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Manifeste en art mineur pour chanteur hétéro légèrement dépassé



Où il est question de décryptage, de dévoilement, de lecture entre les lignes

Image de logo : L’ours - Référence au surnom de ce chanteur et à son pseudonyme pour son album entièrement en anglais, Yellow tricycle.
Image tirée du livre Petit Ours Brun fait du tricycle de Claude Lebrun et Danièle Bour.

Comme il est important de saluer nos camarades de lutte, nous allons évoquer un grand poète libertaire.

L’interprète du chef d’œuvre Jeune et con a « passé [sa] vie putain, la gueule dans le caniveau », comme il le chante dans l’émouvant Chanteur démodé [1], entre Universal, MTV, M6, NRJ, Bercy, les zéniths de tout l’hexagone, ses collaborations avec Jules Frutos, Jean-Baptiste Mondino, Brian de Palma, Actes Sud… Son calvaire va d’ailleurs se poursuivre cet été avec son concert, humblement nommé Symphonie des siècles, dans les misérables Arènes de Nîmes. On espère que le public saura alors l’aider et le soutenir, comme il a pris l’habitude de le faire de temps en temps, en s’agenouillant devant lui [2].

Nous avons encore gravé dans nos cœurs, le souvenir du film de lancement de son Manifeste et de son site payant CultureContreCulture, à ses amis résistants, ses amis manifestants, dans lequel il arrive tel Raphaël dieu guérisseur de la Terre, annonçant qu’il va bâtir une cathédrale : « L’Art du poète commencera la lutte populaire […] la poésie m’a dit, c’est la guerre Mélancolie, et toi, tu t’appelleras Mélancolie, et tu mèneras la résistance ! […] c’est la lutte et tu dois partir au combat […] Mais c’est toi l’horizon Mélancolie ! C’est toi, toi l’espoir du peuple charbon ! […] Mais c’est toi le ruisseau Mélancolie, le ruisseau de la lutte [3] ».

Si depuis il guide les luttes des anarchistes et libertaires du monde entier, brandissant tous·tes son drapeau rouge avec son visage peint en noir au milieu, l’ensemble de sa carrière est une source inépuisable d’inspiration pour tous·tes les humanistes. Chacun·e garde un souvenir ému de Fils de France, hymne à notre chère Nation des Droits de l’Homme, qui a permis de terrasser définitivement l’extrême droite. Comment ne pas repenser avec nostalgie à sa participation, au péril de sa vie, au concert de soutien à Ségolène Royal ? Et que dire de son acte de bravoure quand, au soir des législatives, alors que 89 députés d’extrême droite entraient à l’Assemblée Nationale, il envoya ce message puissant à ses fans : « l’orage gronde », afin qu’iels aillent écouter sa nouvelle création de génie, L’orage [4] !

Alors, rendons hommage à sa lutte de chaque instant aux côtés de tous·tes les victimes de violences systémiques [5].

Le féminisme avec des couilles [6]

Avertissement : dans les citations, il y aura des références au viol et aux violences sexistes et sexuelles de manière générale, et de la sexualisation d’adolescentes.
Que ce soient ses discours, ses chansons engagées ou celles où il incarne des personnages, il offre cinquante nuances de féminisme.
L’âge ne change rien à l’affaire car, dès ses débuts, ce mec s’est attaché à défendre courageusement et dignement les femmes ! Son combat acharné était déjà à l’œuvre lors de son premier concert au zénith de Paris en 2002, lorsqu’il interpellait une fan entre deux chansons : « Ta gueule ! Depuis le début j’entends je sais pas quoi, bouge ton corps, t’es beau ou je sais pas quoi. Donc elle va venir ici, elle va dire ce qu’elle a à dire et puis comme ça », avant d’enchainer sur sa chanson Défoncé, défonce-moi [7].

L’un des épisodes marquant de sa lutte fut la censure de l’affiche de sa tournée modestement intitulée J’accuse, reprenant la photo de la jaquette de l’album représentant sa compagne de l’époque, la mannequin Jennifer Lamiraoui, nue dans un caddie. Pour montrer son opposition ferme à toute forme de censure, il avait d’ailleurs apporté son soutien à Johann Roques pour sa parodie J’encule [8].
Cet album est une ode féministe jusque dans les crédits qui montrent que, s’il a fait travailler beaucoup d’hommes à la création ou à la production, deux femmes ont aussi participé… au catering. Sa bataille atteindra même le plateau de l’émission de turbo-mega-gauchistes Ce soir ou jamais, où il livrera une grande leçon de féminisme [9].

La nostalgie de son vieux Paris
  • Cigarette : « Y a une époque les filles avaient le poing levé, aujourd’hui c’est plutôt culottre baissée, quand je serai grande moi je serai poupée gonflable […] Y a une époque Paris c’était Paris, y a un époque les filles étaient jolies ».
  • Germaine : « Ouais vas-y retiens-moi, un jour je vais la frapper […] comme une envie de frapper, comme une envie de violer […] elle a le cœur féminisme à la façon grand-mère, celles qui tenaient les hommes qui partaient à la guerre, elle est pas toutes ces connes qui trainent sur les réseaux ».
  • Colisée : « Qu’on les juge sur le champ, qu’on leur coupe la tête, s’écrie la foule ignare, aux quatre coins de la planète, un jour pour le violeur, un jour pour la mytho, un jour pour l’innocent, un jour pour le bourreau […] le chanteur qui devra montrer son casier, pour monter sur une scène dire sa réalité ».
  • La chanson du vieux réac : « Tu dragues les filles, t’es qu’un violeur, hors la loi de s’tenir la main […] lui il m’a dit qu’j’étais trop bonne, j’crois qu’il m’a violée par texto ».

Vous aussi vous visualisez les bourgeois·es en Mai 68, outré·es au sujet des hystériques qui enlèvent leurs soutien-gorges, font des réunions en non mixité, et osent s’organiser sans les hommes pour obtenir des droits et lutter contre le patriarcat ? On rappellera que les suffragettes ont gagné des droits en détruisant des bureaux de vote ou posant des bombes dans les lieux interdits aux femmes, pas en discutant de façon modérée et courtoise avec les conservateurs qui les dépeignaient comme des furies dangereuses, en les opposant au femmes qui savaient prendre soin des hommes [10] .
En ce qui concerne les réseaux marchands, ce sont les harceleurs le problème, pas leurs victimes. Pour les extrêmes centristes qui se seraient perdu·es ici, autoriser ou tolérer le hate speech en ligne [11], inciter à débattre ou faire des concessions avec les incels et mascus toxiques [12], ce n’est pas défendre la liberté d’expression ni être tolérant·e, c’est seulement recréer un environnement de violence systémique, dans lequel le seul choix que vous laissez aux victimes pour échapper à cette violence c’est celui de partir.

