Cette douce panique s’exprime en deux temps bien différents :
- Dans un premier temps, Macron a annoncé qu’il « n’aurait aucune forme de faiblesse ou de complaisance ». Dans sa bouche d’esthète de la répression cela se traduit par un : « attendez-vous à recevoir lacrymogènes, LBD et arrestations ».
- Puis un second temps, où Macron se prend pour un instituteur du siècle dernier tapant à la règle sur les doigts de son Haut-Commissaire (Delevoye en l’état) en charge de la « réforme » lorsque ce dernier expliquait qu’il s’opposait à la fameuse « clause dite du grand-père » (seules les générations futures subissant la réforme) oubliant dans le même temps les grands-mères.
Si le temps de la répression est bien connu par diverses personnes depuis des lustres et n’étonne guère venant d’un Président pris en exemple dans les répressions de ces derniers mois à travers le monde (Equateur, Chili, Hong-Kong…), son fléchissement opportuniste est plus surprenant.
En effet, depuis quelques semaines, les appels à la grève illimitée à partir du 05 décembre sont de plus en plus nombreux à fleurir dans tous les secteurs (RATP, Rail, Education, Transports, la liste s’allonge chaque jour) ! Alors lui, le Président si fort, si impétueux et dont la condescendance déborde -plus que nos manifestations, commence à changer son fusil d’épaule.
Visiblement, il serait prêt à étudier ladite « clause du grand-père » comme opportunité pour anéantir un mouvement social en constitution.
Ce revirement du « Bazooka Macron » met en exergue la chose la plus importante portée par cette « contre-réforme des retraites » à savoir qu’elle n’est rien d’autre que l’expression du libéralisme le plus exacerbé.
Pourquoi ? C’est assez simple. Cette « contre-réforme » présentée comme l’unique solution pour préserver un système de retraite garantissant le minimum de dignité devait se faire le plus rapidement possible pour « sauver » les fameuses caisses de retraites. Il y avait urgence à agir !
Et maintenant ? Ce même Macron se montre ouvert à la solution « clause du grand-père », ce qui signifie qu’il est prêt à ce que la « réforme » n’entre en vigueur qu’à partir de 2025 pour les futur.e.s salarié.e.s, et ne s’applique qu’en 2067 (2025 + 42 annuitées) ! De l’urgence immédiate à l’action (ou à la casse des acquis sociaux), nous sommes dorénavant prêts à attendre un demi-siècle !
Dans l’affolement, l’essence de la « réforme » se révèle, à savoir la plus pure des doctrines libérales !
Il est donc important d’œuvrer toutes et tous à construire à la réussite de grandes grèves pour le 05 décembre et les jours suivants !
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