Mais pourquoi tant de haine ?
- En juin, à Laignes, deux gendarmes interviennent pour stopper une altercation. Ils sont reçus par des insultes, un crachat au visage, un coup de pied, et l’un deux se fait une entorse au poignet gauche. Leur "agresseur" précise devant le tribunal qu’il a aussi reçu des coups de la part des pandores. Il est condamné à 12 mois de prison, dont 8 ferme.
- Dijon, fête de la musique, fin de soirée. Rue de la Liberté et place Wilson, des cannettes et des pierres volent en direction des forces de l’ordre. 4 interpellations. Selon nos informations, ce sont les charges policières contre les petits groupes qui restaient place Wilson qui ont provoqué les jets de projectiles.
- Mi-juillet, à la fontaine d’Ouche, un homme ivre de 44 ans qui « créait du scandale » s’est rebellé contre la patrouille venue l’interpeler. Un policier a été blessé par des coups de coude.
- Durant l’été, une jeune fille « apparemment en guerre ouverte avec les autorités » s’en est prise à plusieurs reprises à la policière chargée de la surveillance de Dijon Plage. Insultes, jets d’eau et de sable : une belle histoire de haine estivale, puisque les mêmes faits, avec les mêmes protagonistes, avaient déjà fait l’objet d’une séance au tribunal correctionnel en été 2007.
- Mi-septembre, un jeune homme était jugé pour avoir lancé une pierre dans le pare-brise de la voiture personnelle d’un gendarme, début mars à Gevrey-Chambertin. Il s’agirait d’une vengeance pour une suspension de permis de 3 mois que lui avait value l’activité professionnelle de sa victime.
- Enfin, fin septembre, ce sont des véhicules de polices (3 voitures et 1 camionnette) qui, soudain possédés par un éclair de conscience politique, se sont autodétruits dans les garages du parc de stationnement du secrétariat général de l’administration de la police à Dijon. Officiellement, on parle d’un incendie d’origine indéterminée.
Des grèves
- Le 11 juin, les salarié-e-s de France Télécom envahissent les locaux dijonnais de leur entreprise et viennent perturber la tenue du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail). Ils dénoncent la fermeture d’un service comptant 73 personnes à Besançon.
- Le 18 juin, les 53 travailleuses et travailleurs des Grandes Minoteries Dijonnaises se mettent en grève suite à l’annonce de la fermeture de l’usine. Après deux jours de conflits, illes estiment avoir obtenu des conditions acceptables pour le plan de reclassement.
- Le 23 juin, en réponse à une augmentation de la charge de travail, les ouvrier-e-s d’Euroflaco à Longvic se mettent en grève (90 % des salarié-e-s) et installent des piquets pour bloquer les bureaux et les chargements de marchandise.
- Le 1er juillet, à Hauteville-lès-Dijon, les employé-e-s de Radiel Fondam (fabricant de produit de brasure) cessent le travail. Le groupe Jahnichen, dont dépend leur entreprise, vient en effet de déposer le bilan, sans qu’illes ne soient averti-e-s de rien.
En fait, cela faisait 3 ans qu’illes n’avaient plus de relations avec la hiérarchie du groupe, depuis le départ à la retraite de leur directeur. Et finalement, sans boss pour la diriger, l’entreprise fonctionnait quand même très bien : " On se débrouille seuls. Il n’y a pas de chef de production, pas de responsable de fabrication, pas de directeur. On vit en autarcie. [...] Lorsque l’on explique ça, les gens sont incrédules. Et pourtant c’est vrai !"
- Jeudi 10 juillet, ce sont les salarié-e-s de Rocamat à Corgoloin qui débrayent pour réclamer une augmentation, leurs salaires n’ayant pas augmenté depuis plusieurs années.
- Début septembre, les salarié-e-s de la société de recyclage d’aluminium SNR s’organisent contre la liquidation judiciaire de leur usine : illes n’ont pas reçu leur salaire d’août et n’ont reçu qu’une avance en septembre.
- Le 16 septembre, c’est au tour des travailleurs et travailleuses de Thomson, à Genlis, de se mettre en grève et d’occuper leur usine. Illes réclamaient une prime de 2 000 €, mais illes débloqueront les quais de chargement le lendemain, devant la promesse d’obtenir 1200 €.
- Le 6 octobre, l’inauguration du plateau technique de biologie du CHU de Dijon a été perturbé par le personnel. 300 manifestant-es ont en effet investi les lieux au cri de « Du pognon pour le CHU », coupant l’appétit des 200 convives qui n’auront pas touché aux petits fours et au Champagne prévus pour l’occasion. Rebsamen, le préfet et le directeur du CHU ont dû délaisser le ruban à couper pour recevoir l’intersyndicale et discuter des conditions de travail des salarié-es du centre hospitalier. Bref "tout a été gâché", selon le chef du service bactériologie...
Divers
- Loupé, essaie encore...
Après l’expulsion du Toboggan II, il semble que nos amis de la BAC regrettent de n’avoir plus de squatteureuses à surveiller. Ils sont alors partis en quête de nouvelles maisons occupées dans le quartier. Une fois, ils ont même cru avoir retrouvé une cible : un jardin avec un peu de bordel, un chien, et une personne pas tout à fait blanche. "Police ! c’est un squat ici, on va revenir vous expulser !". Manque de bol, c’est sur la propriétaire des lieux, qui habite la maison depuis plusieurs années, que le flicaillon s’énerve, en menaçant de gazer le chien... Pour cette fois-ci, la demoiselle l’a pris à la rigolade, en imaginant la gueule de l’huissier quand il se pointerait devant la baraque si les keufs mettaient à exécution leur promesse...