Une obsession pour la façon de s’habiller des femmes
  • Des p’tits sous : « Des petites gamines en planche à pain, pour aller vendre un petit parfum, à des gamines qui rêvent de rien, que de s’habiller comme des putains ». Cet hommage aux mannequins, dans l’album J’accuse, est particulièrement touchant !
  • Les cours des lycées : « Les pom-pom girls ont les regards des soleils noirs [13] [...] plus c’est vulgaire et plus ça fait, mouiller le corps de nos armées […] tu fais la belle et ça te plaît ».
  • Burqa : « Moi je dis les moches en burqa et puis les bonnes en bikini ». On notera que cette chanson, de l’album #humanite, figure juste après celle nommée L’attentat.
  • Rue d’la soif : chanson aux paroles très poétiques « Moi j’irai même jusqu’à Outreau, tu sais pour me taper un Cointreau ». Lors d’une interprétation en concert, des fans vont lui jeter leurs soutien-gorges, qu’il va renifler avant de faire cette référence de très bon goût aux Valseuses : « On va voir si vous avez un peu de culture. Oh là ! Oh c’est du 16 ans ça ! Oh non, c’est du 14 ! Oh c’est du 14 ans, mon Pierrot ! » [14].

Sexualiser [15] les tenues d’adolescentes n’est pas du tout gênant, encore moins si on y ajoute une référence au nazisme. Et se focaliser sur les femmes musulmanes c’est indispensable à l’heure où l’Etat met plus d’énergie à ficher les élèves musulman·es, à contrôler la taille des couvre-chefs et des jupes des lycéennes, à traquer leur usage de mots arabes ou du henné, qu’à empêcher que certain·es dorment dans la rue, ne mangent pas à leur faim ou subissent des violences intra-familiales ou scolaires.

La romantisation de la violence
  • Lula : « J’ai attrapé mon flingue, Lula je deviens dingue, putain si je te trouve […] Lula ça finira mal, quand tu pars la nuit, dans les lits de je sais pas qui, ma putain s’est barrée ».
  • Regarder les filles pleurer : « Moi j’aime bien regarder les filles pleurer, ça me rend gai […] moi je vais comme un assassin en campagne, et je taille au couteau des sourires, sur les joues des princesses […] faut qu’elles arrêtent d’être connes, et de tomber toujours amoureuses, de celui qui faut pas ».
  • Miami : « Des cigares de Cuba, que j’enfonce au profond, de tes cuisses qui saignent […] du fascisme qui règne ici, moi je suis le führer, et des armées de femmes, à mes pieds, qui se plient ». Ah tiens une nouvelles référence au nazisme pas du tout déplacée !
  • L’attentat : « Moi j’t’ai appelé, tu réponds pas, tu dois faire ta pute en rée-soi […] t’as vu la gueule de ton insta, avec tes pauvres photos en lope-sa […] toi t’as trop dealé ta tte-cha […] à coup de clé de douze, à coup de clé de bras, ça va mal finir toi et moi […] t’es comme un virus Ebola, un cancer qui choperait le SIDA […] j’pourrais te laisser tomber comme ça, d’en haut d’une tour, t’attendre en bas ».
  • Manu dans l’cul : « Putain allez casse-toi Manu, j’crois que Brigitte elle va chialer, c’est sûr quand on va passer te voir salope, […] pour te foutre la fessée cul nu, pour te foutre la gueule au fond des chiottes, [...] ouais c’est sûr c’est pas qu’un coup à boire mon pote, que tu vas te prendre dans le fion ». Une bonne fois pour toutes, aucune femme n’est responsable des décisions de merde de son mari.
    Ah pardon, c’était un compliment en fait. Lors du concert au zénith de Paris, le 29 décembre 2022, il explique en effet : « C’est bizarre cette époque qui pense que salope c’est pas bon alors que, honnêtement, c’est un compliment. qu’est ce qui est plus féministe qu’une salope ? Elle appartient à personne, elle s’en carre le fion, c’est le cas de le dire. J’adore parce que je regarde des visages de mecs qui sont plus outrés que les meufs [16] ». C’est vrai que c’est comme enculé, ce ne sont pas du tout des termes utilisés régulièrement pour rabaisser et humilier.
  • Je pleurerai, chanson inédite chantée au concert au zénith de Paris le 29 décembre 2022 : « Ce sera nous deux contre le monde, ce sera nous deux jusqu’à la tombe […] Je suis à toi, tu es à moi, et si tu pars pour d’autres rois, je pleurerai puis j’en mourrai, pour mieux t’aimer, si tu t’en vas, je te suivrais, où que tu sois, je te suivrais, tu reviendras ».

Ce n’est peut-être pas évident pour un mec qui a écrit un triple album Varsovie, l’Alhambra, Paris, sur lequel figure le bouleversant Putain, vous m’aurez plus, quand sa partenaire l’a quitté mais : les femmes ont le droit de quitter les hommes et ne sont plus obligées de rester prisonnières de leur couple toute leur vie, comme nos grand-mères, et rien ne justifie de les menacer d’une arme.

Le respect des femmes libres et des TDS [17]
  • Webcams de nos amours : « Elle vend son cul sur les carrefours, elle m’a piqué ma carte bleue, des pixels au fond de ses yeux ».
  • J’envoie : « J’envoie ma chatte pour que tu dreames […] j’envoie des feux de paille féministes, pour nourrir les proxénétismes ».
  • P’tite pute : « J’suis qu’une p’tite pute sur les réseaux, une p’tite pute en-dessous des logos […] j’suis qu’une pe’tite putain de collabo ».
  • La belle au bois : « Ouais vas-y fais tourner, les culs des p’tites teupu au carré VIP […] quelles que soient les étoiles qui brillent dans la nuit, les filles aiment mettre les voiles pour des cartes de crédit […] pour gagner du pognon, les filles disent toujours oui ».
  • Amour criminel : « Tu pourras bien trainer et puis faire ta trainée, dans les bars où tu traines […] tu pourras te faire liker, faire ta pute en soirée […] tu pourras bien me tromper le cœur, dévaliser mon cœur ou mon chéquier, tu peux prendre ma CB ».
  • Elle aimait se faire liker : « Elle aimait se faire youporner pour des milliards de connectés […] elle aimait faire exploser, mon cœur puis surtout ma CB […] elle aimait se faire frapper la chatte pour la faire chialer ».
  • Chanteur démodé : dans cette chanson il a ces paroles très respectueuses pour les femmes qui ont partagé son lit : « J’ai bien dû faire quelques enfants, à quelques putains en passant, qui ont eu la décence de pas v’nir, chercher le pognon, chercher l’argent ».

Une femme fait ce qu’elle veut de son corps, nul·le autre qu’elle n’en n’est propriétaire. Et le TDS est un travail, employer le terme de pute pour dénigrer des comportements est insultant, non seulement pour les femmes mais aussi pour les TDS, qui doivent se battre tous les jours pour leur indépendance et contre leur stigmatisation [18]. Ça ne fait que contribuer à les mettre toujours plus en danger face aux faux clients et aux traficant·es d’êtres humains. Il y a assez d’angles d’attaques contre les influenceur·ses pour ne pas tomber dans l’humiliation des TDS.

Westplaining [19]
  • Ievguenia : « Je m’appelle Ievguenia je suis mariée, mère de deux enfants, j’ai fait mes études à Paris, je parle français couramment […] j’aurais voulu revoir Paris, montrer à mes enfants je crois, la beauté de ces pays libres, loin de ce slave qui coule en moi ».
  • Telegram : « On s’est rencontrés tous les deux au hasard des connexions, j’ai vu son message sur insta et ses messages de rebellion, puis j’me suis dit ça fait bizarre de croiser autre chose qu’une putain ».

