Manif au départ du cours Clémenceau à 12h le samedi 17 septembre !
Cette journée, nous la voulons joyeuse, musicale, déguisée. La tête de cortège de la manifestation unitaire sera un carnaval haut en couleur, célébrant allègrement notre lutte en dansant et en battant au rythme des tambours. Chacun est invité à venir avec ses déguisements, son maquillage, ses percussions ! Nous afficherons gaiement notre détermination à gagner la bataille pour les Jardins Joyeux et s’engager dans les combats à venir.
Ce mois de juillet nous avons vu les arbres des Jardins Joyeux être décimés et la nature rasée. Mais l’opération de Sedelka pour nous intimider n’a fait que renforcer notre détermination. Notre envie de nous battre n’a jamais été aussi forte. L’îlot de fraîcheur, havre de biodiversité où une nature abondante avait repris ses droits a été détruit. Les espèces qui y résidaient avec. Mais la force du vivant c’est de revenir, de s’imposer. Cette destruction n’est pas fatalité tant que le terrain n’est pas bétonné. Il est encore temps pour nous de sauver cet espace, de lui rendre sa beauté, ses insectes, ses oiseaux, ses fleurs et toute la vie qui l’animait.
Au moment où nous écrivons cet appel, la situation des Jardins Joyeux est encore incertaine : rachat de l’ensemble des 8000m2 du site – bâti et jardins confondus – par un repreneur qui nous rétrocéderait les jardins et conserverait le bâti ? Récupération de la partie jardin uniquement ? Des précisions devraient arriver prochainement.
Quoi qu’il arrive, nous serons présents en septembre pour lutter si nécessaire ou fêter la victoire si elle a été obtenue. Nous affirmerons notre opposition à l’artificialisation des terres, dans le cadre de projets immobiliers, autoroutiers, commerciaux, olympiques ou autres.
Si notre combat est dirigé contre Sedelka et son projet il s’attaque aussi à tout ce qu’ils représentent : la soif avide du gain chez les acteurs du logement et de l’urbanisme. Des promoteurs avares aux architectes conciliants sans oublier les responsables publics rétrogrades qui commanditent de tels projets. Partout, la ville et ses extensions engloutissent le peu de nature qu’elle trouve. Aucun espace en marge des zones urbaines est à l’abri du béton. Nous le voyons à Rouen, entre extension de la ville et déploiement du réseau autoroutier. Nous le voyons partout ailleurs, dans la construction de quartiers, de complexe de loisirs huppés, de centres industriels polluants. Ces projets ne sont pas seulement écocidaires, ils précarisent toujours plus les plus pauvres et bénéficient toujours au plus riches.
Qui aurait pu prétendre que le complexe de loisir d’Aubervilliers pour lequel des jardins ouvriers devaient disparaître allait être fréquenté par les locaux ? Qui peut nous faire croire que les nouveaux quartiers en périphérie proche ne font pas augmenter les loyers, chassant les populations les plus pauvres des centre-villes ? Qui peut encore imaginer qu’un bras d’autoroute payant ne renforcera pas encore plus la distinction sociale dans les mobilités ?
Notre combat est global. Il est écologique et il est social. Il s’oppose à la défiguration de quartiers. Au creusement des inégalités sociales. À la destruction d’espaces verts dans des villes géantes, grises, déshumanisés. À la disparition de terrains d’absorption des eaux des pluies, plus intenses et meurtrières à mesure que la catastrophe climatique s’intensifie. Il est aussi esthétique, il remet le beau dans nos rapports et déboute le laid, hors de nos villes, hors de nos vies.
Notre combat défend un mode de vie riche. Où les corps s’engagent dans des espaces partagés plutôt qu’ils ne se croisent dans des halls d’immeubles moribonds. Où les êtres s’entraident plutôt qu’ils ne se méfient. Où la nature est laissée libre plutôt que contrôlée et écrasée. Où les fruits qu’elle nous donne sont recueillis pour tous plutôt que privatisés au bénéfice de quelques uns. Où les vieilles pierres sont réhabilitées durablement plutôt que détruites pour être remplacées par du neuf friable. Pour ce modèle, nous nous sommes battus bec et ongles, et pour ce modèle nous continuerons à nous battre.
Notre colère n’a d’égal que leur mépris. Notre rage est infinie. Nous gagnerons ce combat.
Rappel des événements :
Le 11 juillet, des machines arrivent pour commencer à déblayer les jardins.
Le 13 juillet, le Maire rencontre Sedelka et lui propose une solution alternative, les travaux doivent être suspendus.
Le 18 juillet, malgré notre tentative de blocage, une machine destructrice d’arbres rentre dans les Jardins Joyeux. Le soir, c’est toute une rangée de tilleuls qui a été abattue.
Le 29 juillet, deux plaintes sont déposées pour destruction d’espèces protégées et destruction d’habitat d’espèces protégées en violation du code de l’environnement.
Le 10 août, les machines ont quitté les jardins ravagés, il n’y a plus eu de travaux depuis.
Notre combat va au delà des jardins, c’est un combat local contre une catastrophe globale qui se fait chaque jours plus intense. Le collectif des Jardins Joyeux appelle tous les collectifs, associations, syndicats, groupes, personnes révoltées, de Rouen et d’ailleurs, en lutte pour la dignité et la préservation du vivant à pleinement rejoindre notre appel du 17 septembre. Pour le combat des Jardins Joyeux, pour les combats en cours et à venir.
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