à Montbéliard où il obtiendra en 2017 un baccalauréat professionnel « métiers de la sécurité ». Dîplome en poche, il retourne vivre chez ses parents.
Il est facilement identifiable grace à un tatouage dit réaliste mais dont le resultat esthétique nous laisse sceptique (le mélange mi-tête humaine mi-tête de tigre est vraiment beauf) réalisé par Fata Morgana tattoueuse Belge à Belfort chez The Belfort Tattoo Family en 2019.
1/ Militant au Rassemblement National.
Sa tête apparaît fin avril 2019 sur la page Facebook du Rassemblement National de Haute-Saône lors de la campagne pour les européennes.
Repas du 1er mai à Metz
Face à la désertion militante lors de ce qui avait été lors du règne de son père le traditionnel « 1er mai » place des Pyramides, aux pieds de la statue de Jeanne d’Arc, Marine Le Pen trouve une solution de repli en organisant « un banquet patriotique et populaire » en province. En 2018, Nice ouvrit le bal, en 2019 ce fut le tour de Metz. En proche voisin, une délégation du RN70 menée par Maurice Monnier fut présente.
Après la campagne des européennes et malgré le score impressionnant du RN lors des ses élections (32,79% en Haute-Saône), le RN Haute-Saône devient moins actif, laissant l’occupation du terrain médiatique à Julien Odoul et au groupe RN du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté.
Mais le tractage et les banquets patriotiques ne doivent pas être assez enthousiasmant pour un jeune militant. Tout cela manque d’action… surtout quand le RN n’est pas en période électorale.
2/ Création de la section franc-comtoise des Identitaires.
Brice a rejoint « Génération Identitaire » en novembre 2019 après avoir eu un premier contact avec l’un des membres à Dijon, un mois plus tôt. Depuis janvier (2020), il a été promu responsable de la fédération de Franche-Comté, constituée d’une dizaine de personnes dont quatre en Haute-Saône. (source La Presse de Vesoul n°2029).
En décembre 2019, Brice réapparaît sur les réseaux sociaux, et notamment Twitter sous le nom de @bricelefevre5 (brice_lefevre_identitaire). Il est heureusement reconnaissable grâce à son tatouage.
L’emprunt du patronyme Lefevre est certainement une référence à Damien Rieu (de son vrai nom Damien Lefèvre) qui a été une des principales têtes du mouvement Génération Identitaire avant de rejoindre le Rassemblement National et devenir en 2019 l’assistant parlementaire du député européen Philippe Olivier.
La section comtoise se met en place fin 2019. Les premiers collages ont eut lieu sur Vesoul début décembre. Mais quelques collages ont été faits sur Besançon. La copine de Brice, Élise S. y participe également.
Brice se vante également d’avoir organisé des tournées de solidarités auprès « des sans abris français ou assimilés (??) à Besançon et Vesoul » (source La Presse de Vesoul n°2029), mais bizarrement aucune photo n’a été publiée sur le Twitter de Brice… du pur pipeautage.
3/ Campagne pour les municipales de Vesoul.
Rien, quedalle…
Suite à un pathétique imbroglio, le RN ne présente aucune liste à Vesoul, alors que les résultats obtenus lors des européennes pouvaient les assurer de plusieurs sièges au conseil municipal. Le RN a en effet investi en tête de liste une candidate, Léonie Cugnot, qui a démissionné du parti depuis plusieurs mois. Face à ce « couac », le RN et ses responsables régionaux se montrent incapables de désigner un ou une remplaçant-e et de déposer une liste à temps.
Voir l’article de France3 « Élections municipales : A Vesoul, le Rassemblement National allait présenter une candidate qui a démissionné du parti ».
On ne sait donc pas si à ce moment, Brice Malagoli fait toujours parti du RN ou s’il en a démissionné puisqu’il ne tractera pas pour le candidat RN.
4/ « White Lives Matter »
Le 13 juin 2020, Brice, ses copains et copines de Génération Identitaire grimpent sur les toits parisiens pour affirmer la primauté de la race blanche et leur dévouement à l’ordre policier, lors de la manif contre les violences policières (La Horde : Manif contre les violences policières à Paris, la provoc des identitaires tourne court).
Délogé-e-s de leur piedestral, et leur banderole dégueulassement raciste arrachée et détachée, nos combattant-e-s de la « race » blanche sont gaiement ammenées en GAV par leurs copains policiers.
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