Si au moins il se garde de trouver des excuses au boucher du Kremlin, entre ces deux titres, on a le fantasme occidental de l’âme Slave, le vieux réflexe colonialiste d’imaginer la France comme le seul pays libre, dont le monde entier attend la Lumière, et la femme mariée avec des enfants donc respectable, contrairement aux putes.
Cette vision universaliste et ethnocentrée se retrouvait déjà sur l’album L’oiseau liberté, consacré aux attentats de l’extrême droite islamiste de 2015 : « Mon pays des Lumières, il est l’heure de s’unir, ton drapeau triste France, il est temps de brandir » / Tous les gamins du monde : « Tous les gamins du monde, charbon sur du papier, dessineront toujours ton visage, liberté ».

Essentialisation des femmes [20]
  • Ma religieuse : « Elle est belle à vous rendre fous, ouais quand elle se met devant vous, la chatte en croix, ma religieuse à moi ».
  • Mon Européenne : « Elle est Roumanie sans pognon […] elle est Roumaine dans les métros […] elle est Suédoise plan à trois […] elle me fout la trique ma Suédoise […] elle peut venir de toutes les terres tant qu’elle me chante des missionnaires ».
  • Nonne ou putain : énumération de ce qu’il semble estimer représenter toutes les femmes, pour finir par : « Puisque la femme est dieu ».

L’emploi du possessif se retrouve dans plusieurs de ses chansons Ma populaire, Ma petite couturière. Même sur l’album Debbie, quand elle est à poil c’est parce que l’homme le lui ordonne : « allez danse Debbie toute nue dans les bars ! […] allez danse poupée au feu sur les comptoirs ».
Apparemment, il n’y aurait que LA femme, sorte de cliché ambulant, sans volonté ni existence propre, être éthéré devenant impure dès qu’elle a une vie sexuelle. Cet imaginaire de la vierge ou la putain était déjà convoqué dans Marie ou Marilyn. A la rigueur elle va trouver grâce à ses yeux si elle porte des enfants, à la condition de ne pas lui demander de s’en occuper.
De base le concept nous donne envie de souffler fort mais, étant donné que ça nous fait penser à un autre artiste, ce cubiste qui déclarait « Il y a deux types de femmes, les déesses et les paillassons », qui a tenté de détruire Olga Khokhlova, Dora Maar, Marie-Thérèse Walter ou Jacqueline Roque, et n’hésitait pas à attirer dans son atelier ses admiratrices, y compris mineures, pour abuser d’elles, on va plutôt continuer la lutte féministe à notre manière.

L’antifascisme antiwokiste [21]

Ce blanc hétéro, comme il se définit dans La chanson du vieux réac, fait également profiter de son humanisme tous·tes les autres victimes de violences systémiques.

Dans une chanson injustement boudée par le grand public, Ma putain du showbiz, son amour pour sa·on prochain·e ressort de chaque mot. Il y aura toujours des privilégiés un peu réac qui se rêvent artistes maudits et attribuent leurs échecs, non pas à leurs chansons médiocres, mais au fait de ne pas être lesbienne [22] ou à une conspiration d’on ne sait trop qui. Ici, on entre dans une autre dimension. Avertissement : il est notamment question de camps de concentration :

« Elle est pas femme, elle est pas homme, elle a pas de genre humain en somme […] elle fait des pubs pour des banquiers, sûr, elle fait rire tous les sentiers, ma putain du showbiz, tant qu’y a du client pour payer, elle aime bien les communautés […] ça mérite même plus le cachot, putain ça mériterait Dachau […] allez viens on s’la cogne pour lui apprendre la besogne, allez viens on se la met carpathes, voir comment elle crie à quatre pattes »


A l’écoute de ce morceau, on s’interroge sur ce qu’il entendait lors de son passage aux Victoires de la musique en 2009 quand il évoquait, dans Embrasons-nous, les autres, plein de sous dans leurs poches, qui feraient partie de la communauté [23].
Ce passage de Ma religieuse, nous laisse également songeur·ses : « Putain la haine, t’as vu la France, communautaire fils de dieu, dire qu’y a 40 ans ils se cachaient, putain ma vieille vas-y le progrès ». De qui parle-t-il ? Dans quelle société libre certain·es personnes devraient-elles vivre cachées ?
Et nous ne pouvons pas nous empêcher de penser aux musicologues fascistes du début du XXème siècle qui s’indignaient de l’arrivée du jazz, qui allait contaminer la pureté de la musique européenne pour ensuite détruire l’ensemble de la société, ou à l’ouvrage de Chantal Meyer-Plantureux, Antisémitisme et homophobie. Clichés en scène et à l’écran, XIXe-XXe siècles.

Mais ce ne sont que des chansons, d’ailleurs plus récemment, dans une interview accordée au plus grand quotidien libertaire de France [24], il semble délivrer ce message fort à la jeunesse qui, suite au meurtre de George Floyd, se soulève contre la violence d’Etat : jeunesse ne te lève pas ! Dans sa Chanson du vieux réac, il chantait déjà : « J’vois pas beaucoup d’jeunes dans la rue pour protéger les opprimés, à part bien sûr pour les martyrs des Amériques, j’vais dégueuler ». C’est vrai que celles et ceux qui ne se préoccuppent pas du sort des opprimé·es à l’étranger, passent leur vie à aider les opprimé·es en France, c’est bien connu. Dans un pays où la violence d’Etat est devenue telle qu’elle inquiète toutes les organisations de défense des Droits Humains, et qui avait encore un zoo humain en 1994, le village de Bamboula [25], que la jeunesse se préoccupe du sort des corps non-Blancs c’est une avancée et si, par le passé, la jeunesse Blanche s’était levée contre cette violence d’Etat systémique, au lieu de fermer les yeux sur toutes les Malika Yézid [26], sur les meurtres d’Etat de Mai 67 en Guadeloupe [27], ou de fustiger des sauvages qu’il faudrait dompter dans les banlieues et les colonies, sans doute l’Etat ne pourrait pas se permettre d’appliquer la même répression aujourd’hui sur les corps Blancs.

A l’occasion d’un concert au Bataclan, le 23 décembre 2016, il va livrer un discours particulèrement humain et tolérant au public, l’un d’eux ira jusqu’à crier « On vote pour toi » ! En guise de commentaire, on se contentera de citer Frantz Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ». Avertissement : il y est question des personnes Juif·ves et des attentats de l’extrême droite islamiste de janvier 2015 :

« Le premier qui a réinstauré une censure pour trouble à l’ordre public, c’est l’Etat, les juges. Un spectacle peut pas avoir lieu [...] Va expliquer à d’autres qui cherchent le sacré, pas d’une bonne façon mais ils le cherchent. C’est quoi le sacré ? Le seul sacré qui est offert aujourd’hui c’est cette putain de thune. Et puis l’autre va te dire non, on censure. Sois réellement laïc au sens propre du terme, c’est-à-dire qui fait un jour que les catholiques et les protestants se jettent pas des cailloux entre eux. Et l’autre, non, ça va te mettre une kippa, quand c’est l’occasion, tu vois quand c’est pour aller ramener des putains de voix du putain de lobby. Le jour où y a du lobby, il se mettra tout ce que tu veux, il peut même se mettre une plume dans le cul. Et nous tous là et puis Clichy-sous-Bois, La Courneuve, ça existe pas. Puis tu t’appelles Momo. Moi j’en ai jamais fait un porte-drapeau, Skyrock je l’encule. [...] Ben oui parce que c’est pas un rebeu le patron de Skyrock […] Mais ça fonctionne, ça fait sa thune sur la misère. Mais Momo, Karim […] tu cherches un boulot, sur ton CV y a marqué, tu dis c’est mon nom et puis on te reçoit pas, et puis tu cherches un appart [...] les autres abrutis dans le taxi après l’horreur, ils ont laissé, acte manqué, leur carte d’identité. Et oui après Charlie dans le taxi, c’est l’acte manqué ça, y a marqué République Française. Va pas chercher loin c’est nous, puis ça va tuer un journaliste, un dessinateur, pour finir dans une imprimerie. Ben oui, t’imagines le sens du truc ? Ça te dit ’je suis là [28]" ».

