Moins de courtoisie, plus de Georges Courtois !



Le Samedi 16 Mars, des symboles sont partis en fumée ; nous ne sommes pas du genre à pleurer sur le sort du Fouquet’s, son incendie n’étant que mérité tant la violence de classe que colporte ce lieu nous révolte.

Notre réjouissance fut quand même trop rapidement gâchée en apprenant que l’appartement de Georges Courtois avait lui aussi pris feu. Très vite, cette nouvelle laissait peu d’espoir sur le fait que la personne retrouvée carbonisée à l’intérieur pouvait être un ministre ou un juge.

On pourrait dire que ce n’est finalement pas un hasard, si un jour où l’on parle de violences de classe, de symboles des puissants attaqués, de retourner la violence à l’envoyeur, de petites gens qui deviennent incontrôlables… que l’on finisse par évoquer Georges Courtois. Il serait dommage de ne parler que de sa mort.

Nous ne connaissions pas Georges Courtois personnellement. Néanmoins, nous ne pouvons que nous sentir petits devant ce qu’il a accompli et honorés de partager certaines de ses idées. Au moment de l’évoquer, nous choisissons donc de l’appeler Georges.
Ce que Georges a accompli toute sa vie : regarder la justice droit dans les yeux, la prendre pour ce qu’elle est — une farce que les puissants se font sur le dos des pauvres.

C’est une vengeance pour tous ceux qui l’ont subie et ceux qui la subissent. C’est une leçon pour tous ceux qui la combatte. La justice, c’est aussi bien ses tribunaux où elle fait appliquer ses lois, ses flics « enfants chéris » qui lui ramènent le bétail, que ses prisons où elle enferme, mutile et tue.

La prison n’a jamais réussi à imposer à Georges le respect auquel les magistrats prétendent avoir le droit. Depuis ses lettres aux procureurs jusqu’à ses chroniques judiciaires en passant par le procès qu’il fera à la justice, ou encore son « taf » d’écrivain public pour ses codétenus, il a, chaque fois, renversé les rôles et tenu le beau monde en respect.

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Quelques extraits de la gouaille de Georges

Sa page Wikipédia peut bien le qualifier de « petit braqueur multi-récidiviste sans grande envergure », nous ne sommes pas sûrs qu’il aurait aimé prétendre à mieux. Pas besoin de prétendre avoir l’ « envergure » pleine de manières bourgeoises d’un mafieux, ou d’être sanctifié par une presse aux ordres, pour voler, braquer, taper un flic, insulter un juge : avoir la dalle, connaître la misère, rencontrer l’injustice, tout cela suffit amplement. Ce n’est pas plus que ça qui a fait de Georges un mec un peu à part.

L’époque n’a pas tellement changé aujourd’hui, ceux qui arrivent à nous faire « vibrer » sont les Dettinger qui allument un matraqueur, les Redouane Faïd, les Tony Muselin qui prennent l’argent dans les fourgons, ce sont les Gilets Jaunes qui ravagent les Champs-Elysées et regardent le président-banquier droit dans les yeux. Pas besoin de grand discours, juste d’avoir le même panache que Georges.

L’époque n’a pas tellement changé, et les idées que nous sommes honorés de partager avec Georges, c’est entre autre que la justice, les flics, les matons, les banquiers… méritent de prendre une bonne leçon. Mais aussi que leurs prisons sont à détruire, que leurs lois doivent être enfreintes, que leur justice ne doit pas être réformée mais mise à sac, comme leur Etat, après avoir tenu leur police en respect. Autant dire qu’on a encore du boulot, même si on s’entraîne tous les samedis. Georges nous a un peu montré la voie : agir avec panache, ne jamais leur témoigner de respect, ne jamais se soumettre.

La voie qu’il a ouverte, on l’imagine bien, n’aura pas permis à ses proches de rouler sur l’or, alors voilà deux petits liens pour leur donner un coup de main pour financer les obsèques :

Une cagnotte Leetchi (qui donc prend un pourcentage...)

Alors il vaut mieux donner directement à La Lettre à Lulu, journal auquel il participait

Et parce que celui qui parle le mieux de Georges Courtois, c’est encore Georges Courtois, n’hésitez pas à lire ce très bel article de la très bonne revue Jef’Klak.



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