Si une bonne partie des propositions visent les « crimes de haine », le rapport amalgame droite et gauche dans un gloubi glouba argumentatif, ouvrant de nouvelles possibilités répressives contre toutes luttes radicales et révolutionnaires.
Si naturellement la première partie du rapport est consacrée à décrire l’extrême droite et ses activités, à partir de la partie deux les choses deviennent un peu plus confuses. Celle-ci se nomme "Renforcer les moyens du suivi et la connaissance du phénomène" et on y apprend que la République ne saurait s’immiscer dans ce que pense les gens. Ainsi on peut lire que :
« Les services du ministère de l’intérieur, dont la mission est de prévenir les troubles à la sécurité et à l’ordre public sans considération de l’idéologie politique de ceux qui les occasionnent, ont indiqué ne pas être en mesure d’identifier et d’isoler les fonctionnaires et les moyens dédiés spécifiquement à la thématique de l’ultra-droite »
et de préciser quelques lignes plus loin :
Par conséquent, l’attention portée aux groupuscules de l’ultra-droite ainsi qu’à leurs membres ou à leurs sympathisants s’inscrit dans le cadre plus global du suivi de l’ensemble des mouvements subversifs qui ne respectent pas les principes démocratiques et pourraient recourir à des moyens d’action illégaux.
A partir de là les choses sont assez claires, si le rapport précise bien qu’il ne serait pas inutile pour les services de renseignement français d’être un peu plus au fait des différentes idéologies qui animent les groupes qu’ils doivent surveiller, on ne fera pas de l’extrême droite une priorité particulière. Et, alors que quelques lignes plus tôt on lisait qu’à partir des attentats de 2015 les services de renseignement ne s’étaient pas du tout gênés pour concentrer toute leur attention sur l’islam radical [1], c’est bien les moyens des services de renseignement en général que le rapport préconise d’augmenter :
Recommandation n° 3 : poursuivre l’effort de recrutement, de formation et d’adaptation de la gestion des ressources humaines dans les services de renseignement ; amplifier la dynamique budgétaire au profit de ces unités ; prévoir l’affectation de moyens conséquents pour le suivi des mouvances ultras ; envisager, lors de l’évaluation de la loi du 24 juillet 2015, l’éventuelle adaptation des moyens juridiques et technologiques du renseignement.
Les recommandations qui suivent sont elles aussi claires, c’est contre l’extrême droite autant que contre le mouvement social qu’il s’agit de renforcer les capacités d’actions.
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