Lors du concert au zénith de Paris le 29 décembre 2022, il va faire vibrer la foule grâce à un monologue sur les communautés : « Ça là, je parle pas que de ce pays de merde, ailleurs également, ça existe pas ça. Ça c’est vous, ça c’est un peu moi et ça c’est nous. Ça c’est pas je suis, ça c’est nous sommes. Ça c’est pas communauté, ça c’est commun [29] ».

Mais séparons-nous de l’homme pour revenir à l’artiste. À l’occasion de ce même concert, il a dévoilé la chanson antifasciste, Patriote : « Contre les hordes d’ignorance, les bonobos des influences, […] entre toutes leurs communautés, de la wokisme humanité, mondialisme, fascisme qui fait pleurer nos terres […] patriote, j’ai le cœur patriote, même si le mot sonne facho, moi je t’emmerde petit bobo […] ton judéo-gaucho-caviar […] c’est toi qui as tout vendu ici, aux démocraties des lobbies, au profit du banquier, du sans drapeau [30] ».

Nous, ce qui nous inquiète ce ne sont pas les judéo-gauchistes mais l’empressement à s’emparer des paniques morales de l’extrême droite, qu’elle soit Autrichienne, Russe, Étatsunienne [31]… par tout le bloc bourgeois Printemps RépublicainTM.
L’antiwokisme, c’est un gouverneur Etatsunien fasciste qui est en train d’organiser l’assassinat des personnes trans [32], d’organiser l’enlèvement des enfants queers qui se seraient réfugié·es dans d’autres Etats pour fuir les tortures de conversion, de permettre à des soignant·es intégristes d’invoquer leurs croyances pour refuser de soigner des personnes LGBTQIA2S, d’interdire toute mention LGBTQIA+ dans l’espace public (ce qui signifie ne pas pouvoir mentionner sa·on partenaire tout simplement), d’interdire à des enseignant·es, sous peine de prison, de faire lire à leurs élèves des livres avec des personnages queers, sur la ségrégation raciale ou l’Holocauste ; il ne faudrait surtout pas qu’iels puissent y apprendre que leur gouverneur s’inspire des nazis [33]. C’est une politique discriminatoire qui va si loin que l’Etat est déconseillé aux personnes trans [34], que certaines Prides y sont annulées, que la NAACP a publié un communiqué de presse déconseillant l’Etat aux personnes Noir·es et aux autres minorités [35].
L’antiwokisme, c’est un gouverneur fasciste qui peut supprimer les subventions à une Université qui enseigne l’histoire des luttes contre les discriminations et pour l’égalité des droits, ou qui refuse d’avoir un cours où le lobby de l’extrême droite chrétienne endoctrine les élèves avec la théorie de la Terre plate.
L’antiwokisme, ce sont des fascistes qui prétendent protéger les femmes en les filmant dans les WC pour vérifier leurs organes génitaux, comme si les hommes avaient besoin de WC où entrer en robe pour agresser des femmes ou des enfants, comme si les femmes ne recevaient pas de dickpic, n’avaient jamais affaire aux frotteurs dans le métro, n’avaient jamais croisé d’homme exhibant sa bite dans un square ou dans leur cage d’escalier… ces fascistes se fichent bien de protéger les femmes ou les enfants, iels veulent uniquement exercer un contrôle de propriétaire sur les corps des autres.
L’antiwokisme, ce sont des gouverneurs fascistes qui tentent de légaliser les attouchements sexuels sur toute personne mineure qui voudrait pratiquer un sport et lancent des campagnes de harcèlement sur les jeunes athlètes trans, qui mettent à mal leurs egos de mascus [36]
L’antiwokisme, c’est l’extrême droite qui fantasme sur des mutilations imaginaires d’enfants trans, alors qu’il y a bien des enfants mutilé·es de force chaque année dans l’indifférence générale, les laissant traumatisé·es ou avec de lourdes séquelles médicales, ce sont les enfants intersexes [37].
L’antiwokisme, ce sont des fascistes qui font semblant de se préoccuper du droit des femmes, en prétendant que les personnes trans sont un danger pour elles, alors que tous les pays qui ont légiféré contre les personnes trans ont fini par revenir sur le droit à l’avortement, contrairement à l’Espagne qui a récemment légiféré à la fois pour accorder de nouveaux droits aux personnes trans et pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes. L’extrême droite restera toujours un danger pour les femmes, comme pour toutes les minorités.
L’antiwokisme c’est la traditionnelle méthode du divide & conquer chère à l’extrême droite chrétienne [38], qui récite publiquement du Me*n K*mpf pour vomir sa haine des personnes trans [39].
L’antiwokisme, ce sont des fascistes qui tabassent des personnes racisé·es dont le seul crime est d’oser marcher dans la rue, ou des couples queer qui ont l’audace de se tenir la main, des fascistes d’extrême droite catholique qui commettent un attentat à l’engin explosif dans le local d’une association LGBTQIA+ à Tours [40], qui menacent et attaquent Le Planning Familial [41]...
L’antiwokisme, ce sont les fascistes pro-féminicide et anti avortement qui, non content·es de criminaliser toute personne enceint·e qui avorte, interdisent de délivrer des traitements vitaux pendant toute leur grossesse ou veulent faire interdire les préservatifs, qui favoriseraient l’homosexualité.
L’antiwokisme, ce sont des fascistes dans les pays du Sud global qui justifient leur répression contre leurs populations LGBTQIA+, en faisant passer ça pour de la lutte contre le néo-colonialisme.
L’antiwokisme, c’est l’autocrate du Kremlin qui enferme les personnes LGBTQIA+ dans des camps et nie toute compétence aux juridictions internationales protégeant les Droits Humains, afin d’empêcher les victimes d’y porter plainte pour les tortures et traitements inhumains qui leur ont été infligés, et qui aujourd’hui monte une campagne contre les personnes trans, en faisant passer les transitions pour un moyen d’échapper à l’armée.
L’antiwokisme, c’est un autocrate Hongrois qui vend à son peuple des lois de protection des enfants, qui sont en réalité des lois discriminant les personnes LGBTQIA+, jusqu’à légaliser la dénonciation des parents de même genre.
L’antiwokisme, c’est le lobby de l’extrême droite catholique qui veut interdire les cours d’éducation sexuelle au nom de la protection de l’enfance alors qu’iels passent leur temps à couvrir leurs pédocriminels en aube. Les actes pédocriminels ayant lieu majoritairement dans le cercle familial, la seule chose que craignent ces intégristes c’est que ces cours permettent à leurs enfants de comprendre que ce que leur fait leur père n’est pas normal et s’appelle un viol, et qu’iels finissent par en parler à un·e de leur camarade ou à leur enseignant·e pour que ça s’arrête.
L’antiwokisme, ce sont des fascistes qui pensent qu’enseigner les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou au genre, ou lire des livres avec des personnages queer, serait une incitation à des actes sexuels, parce qu’iels ne savent pas penser aux personnes LGBTQIA+ sans hypersexualiser leurs corps et leurs vécus, iels sont incapables d’imaginer que leurs vies puissent ne pas se résumer au sexe.
L’antiwokisme, ce sont des fascistes à travers le monde qui, des USA, en passant par l’Ouganda ou le Bangladesh, prétendent que les personnes LGBTQIA+ pervertiraient les enfants, pour éviter que la société s’organise pour les empêcher, eux, de forcer des personnes mineures à les épouser.
