Crimes racistes en France : une histoire occultée



Quelques jours après la mort de deux jeunes grenoblois, il n’est pas inutile de faire ressurgir une part largement occultée de l’histoire de ce pays : celle des crimes racistes à l’encontre notamment, des populations immigrées nord-africaines installées en France.

Durant les années 70, les immigrés nord-africains installés en France subirent une série de crimes dans un climat de rejet mis en œuvre à leur encontre. Érigé en politique d’État, ce rejet trouva un écho dans la police, la justice, les entreprises et les médias. Ouvriers pour l’écrasante majorité d’entre eux, les « nord-africains » ripostèrent par l’organisation de grèves et de mouvements de contestation qui nous éclairent sur la situation politique actuelle.

De Marseille à Paris, du sud au Nord, les crimes racistes en France font partie du quotidien. Motivés par une infériorisation coloniale jamais remise en cause, ces actes restent impunis car ils sont perpétrés par le pouvoir. Le cas de Djilali Ben Ali est intéressant : abattu le 27 octobre 1971 vers 8h50 par Daniel Pigot, concierge du 53 rue de la Goutte-d’Or dans le 18e arrondissement de Paris, il fut présenté par le seul témoin de la scène, Geneviève Marchand comme un individu violent qui se serait jeté sur elle en la prenant à la gorge et en la griffant. Elle aurait alors appelé son compagnon au secours qui se serait emparé d’un fusil de chasse de calibre 16 et aurait fait feu dans un « geste réflexe ». Six ans plus tard, le procureur parle dans son réquisitoire final en cour d’assises d’un « coup mortel maladroit » et demande la requalification de l’inculpation d’homicide volontaire en « blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Les jurés suivent et lui administrent une peine de cinq ans d’emprisonnement dont deux fermes [1].

Le meurtre de Mohamed Diab par le policier Robert Marquet est lui plus éloquent. Tué dans les locaux du commissariat de Versailles au pistolet-mitrailleur MAT 49, il est décrit par le procureur adjoint comme « un être brutal et violent » qui évoque « un drame de la légitime défense ». [...]

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Notes

[1« Le crime de la Goutte-d’Or. Paris 1871 », Arabicides. Une chronique française 1970-1991, Fausto Giudice, éditions La Découverte (1992), page 55.

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