Alors que le 6e rapport du GIEC nous rappelle qu’il est urgent de diminuer drastiquement l’utilisation des transports polluants et des énergies fossiles, l’absence de projet ambitieux en matière de circulation douce en ville est intolérable.
Dijon Métropole communique régulièrement - en se félicitant- le nombre de kilomètres de « pistes cyclables » dans la métropole (338 km selon son site internet ).
Dangers et tensions entre automobilistes et cyclistes…
Cependant, parmi ces « pistes cyclables », on dénombre de nombreuses et grandes portions non signalées au sol (bandes inexistantes ou interrompues) ni par panneaux aux automobilistes. C’est souvent le cas des rues à double sens cycliste (où a été souligné, avec humour, le pouvoir de téléportation des cyclistes empruntant ses voies) D’autre part, les pistes cyclables sont souvent complètement interrompues sur des portions de routes sans autre option pour les cycles que de se placer abruptement au milieu des voitures (ex. : rue de Mirande ; rue Sully). Certaines zones peuvent être considérées par les cyclistes comme particulièrement dangereuses, comme la piste de la Place du 30 Octobre, ont été déposées une banderole sur la Statue de la Résistance et des affiches (« priorité aux cyclistes, mais à leurs risques et périls »).
…et entre cyclistes et piétons.
L’installation des pistes cyclables sur les trottoirs (ex. : Place Saint-Bernard, Place Wilson) rend difficile la cohabitation entre piétons et cyclistes. Le manque de signalétique claire, en plus d’accentuer la dangerosité pour les usager·e·s, engendre un sentiment d’insécurité et des tensions. La Place Saint-Bernard a été choisie pour mettre en avant les capacités de téléportation nécessaires pour rejoindre la prochaine portion de piste cyclable. Par ailleurs, lorsque la piste est tracée sur un trottoir, elle en prend souvent tout l’espace goudronné (ex. : rue Mirande, bd de Strasbourg) empêchant la circulation sereine des piétons (poussettes, fauteuils roulants, caddies, valises) qui doivent se positionner sur la piste cyclable.
Cyclisme, respect et inclusivité
En outre, de trop nombreux obstacles se trouvent au milieu des pistes cyclables (plots, poteaux, panneaux de signalisation à destination d’autres moyens de transport, trottoirs à sauter, nids de poule sur la chaussée), obligeant les cyclistes à slalomer ou à circuler sur des espaces qui ne leur sont pas attribués (ex. : Bd de la Trémouille, rue de Mirande). Ces obstacles empêchent le plus souvent la circulation des vélos-cargos, des remorques, des vélos adaptés, empêchant ainsi familles, personnes en situation de handicap ou encore travaillant dans le domaine de la livraison, de circuler. La mairie a donc encore énormément d’améliorations à apporter à ses pistes en termes d’inclusivité .
Ainsi, la métropole - par son inaction, ses manques d’ambition politique et d’investissement économique - n’encourage pas la population à se déplacer à vélo.
Par ailleurs, l’association Ensemble à Vélo Dijon rappelle qu’en plus d’être écologique, la circulation à vélo est rapide et efficace, économique pour les usager·e·s et la collectivité, bonne pour la santé, le moral et le travail.
CHANGER OU DISPARAÎTRE
Personne ne souhaite continuer éternellement à rire ainsi des aménagements dijonnais. Afin d’encourager la population à se déplacer à vélo et dans les meilleures conditions, nous exigeons :
- une augmentation drastique de la mise en place de pistes cyclables sécurisées sur tous les axes du centre-ville, de la métropole et de sa périphérie ;
- une amélioration de la sécurité (séparations entre routes et pistes cyclables et pistes cyclables et trottoirs) et de la signalétique (marquage au sol continu, panneaux de signalisation clairs) ;
- les pistes ne doivent pas remplacer les trottoirs piétons : deux espaces distincts doivent être systématiquement disponibles ;
- une amélioration nette des aménagements, de manière inclusive et non genrée : pistes plus larges, présence de trottoirs-bateaux, suppression de tout obstacle, entre autres ;
- une augmentation de la place et du nombre d’infrastructures attribuées au stationnement (non déboulonnable) et à la recharge des vélos dans la métropole ;
- une augmentation des infrastructures en lien avec l’entretien des vélos (poste de gonflage et outillages) et la disposition de fontaines à eau potable à proximité des pistes cyclables.
À ces conditions, nous pourrons peut-être enfin cesser de rire d’une ville qui dégringole sans cesse dans les classements des villes cyclables et montrer notre fierté par rapport à une ville qui s’engagerait réellement dans la transition nécessaire vers des modes de vie plus durables.
Tant que ces revendications ne seront pas mises en place par la métropole, les actions de sensibilisation, de dénonciation et de perturbation continueront. En effet, Extinction Rebellion et des associations locales prévoient des séries d’actions en ce mois de mai 2023 et le 3 juin 2023 pour la journée internationale du vélo .
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