L’antiwokisme, c’est faire des discours la larme à l’œil sur les Droits Humains des bâches de restaurant et des vitrines, tout en déshumanisant [42] les personnes demandant l’asile pour pouvoir les exclure du champ de ces droits fondamentaux et organiser, grâce à frontex, leur noyade ou leur déportation vers des camps dans des pays où iels sont torturé·es et réduit·es en esclavage. Ce sont les Dupont Lajoie qui légitiment la destruction des biens et l’emprisonnement des réfugié·es dans des camps, qu’iels soient Espagnols fuyant la dictature dans les années 30 ou de pays du Sud global aujourd’hui, et hurlent au communautarisme quand iels osent se défendre. C’est légitimer le pillage des ressources de leurs pays d’origine, transformer leurs pays en poubelle de l’Occident et sortir la matraque quand iels fuient la misère. Les frontières ne sont qu’une arme du capitalisme pour neutraliser la classe ouvrière en la divisant [43].
L’antiwokisme, c’est l’Arkansas qui travaille à l’abrogation de la loi qui avait mis fin à la ségrégation raciale dans les écoles. L’Arkansas, c’est l’Etat des neufs de Little Rock : Minnijean Brown, Elizabeth Eckford, Ernest Green, Thelma Mothershed, Melba Pattillo Beals, Gloria Ray Karlmark, Terrence Roberts, Jefferson Thomas, Carlotta Walls LaNier [44].
L’antiwokisme c’est le colon Blanc qui ne supporte pas que l’esclave Noir·e sorte de son état d’objet pour se réveiller et briser ses chaînes, que les Noir·es manifestent pour l’égalité des droits ou simplement le fait de ne pas risquer la mort en croisant des flics pendant leur jogging.
L’antiwokisme, c’est l’Occident qui, après avoir passé des années à humilier les populations colonisé·es, pour tenter d’effacer leur identité [45], ignore le droit à l’autodétermination des peuples en les accusant de menacer l’Etat ou de terrorisme dès qu’iels essaient de se défendre [46].
L’antiwokisme, c’est vouloir empêcher d’enseigner que les colons Blancs débarquaient avec leur bible, qu’iels présentaient comme l’ordre naturel, pour opprimer les populations autochtones en leur inculquant la honte de leur organisation sociale, dans laquelle la famille n’était pas forcément un couple hétéro, marié avec des enfants, et le genre pas aussi binaire et figé que dans la tête de ces intégristes, pour faciliter la prise de possession de leurs terres et de leurs corps [47]. Ce sont ces esprits étriqués d’extrême droite qui, à force de patauger dans leur microcosme plus blanc que blanc, fantasment un grand remplacement [48] et commettent des attentats en son nom, parce que c’est ce qu’iels mettent en pratique dans leurs colonies, passées ou actuelles, et iels ne peuvent pas concevoir que quiconque puisse s’installer quelque part en ayant envie de partager et pas de tout s’accaparer. Ce sont des fascistes qui fustigent la fragilité des minorités alors qu’iels imaginent que leur entrecôte est menacée par des personnes qui choisissent de manger des légumineuses — le dahl et le falafel, ces armes inventées par les éco-terroristes végétalien·nes ! Ce sont ces fascistes qui n’ont que communautarisme, séparatisme, à la bouche alors que les seul·es qui tentent depuis toujours de procéder au grand effacement de toutes les facettes de nos identités multiples, qui ne peuvent pas rentrer dans le moule étroit de leur identitarisme figé et rance, ce sont elles et eux, qui font en sorte de rendre illégale toute autre manière d’exister que la leur, quitte à passer par l’humiliation de leur propre population qui voudrait parler une langue régionale [49]. C’est facile de hurler communautarisme quand tu as imposé les règles régissant ta communauté comme la norme universelle et incontestable.
L’antiwokisme, ce sont ces bourgeois·es qui pensent que réclamer des droits signifie les priver des leurs, parce que c’est comme ça qu’elles et eux fonctionnent, iels se construisent des arsenaux législatifs pour bâtir et protéger leurs privilèges et criminaliser celles et ceux qui tentent de rétablir la justice sociale. Ces bourgeois·es radicalisé·es qui criminalisent le fait de squatter un logement inoccupé pour éviter la rue ou de voler un sandwich quand on n’a pas mangé depuis deux jours, tout en construisant l’impunité des criminel·les écocides [50], qui peuvent tuer ou empoisonner des milliers de personnes sans aucune sanction. Ces bourgeois·es qui voudraient nous faire croire que leurs vies dans leurs hôtels particuliers sont misérables et que le summum du privilège serait de vivre sous une tente régulièrement gazée ou détruite par les nervis de l’Etat [51].
L’antiwokisme c’est non seulement considérer que les seuls droits qui comptent sont ceux des dominant·es, mais aussi organiser l’impunité de ces dominant·es quand iels violentent celles et ceux qu’iels estiment leur être inférieur·es car différent·es, organiser des débats pour décider si telle ou tel personne est humaine ou mérite de vivre, et organiser la répression de toute personne victime d’oppression qui s’en plaindrait. Ce sont ces dominant·es qui agressent et utilisent le DARVO [52] et les plaintes baillons [53] dès que les dominé·es osent parler. Le seul message des antiwokistes c’est ferme ta gueule et laisse-nous parler à ta place, si tu es différent·e de nous, nous sommes tes propriétaires, tu n’es rien.
L’antiwokisme, c’est la défense du statu quo, posture facile de celles et ceux qui disent ne pas voir les races ou les genres, oubliant que s’iels peuvent se le permettre c’est parce qu’iels ne subissent pas d’oppression, parce que l’oppression des autres est tellement intégrée à leur mode de vie qu’iels ne la remarquent plus comme iels ne remarquent plus leur position privilégiée. Ce sont ces universalistes qui se justifient de ne pas vouloir lutter avec des antiracistes, antivalidistes [54]... parce qu’iels seraient tolérant·es et défendraient tout le monde plutôt que telle communauté, alors qu’iels enjamberaient le corps de leur voisin·e en sang sur leur palier, avant de lui intenter un procès pour la tâche qui a éclaboussé leurs mocassins. Leur universalisme n’est qu’un suprémacisme et la dépolitisation ne sert pas à débattre mais à donner aux fascistes un pouvoir qu’iels n’auraient pas sans ça. Et quand des opportunistes vous baratinent pour s’approprier cette panique morale nauséabonde, pour ne pas laisser le terrain à l’extrême droite, n’oubliez pas qu’iels ne sont en fait que des fascistes qui ne s’assument pas, dont la seule gêne vis-à-vis des partis d’extrême droite ne concerne pas leurs idées mais le fait qu’iels veuillent exercer le pouvoir à leur place. Si l’extrême droite Belge francophone tente de faire plier le cordon sanitaire médiatique, c’est parce qu’iels ont bien vu qu’en France c’est cet adoubement par les médias et l’acceptation par les politicien·nes que leurs idées méritaient de débattre avec elles et eux, qui ont conduit à leur légitimation actuelle. La seule manière de ne pas laisser le terrain au fascisme c’est de ne ni leur tendre un micro ni débattre sur le dernier os à ronger qu’iels nous tendent, et de tenir leurs idées pour ce qu’elles sont, des déchets non recyclables à éliminer.
Le wokisme et la cancel culture, ce sont les derniers concepts — qui signifient tout et rien à la fois — qu’a trouvé l’extrême droite pour disqualifier toute personne qui lutte pour nos libertés, l’égalité des droits et nos conquis sociaux.

