[podcast] Le cul entre deux chaises. Une histoire intime de l’immigration yougoslave / Un feuilleton documentaire de Minuit Décousu



Une série documentaire arrivée à terme diffusée chaque semaine depuis janvier dans Minuit Décousu, qui raconte bout par bout l’histoire de Rahima et Rasim, qui ont immigré en France dans les années 1970. Entre foyers immigrés, déclin industriel, diaspora, identité musulmane et guerre en Bosnie-Herzégovine, iels racontent une histoire d’immigration universelle, mais aussi l’intimité d’une famille yougoslave.

Minuit Décousu, c’est une émission de création sonore/documentaire de nuit sur Radio Canut (Lyon et alentours) et Cause Commune (Paris/IDF). Semaine après semaine pendant une heure, on en découd avec la nuit et on tire le fils de sons, de textes, d’archives et de voix qui s’entremêlent. Cette année, on a diffusé chaque semaine une série documentaire qu’on a réalisé Le cul entre deux chaises. Une histoire intime de l’immigration yougoslave . Maintenant que la série est arrivée à terme, on voulait la proposer à l’écoute indépendamment de notre émission.

Rahima et Rasim ont immigré en France au début des années 1970. À travers leur récit, Le cul entre deux chaises raconte une histoire d’immigration universelle, mais aussi l’intimité d’une famille yougoslave. Des foyers de travailleurs migrants au pavillon de la banlieue lyonnaise, des premiers signes du déclin industriel à leurs licenciements pour inaptitude physique, Rahima et Rasim témoignent des évolutions de la condition ouvrière de leur point de vue d’immigrés. Leurs efforts d’intégration sont constamment mis à mal par le racisme qu’ils rencontrent dans leur quotidien. La guerre en Bosnie-Herzégovine les renvoie à leur identité musulmane, fait éclater la diaspora yougoslave au sein de laquelle ils vivaient et marque la fin des rêves de retour au pays. Entre humour et mélancolie, anecdotes croustillantes et considérations géopolitiques, les 20 épisodes racontent sous la forme d’un dialogue les effets d’assignation et les faits marquants qui ponctuent leur trajectoire.

Une série à écouter ci-dessous pendant la pause estivale de Minuit Décousu, qui revient sur les ondes de Radio Canut pour une 7e saison à la rentrée ! L’ensemble des épisodes est disponible sur notre audioblog (comme on fait les choses bien on l’a mise sous forme de playlist pour les amateurices d’écoute en continu) ou sur l’ensemble des applis de podcast. Bonne écoute ! 🎧

Épisode 1 – SOS Rasim
De l’obtention de papiers français à la location d’un appartement, les prénoms musulmans de Rasim et Rahima ne facilitent pas les choses. Le racisme ponctue le quotidien dans les rapports de voisinage comme avec les pouvoirs publics.

SOS Rasim


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Épisode 2 – Yougo en exil
Rasim arrive en France en 1973 via une agence d’intérim qui recrute des travailleurs en Yougoslavie. Un an plus tard, Rahima le rejoint. Les premiers pas sont difficiles financièrement et dans un environnement qu’ils ne maitrisent pas.

Yougo en exil

Épisode 3 – France Travail
Rasim et Rahima enchaînent les boulots d’ouvriers. Les cadences soutenues, la pression élevée, les gestes répétitifs rythment des quotidiens de travail difficiles. Leur santé se dégrade inexorablement dans l’indifférence de leurs patrons.

france travail


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Épisode 4 – Carnet rose
Rasim et Rahima se marient conformément aux traditions bosniaques. Rahima rejoint alors Rasim en France et ils commencent leur vie amoureuse au foyer de travailleuses et travailleurs migrants. Episode déconseillé aux mineurs.

carnet rose


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Épisode 5 – L’éternel retour
Pendant des années, Rahima et Rasim se projettent dans un retour au pays où ils font construire une maison et où leurs enfants grandissent. Ils refusent cependant l’aide au retour de l’État français. Et finalement ils s’installent en France définitivement au début des années 1990.

l’éternel retour


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Épisode 6 – L’assignation
La montée du nationalisme à la fin des années 1980 en Yougoslavie politise les appartenances religieuses. Alors que Rasim et Rahima se sentent profondément yougoslaves et que l’islam n’a guère de place dans leur vie quotidienne, ils sont alors assignés à leurs origines musulmanes.

l’assignation


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Épisode 7 – Feu l’usine
Arrivés en France dans un période de plein emploi pour les ouvriers, Rahima et Rasim ont vécu le processus de désindustrialisation de l’intérieur. À mesure que les conditions de travail s’améliorent, l’emploi se déshumanise et se raréfie.

feu l’usine


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Épisode 8 – Enfants du bled
L’ainée et le cadet des trois enfants sont élevés en Yougoslavie par leurs grands-parents. En 1990, suite à la naissance de la benjamine, la famille se regroupe et lance le processus de naturalisation. Les enfants découvrent le français à l’école, tandis que Rasim et Rahima s’ancrent en faisant construire une maison.

enfant du bled


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Épisode 9 – Vanesa
Rahima et Rasim découvrent progressivement le français, entre bricolages et quiproquos. Lorsqu’il va déclarer la naissance de sa benjamine, Rasim oublie la lettre à son prénom qui aurait permis qu’il soit prononcé correctement en français. Vanesa deviendra Vanessa quelques années plus tard.

vanesa


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Épisode 10 – Aller simple
La guerre éclate en Yougoslavie. Rasim et Rahima rapatrient la famille en urgence en France, traversant les frontières qui se ferment juste derrière eux. Alors que les parents de Rahima ne devaient s’y réfugier que temporairement, la guerre s’éternise et ils ne repartiront jamais.

