Ma chère Capucine,
J’espère que tu es parvenue à t’extraire des îlots de chaleur urbains pour cette nouvelle canicule. Ton père et moi avons la chance - l’outrecuidance dirait le Maire - de vivre dans une maison ombragée par des arbres semi-séculaires. Nous supportons avec philosophie ce nouvel assaut de la nature détraquée.
Après une longue sieste postprandiale, oh combien réparatrice, je prends la plume pour te donner quelques nouvelles, sur une tonalité historique cette fois-ci.
Figure-toi qu’au printemps, les Dijonnais ont eu la chance de pouvoir porter leur candidature pour le « Conseil de Développement ». Engagée dans la vie de son quartier et désireuse de se rendre utile pour la collectivité, mon amie Simone s’est portée volontaire… sans savoir qu’elle allait participer à un « retour vers le futur » !
Tirée au sort, elle s’est résolument présentée à la première réunion, se sentant investie d’un rôle important. Je l’ai ramassée à la petite cuillère en sortant !
Visiblement, elle, et nous, faisons partie du Tiers état, face à la noblesse et au clergé nommés par le Duc de Bourgogne. Euh, les personnalités qualifiées et les représentants des acteurs économiques, pardon, nommés par le Président de la Métropole, constituant les 2/3 de l’effectif, avec des habitants tirés au sort ne constituant qu’un tiers.
Je ne te parle pas de JP, le voisin du bout de l’impasse, lui n’a pas tiré le bon numéro et se retrouve « suppléant ». Souhaitant de bonne foi s’associer pleinement à la démarche, il a osé solliciter l’accès aux supports des réunions : il a vite compris qu’il n’était qu’un sous-fifre. Le pouvoir n’aime pas les fouineurs !
Tout cela va-t-il se terminer comme une certaine révolution française ? La colère gronde dans Dijon en tout cas.
Charles-Henri me charge de te transmettre ses pensées affectueuses.
Bon été à toi.
Chantal, ta maman adorée.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info