Notre solidarité ira toujours aux personnes qui luttent pour leurs droits et doivent faire face, en plus de la violence d’Etat, à tous·tes les Jean-Michel et Karen antiwoke. Notre soutien va aussi aux personnes du monde artistique qui luttent contre ce microcosme au paternalisme toxique, qui s’autocongratule de la souffrance qu’il inflige, s’imaginant comme les politicien·nes que leur statut les place hors du champ de la justice. Notre haine est immense envers celles et ceux qui ne sont plus capables que de prendre la défense des agresseurs, qui pour défendre un auteur aux écrits pédocriminels, qui pour défendre ou faire des standing ovations pour les tabasseurs et violeurs de femmes et d’enfants. Ces gens-là ont en plus le culot d’affirmer que beaucoup d’artistes classiques ne pourraient plus faire ci ou ça, qu’à l’époque personne ne se plaignait, blablabla. Et s’il ne reste pas de trace de leur plaintes ça n’a sans doute rien à voir avec le fait qu’iels risquaient de finir au fond d’une geôle, que les femmes ne pouvaient pas publier sous leur nom ni divorcer, que des populations entières étaient réduites en esclavage et donc n’avaient aucun droit, que l’art était réservé aux riches Blancs, que des pans entiers de population n’avaient aucun accès à l’éducation, que la seule parole publique était celle des hommes dyacishet [55] riches et Blancs... Honte à tous·tes ces bourgeois·es qui vocifèrent dans tous les médias que des wokes seraient responsables s’iels puent de la gueule au réveil, mais qui ont piscine quand d’autres artistes, comme Bilal Hassani, sont menacé·es par l’extrême droite catholique d’attentats à l’acide pour oser vouloir faire un concert, dans une salle de concert [56], ou comme les drags menacé·es pour oser lire des livres à des enfants, dans des bibliothèques ou des librairies [57]. Votre vieux monde est en train d’agoniser et nous danserons sur ses cendres.

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Salope, munie d’une arme par destination, embrigadant la populace un peu con avec des gangs d’ultra-mega-giga-extrême-terroristo-gauche, par Eugénie Delawoke [58]

La lutte des classes, sans le peuple

Le peule serait-il con ?
  • Ma populaire : « Puis comme ils sont cons les prolos, s’faire enculer ils aiment bien »
  • P’tite pute : « Le peuple aime bien liker quand il se fait enculer »
  • Cette chanson est si belle, si pleine d’amour et de respect de l’autre, on pourrait croire à un discours de notre manager adoré, Manu XLIX-III : Le dernier disque « Si j’enlève mon art du grand communiquant, confiture aux cochons, aux moutons dans les champs de blé, je me retire de la fosse au purin […] là je crois ça devient du caviar aux cafards, pour les peuples de rien, les cerveaux au mitard […] je ne livrerai plus mes lettres qu’aux lettrés, ou alors à ceux qui aiment encore le papier, il faut tuer le libre quand il veut vous tuer [59] […] faut fermer les réseaux à des fautes de français ».

Lors d’un concert au Bataclan, le 21 décembre 2016, dans une digression sur facebook, il va à nouveau rendre hommage au peuple [60].

Et pendant un concert au Bataclan, le 23 décembre 2016, il va sortir une petite dédicace au peuple qui se bat pour sa retraite ou pour l’égalité des droits : « Moi je serais quand même curieux de voir ce que ça fait une manif avec tous les chômeurs du pays. Non mais juste autre que "y a sa p’tite retraite", on y va, ok, très bien., "y a le mariage gay", hyper important et tout ça pendant 2 ans […] c’est essentiel, d’accord, très bien. Et les chômeurs ? Et les sans-abris ? Juste une manif pour voir, visualiser, parce que ça on ne voit pas en fait […] Pour la retraite ouais. Mais pour ces gens-là, y a pas. On fait pas de manif. On descend pas [61] ».
Bel exemple de whataboutisme [62]. C’est vrai qu’il n’y a pas assez d’accidents du travail, se battre pour ne pas mourir au travail avant d’avoir l’âge de la retraite, c’est vraiment un combat de tocard·e et c’est incompatible avec toute autre lutte. Les personnes au RSA en fin de carrière parce qu’à partir d’un certain âge plus personne ne veut les embaucher, y en a aucun·e pour qui une loi sur la retraite pourrait tout changer. Et les personnes qui vivent à la rue n’ont aucune conscience politique, ne se soucient pas du sort de leurs semblables et ne sont jamais en lutte, et aucun·e libertaire ne lutte à leurs côtés [63]. Tout comme se battre pour que chacun·e puisse se marier sans discrimination , c’est sûr que c’est anecdotique quand on n’a jamais été foutu à la porte de chez soi après le décès de sa·on concubin·e et empêché·e d’assister à l’enterrement de l’amour de sa vie, ou qu’on n’a jamais été déchu·e de sa nationalité après s’être marié·e. Puis sous les tentes, il n’y a aucun·e enfant viré·e du domicile après un coming out, d’ailleurs tous·tes les personnes LGBTQIA+ vivent au Unicornistan sur Uranus, où iels ne travaillent pas, se nourrissent de paillettes, ne sont jamais au chômage ni à la rue [64]. En France sur Terre, les personnes LGBTQIA+ n’ont pas oublié le torrent de haine qui s’est abattu sur elles et eux il y a 10 ans, quand l’extrême droite chrétienne défilait dans nos rues, avec les bourgeois·es intégristes du syndicat de la famille (alors appelé LMPT) qui essayaient de convaincre les prolétaires avec des slogans comme « On veut du boulot pas du mariage homo ». Iels n’ont pas non plus oublié que si les manifs ont pu traîner aussi longtemps, c’est de la faute du gouvernement de l’époque que leurs droits n’intéressaient pas et que sans le travail de terrain des associations qui les défendent, le mariage serait toujours un privilège des couples cishétéros. La lutte n’avance pas plus vite en piétinant les luttes des autres mais en restant solidaires.