Aller simple


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Épisode 11 – Sous-traitance atomique
Pendant trois décennies, Rasim travaille pour une société sous-traitante dans le nettoyage des centrales nucléaires. Lui et ses collègues sont exposés à de fortes radiations ; si le taux maximal est dépassé, l’entreprise les retire des centrales et les fait travailler ailleurs. Pour maximiser son salaire, il est souvent en déplacement et économise sur les indemnités forfaitaires en partageant des habitats précaires avec d’autres travailleurs immigrés.

sous-traitance atomique


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Épisode 12 – L’écho du front
Durant quatre ans, Rahima et Rasim vivent la guerre en Yougoslavie à travers la télévision et la radio. Ils sont perpétuellement sous tension et en attente des nouvelles des proches, qui parviennent au compte-goutte et souvent tardivement. À défaut de s’engager dans les combats, ils tentent d’aider en envoyant des colis qui n’arrivent jamais. L’éclatement du conflit éveille aussi des soupçons en France : comme Rasim accède au cœur des centrales nucléaires, une enquête est diligentée pour vérifier ses intentions.

l’écho du front


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Épisode 13 – La fête est finie
Dans les années 1970 et 1980, Rahima et Rasim ont une vie sociale riche au sein de la diaspora yougoslave de l’est lyonnais. Le déclenchement de la guerre marque la fin fêtes hebdomadaires : Rasim et Rahima sont bosniaques, leurs proches d’origine serbe leur tournent le dos. Résonnance en France de la fin du rêve multiculturel yougoslave, cet éclatement soudain de leurs relations amicales contribue à entretenir, trente ans après la guerre, une forme de yougostalgie.

La fête est finie


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Épisode 14 – 50 000 lieues sur la terre
Depuis 1973, Rasim et Rahima font chaque année plusieurs allers-retours entre la France et l’(ex) Yougoslavie. Avant la modernisation des routes et des voitures, les trajets de trente heures sont éprouvants. L’été, c’est l’absence de climatisation qui fait défaut ; mais les hivers rigoureux compliquent aussi les choses.

50 000 lieues sur la terre


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Épisode 15 – Convois exceptionnels
Pendant la guerre, la solidarité s’organise pour aider la famille restée au pays ou réfugiée en Croatie. Rasim et Rahima collectent des denrées alimentaires et des vêtements et organisent des convois humanitaires avec la camionnette prêtée par le voisin. Les trajets sont aussi l’occasion de rapatrier les proches en Europe de l’ouest, en zigzagant entre les frontières qui se ferment.

Convois exceptionnels


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Épisode 16 – Slobodan massacre
En Yougoslavie, les tensions politiques sont montées progressivement. La haine s’est immiscée dans la population, montant les communautés les unes contre les autres, jusqu’à l’éclatement du conflit. Trente ans après, la Bosnie est divisée entre territoires bosniaques, croates et serbes, les tensions demeurent et le nationalisme sature encore les discours politiques.

Slobodan massacre

Épisode 17 – Non mais allô !
Les évolutions technologiques modifient la nature et le rythme des échanges avec la famille au pays. Le téléphone a d’abord succédé au courrier, internet permet aujourd’hui de se parler et de se voir à des milliers de kilomètres pour une somme modique. Mais la révolution numérique entraine aussi des difficultés pour Rahima et Rasim. Rasim ne s’est jamais converti au sms et la dématérialisation des services publics complexifie leurs démarches.

Non mais allô !


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Épisode 18 – Téléfoot
Rasim et Rahima passent beaucoup de temps devant la télévision. La parabole matérialise le lien avec le pays et permet de regarder les films, les émissions musicales et le sport en bosnien. Et quand la France affronte la Bosnie au football, c’est Rasim qui commente…

téléfoot


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Épisode 19 – Import Export
Les trajets entre la Bosnie et la France sont des occasions de s’approvisionner en spécialités culinaires, en cigarettes et en alcool. Rasim ne lésine pas sur les quantités de gnôle, mettant au défi les douaniers. Parfois, c’est le culot de Rahima qui sauve les précieuses marchandises. D’autres fois, il faut accepter d’abandonner quelques produits. Et surtout, il faut bien choisir le moment où on arrive à la frontière !

import export


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Épisode 20 – Grève générale
Rasim est surnommé Tito par ses collègues car il n’hésite pas quand il faut monter au front face aux patrons, quitte à risquer le licenciement. Son engagement pour les ouvriers conduit le syndicat à lui proposer de devenir « bureaucrate », ce qu’il refuse en raison de ses difficultés avec le français. Alors que les délégués négocient leurs promotions, Rasim ne se laisse jamais corrompre.

grève générale

P.-S.

Minuit Décousu, le 23h-00h de création sonore/documentaire sur Radio Canut tous les mardis soirs et en rediff’ sur Cause Commune à Paris/IDF 📻
En podcast ici ou sur toutes les autres applications de podcast :
https://audioblog.arteradio.com/blog/139527/minuit-decousu


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