Mais dans son interview de 2022 au Parisien, il apporte son soutien aux plus modestes, qui pourront venir s’éclairer à la flamme de son génie, lors de ses prochains concerts. Le prix des places va les obliger à se priver de manger pendant six mois mais, pensent-iels à ce résistant ruiné, dont le plein potentiel ne peut se révéler ailleurs que dans des zéniths ou les Arènes de Nîmes ?

Vraiment, que feraient les prolétaires illettré·es et épilé·es du cerveau, sans ce mec doté d’une intelligence supérieure !? Et comment, pauvres cafards, allons-nous survivre sans le caviar de ce fleuron de la poésie : Amandine II « Mais depuis que t’es plus dans mon lit, j’ai plus que des balles à me tirer. » / Comme une ombre « Je serai le virus, va dans le computer, de la foire au pognon, je serai le crackeur » / Sur le quai « Crucifié sur un quai, j’étais là crucifié, j’étais là sur le quai » / Cadillac noire « J’aime bien claquer des strings sur le cul des bimbos, poser sur les speakers ton ticket de métro ».

La jeunesse, l’âge bête ?

Pour le concert au zénith de Paris, du 29 décembre 2022, il a dévoilé ce titre, Société tu m’auras pas [65], dans lequel il parle des enfants qu’il faudrait protéger de l’école et de son savoir qui pue la mort : « Paraît que faut pas que les enfants nous voient bourrés comme des cochons, à faire l’amour dans la cuisine […] y a pas moyen, je les laisserai pas contaminés par cette armée de mort-vivants, de cancrelats […] regarde-les tous ces fragiles ». Ah. Chez nous, on va continuer à leur apprendre à faire des crêpes et les encourager à échanger avec leurs camarades de cours de récré, au lieu de les considérer comme de la vermine.

Toujours lors de ce concert, il va disserter sur la musique qu’iels écoutent, dans un modèle de monologue anarchiste et anticapitaliste : « On vous dit y a Jaques Brel, ça te parle et t’as envie que tes enfants écoutent Brel et tu vas payer un abonnement pour écouter Brel. Cet argent il va pas à Brel ni aux fils de Brel ni à ceux qui écoutent Brel, il va à la dernière merde auto-tune que les gamins écoutent [...] Mozart au même prix que la dernière des merdes qui sort avec un pseudo beat sur computer pour aller vendre des strings, c’est pas bon. Mozart c’est pas ce dont on abreuve nos gamins, c’est pas ça, nous ne sommes pas ça, notre culture n’est pas ça [66] » ! Il y a énormément de critiques à faire sur les plateformes de streaming qui s’accaparent le travail des artistes, sans rabaisser les autres artistes. On préfère que des artistes vivant·es, même celles et ceux que l’on n’aime pas, puissent manger et se loger, plutôt qu’engraisser des rentiers, cette caste qui vit autant sur le travail des prolétaires que les actionnaires des plateformes de streaming. En tout cas, ce petit discours nous permet de mieux comprendre son choix de reverser, sous forme de NFT, les bénéfices de son album Telegram à celles et ceux l’ayant acheté en CD. Dans son interview au Parisien de 2022, il expliquait d’ailleurs que les NFT étaient l’avenir de l’art. D’après nos dernières lectures de Médiapart, on aurait tendance à dire que l’association d’un ours et des NFT peut être risquée mais qui sommes-nous, pauvres idiot·es prolétaires, pour contester la parole du dernier résistant français ? Pour les plus jeunes qui nous liraient, on imagine que vous vous marrez autant que quand on vous reproche de lire des mangas au lieu de Milan Kundera, ou autant que les jeunes de son époque à lui quand la bourgeoisie faisait des crises d’apoplexie à chaque nouveau morceau de rap.

Les personnes malades, des freins à notre épanouissement ?

Si dans La chute, interprétée par Katarzyna Krynska, ou dans son livre A ton nom, il s’inquiétait que la communauté internationale laisse les populations d’Afrique mourir du SIDA et que, dans Tu y crois, il chantait « Tu y crois, toi, qu’on laisse crever les vieux, pour que tout aille mieux ? », ça a l’air de lui poser moins de souci aujourd’hui :

  • Humanité : « Nous créerons les malades, pour les pharmaceutiques ».
  • La chanson du vieux réac : Avec ses références à des injections de 5G, cette chanson doit figurer en tête des playlists des milliardaires libertariens et covidonégationistes de la GBD [67]. Il a aussi l’air de croire qu’on en veut à son entrecôte ; sans doute que, lorsqu’il ne hante pas les zéniths, vous pouvez le retrouver dans vos rayons halal, casher ou végé, avec les Jean mouline de la knacki au porc.
  • Enlève ton masque : « Enlève ton masque que je t’embrasse […] Y a qu’à le remettre si on se lasse » [68]. Si lui et Ana Moreau [69] le chantent, alors Pierre Kropotkine peut aller se rhabiller avec sa critique du darwinisme social [70]. Ecoutez, on va retourner observer les nénufars pendant que ces deux-là trinquent sur la plage, à la santé d’aimer son frère et à la liberté d’embrasser et de contaminer ses voisin·es contre leur gré.

Ce n’est qu’un artiste et il n’est pas responsable de l’abandon des malades par l’Etat tout comme il n’a pas à être une référence politique. On peut seulement regretter qu’il ne se soit pas retenu de sortir des chansons aussi insignifiantes.

A l’époque de l’hécatombe suite à l’apparition du VIH, quand l’Etat laissait crever, ou devenir malade chronique, pour ne pas dépenser d’argent pour des vies politiquement construites comme pas essentielles, des artistes comme Barbara avaient la dignité et l’humanité de se placer du côté des malades. Si laisser crever c’est pas un crime quand on est capitaliste, ici on se place du côté des personnes handies dont les vies sont considérées comme tellement non essentielles que même celles et ceux qui ne vivent pas dans les lieux ségrégués sont toujours confiné·es [71], on se place du côté des enfants en Covid long à qui on a volé la vie.
Quant aux masques, que les personnes les plus vulnérables continuent de porter uniquement parce que c’est le plus gros kiff de leur vie et pas du tout pour éviter de mourir ni pour protéger les autres, les bourgeois·es étatsunien·nes organisaient déjà des manifestations pour s’y opposer à l’époque de la grippe espagnole. Quand des bourgeois·es viennent se révolter d’avoir à être solidaires des personnes les plus pauvres et racisé·es — déjà victimes majoritaires des autres maladies à cause de l’inaction de l’Etat et des entreprises qui polluent l’air et l’eau et s’accaparent la Santé publique pour y appliquer leur management toxique — en baragouinant syndémie [72] pour faire croire qu’iels savent de quoi iels parlent, iels ne sont pas nos allié·es. En justifiant de ne rien faire à part se battre pour que des charlatans — qui vont nous inciter à arrêter la chimio pour guérir notre cancer en se nourissant de jus de betterave sucré au maladicum eradicum 16CH et en se passant une pierre d’alun sous les aisselles, qui se forment auprès de la pédonaturopathe en chef et prônent un retour à la nature avec les suprémacistes anthroposophes — puissent prendre en charge des patient·es, iels tentent seulement de rendre acceptable leur volonté de n’avoir rien à modifier dans leurs vies, pour des vies qu’iels considèrent inférieures aux leurs. Si les mesures de prévention n’avaient concerné que les quartiers populaires, on aurait entendu ces mêmes eugénistes hurler au scandale qu’on laisse à nouveau les pauvres circuler parmi elles et eux sans masque et sans purification de l’air, au risque de les contaminer. Tout ce que veulent ces validistes c’est que tout le monde réapprenne à vivre sans les personnes handies, fols ou malades chroniques, dont la simple présence dans l’espace public leur est insupportable ; c’est détruire les solidarités familiales pour que, au lieu de passer du temps avec ces proches, nous les placions dans des lieux ségrégués — où les charognard·es capitalistes pourront continuer à les soumettre au travail forcé sans avoir à respecter le droit social et vendront ça comme de l’action humanitaire et des expériences de vie inspirantes — et que nous puissions consacrer tout notre temps à engraisser le patronat. C’est la même logique de classe que les riches qui se soucient de se tester, se masquer et purifier l’air à Davos, mais ne veulent pas dépenser un centime pour protéger les pauvres et leurs enfants, ou que le Canada qui préfère proposer l’aide à mourir dans la dignité aux pauvres qui vivent dans la rue, sont malades chroniques ou handies, parce qu’il ne faudrait pas que l’Etat doive investir pour leur permettre de se soigner ou de vivre dans la dignité, seules les personnes produisant du PIB mériteraient de vivre.
On se permettra de faire remarquer que, comme le disent les camarades de l’Action Antifouchiste, le complotisme est organisé et financé, c’est une arme du capitalisme pour atomiser nos luttes. Ce sont les mêmes qui, du haut de leurs palaces climatisés, répandent l’idée que le changement climatique en raison de l’activité humaine ne serait qu’une évolution naturelle contre laquelle il serait impossible d’agir et qui, pour conserver leur mode de vie de privilégié·es, utilisent les milices d’Etat ou privée pour tuer ou emprisonner les militant·es environnementalistes, qu’iels font passer pour des terroristes. Il n’y a pas de manipulation secrète, ces personnes ne cachent pas leurs intentions, iels n’en n’ont juste rien à foutre que l’on meure. Lutter contre les méthodes révoltantes des labos et la privatisation à marche forcée de la Santé Publique n’empêche pas de défendre et soutenir les malades plutôt que de les soupçonner d’être des affabulateur·rices. Ici on se place du côté de l’autodéfense sanitaire [73], de la réduction des risques et on met à profit les expériences de santé communautaire, qui permettent d’organiser la lutte et la solidarité [74].

Comme la pureté militante n’existe pas et qu’après tout ce n’est que de l’art, on aurait pu être tenté·es d’assister à son prochain concert aux Arènes de Nîmes mais on a encore les oreilles en sang après avoir écouté Je suis le christ et, en pauvres prolétaires stupides et ingrat·es, on n’a pas réussi à économiser pour acheter nos places à plus de 100€ par personne.
On veut bien croire que si vous n’écoutez pas le petit Brel, c’est pas parce qu’il a fini par fonder sa secte d’accueil des élohim mais parce que ses chansons étaient pas terribles mais, si seule la dimension artistique comptait, vous n’auriez aucun problème à écouter du nazi punk ou à regarder The birth of a nation à chaque réunion de famille.
Que l’extrême centre ne vienne pas donner de leçon en intolérance à celles et ceux concerné·es par les propos de ce mec, on se torche de vos états d’âme de privilégié·es. Nos luttes ne sont ni un jeu ni une performance artistique pour petit·es bourgeois·es en manque de frisson mais une question de survie.

Solidarité avec les camarades du monde entier.
A celles et ceux qui ont payé leur lutte de leur vie.



Notes

[1Chanson inédite, interprétée lors du concert Mélancolie au zénith de Paris, le 29 décembre 2022 :

[2

[3

[4Si vous voulez aller écouter, à vos risques et périls, c’est digne de Mozart, le chat des voisins, quand il vient s’amuser avec le clavier bontempi qui traîne au fond du squatt.

[5Discriminations récurrentes renforcées par des inégalités de pouvoir et de statut qui sont inscrites dans l’organisation sociale ; des facteurs sociologiques tels que les normes sociales, la position sociale, l’autorité, les privilèges vont influer.
https://paris-luttes.info/violences-policieres-systemiques-9470

[6Anarchitectures : « Comment te dire mais de nos jours, les féminismes manquent de couilles ».

[7Visionner à partir d’environ 47’30" :

[9

[10On vous conseille le Petit Journal du 17 mai 1908, un modèle de féminisme.

[12

[14Visionner à partir d’environ 7’30" :

[16

[21Pour en savoir plus sur ce nouvel outil de l’extrême droite, nous vous conseillons l’excellent essai d’Alex Mahoudeau, La panique woke : https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/06/09/woke-anatomie-anatheme-mahoudeau/

[22Eva Kotchever, cette lesbienne privilégiée : https://www.nyclgbtsites.org/site/eve-addams-tearoom/

[23

[24

[27Guadeloupe, mai 67. Massacrer et laisser mourir par Elsa Dorlin, Jean-Pierre Sainton et Mathieu Rigouste : https://www.editionslibertalia.com/catalogue/poche/guadeloupe-mai-67

[28

[29

[30

[32En Floride, se retrouver en présence d’enfants dans l’espace public habillé autrement que selon le genre établi à la naissance va devenir un crime sexuel envers les mineur·es. Concrètement, ça peut être aussi simple que croiser l’enfant des voisins fascistes en sortant les poubelles en bas de la rue. Non content de ça, le gouverneur fasciste veut rendre ça passible de la peine de mort.

[42A titre d’information, la déshumanisation est une des étapes du génocide : https://museeholocauste.ca/app/uploads/2018/12/dix_etapes_genocide.pdf

[45Évêque Vital Grandin, The goal of residential school, 1875 : « We instill in them a pronounced distaste for the native life so that they will be humiliated when reminded of their origin. When they graduate from our institutions, the chidren have lost everything Native except their blood. »

[49On rappelle qu’en Bretagne, les élèves surpris·es à parler une des langues bretonnes, devaient porter des sabots autour du cou, qu’on ne leur retirait que s’iels dénonçaient un·e de leur camarade.

[51Sur Calais, lire cette enquête édifiante de Louis Witter, La battue. L’Etat, la police et les étrangers.

[55Personne dyadique (non intersexe), cisgenre (non trans) et hétérosexuelle.

[58La Liberté guidant le peuple, huile sur toile d’Eugène Delacroix.

[59Pensée amicale aux adelphes de Framasoft, qui ont encore du boulot pour faire comprendre ce qu’est le librisme : https://framasoft.org/

[60

[61

[62Contre-attaque oratoire consistant à évoquer une chose autre qui aurait plus d’importance et dont il faudrait donc plus parler.

[65

[66

[68Toutes les chansons citées dans cet article sont de Saez, sauf Tu y crois écrite par Pierre Cholbi.

[69En plus de chanter avec lui, Ana Moreau a joué dans des court-métrages passables diffusés lors des concerts de la tournée du Manifeste et été le modèle sur les jaquettes des albums Miami et #humanite.

[70Pierre Kropotkine, L’Entraide, un facteur de l’évolution.
Sur le darwinisme social : https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/017431/2012-01-04/

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