Mais si la BAC continue à jouer à la cavalerie, dans ce quartier ou d’autres, ils se trouvera bien quelques indien-ne-s pour un jour s’occuper de leur scalp...
- Menus larcins
Les prix grimpent, les peines aussi : pour un vol de scooter, que les 2 accusés comptaient revendre 100 € pour se partager la somme : 2 ans et 1 an de prison, avec respectivement des sursis de 12 et 8 mois. Et encore, le "plancher" était de 2 ans ferme...
Plus chanceux, un commerçant de 52 ans ne prendra "que" 200 € d’amende avec sursis pour avoir volé... deux tubes de rouge à lèvre, du vernis à ongle et de la lingerie féminine (pour un montant de 25,85 €).
Le maquillage semble avoir la côte, puisque deux jeunes filles mineures se sont fait choper à l’Intermarché de Chauffailles (71) pour un vol à l’étalage de ce genre de produit. Le même jour dans la même ville, c’est le Champion qui se voyait subtiliser une paire de chaussettes par un gamin de 12 ans.
Une réponse à la "baisse du pouvoir d’achat" ?
- L’hôpital de Châtillon est sauvé... pour l’instant
Durant tout le printemps, la population de la région de Châtillon s’est mobilisée pour défendre son hôpital, menacé par les plans du gouvernement. La mobilisation a culminé fin juin, avec 4 000 personnes dans les rues de la ville (alors que la commune compte moins de 6 000 habitant-es !). Aujourd’hui, il semble qu’elle ait obtenu satisfaction.
Cette lutte n’est pas sans rappeler celle des habitant-e-s de Carhaix, en Bretagne, qui au même moment, à force d’affrontements avec les flics, de blocage de route et de siège de la préfecture (organisée avec le soutien des emplyé-es des services municipaux pour récupérer leur catapulte !), ont réussi à obtenir la promesse que leur hôpital serait sauvegardé. Malheureusement à Carhaix, les autorités sont depuis revenues sur leur parole ; les Châtillonnais-es devraient se méfier...
- Comme une odeur de ratonnade...
Le 25 juin, un drôle de procès avait lieu au tribunal correctionnel de Dijon : un jeune homme de 19 ans est condamné à 6 mois de prison ferme, plus 1600 € de dommages et intérêts, pour avoir agressé et insulté 3 militaires au sortir d’une boîte de nuit... Balèze, déjà, le type, pour éclater comme ça trois bidasses, mais enfin, il avait un couteau apparemment (quand même, on s’inquiète pour l’état de force de notre armée avec une histoire pareille, faut pas s’étonner avec ça qu’on galère en Afghanistan...).
Là où ça devient un peu plus intrigant, c’est qu’alors que l’avocat des parties civiles veut faire valoir le "caractère racial" des insultes, on apprend que le jeune homme auraient traité les rasés de "sales français et nazis"... tiens, j’ignorais que "nazi" était une race, je pensais que c’était plutôt une position politique qui mérite bien quelques baffes quand elle s’affiche dans la rue, mais bon...
Les flics ont aussi expliqué que le "suspect" leur avait dit lors de son arrestation qu’il avait été "attaqué par des skinheads, des racistes". Mais comme il n’était pas là au procès, le tribunal n’a pas daigné en tenir compte (ou pire, a considéré ça comme une circonstance aggravante), et l’a donc envoyé 6 mois en taule, avec un petit cadeau au passage pour les bidasses. Faut dire qu’il avait déjà été condamné pour vol et escroquerie, c’est bien la preuve...
- Violences rurales
Il semblerait que l’"incivilité" ne soit pas l’apanage des quartiers "chauds" : les voitures brûlent aussi à Pontailler-sur-Saône et à Brazey-en-Plaine. Par ailleurs, dans la première commune, des feux de bottes de paille et du vandalisme ont aussi été répertoriés, alors que dans la seconde des mineurs se sont fait choper en train de tirer à la carabine sur les panneaux de signalisation...
- Nos amies les bêtes...
Les agents de la brigade cynophile (dite "la canine") de Dijon étaient déjà connus pour leurs coups de pression et leur attitude de cow-boy. Désormais, on peut ajouter au tableau le vide sidéral qui sépare leurs deux oreilles : en effet, le 22 juin, alors que le soleil tapait à plein, les deux chiens sont morts de chaud à l’arrière du véhicule dans lequel, selon nos informations, les keufs étaient occupés à surveiller une borne velodi...
- Nouvelle fugue au CEF
Le Centre Éducatif Fermé de Châtillon-sur-Seine a connu une nouvelle fugue, fin août. Trois mineurs se sont barrés pour goûter un peu à la liberté. Pour assurer leur périple, les trois gamins ont "emprunté" un certain nombre de véhicules, à commencer par un camion de l’entreprise dans laquelle bossait l’un d’entre eux. L’un est revenu rapidement au centre, un autre s’est fait choper 4 jours après à Beaune, et le dernier cours toujours, apparemment. C’est tout ce qu’on lui souhaite, en tout cas...
- Le monde fabuleux du travail
Une histoire peut-être pas si extraordinaire que ça : un ingénieur, employé sur le site du parc technologique de Genlis, part pour emmener son gamin de 14 mois chez sa nourrice. Mais il oublie le gosse qui dort à l’arrière de la voiture et se rend directement à son boulot, où il le laisse sur le parking toute la matinée. C’est en voyant les pompiers qu’il se rend compte de tout. Choqué, il est emmené aux urgences, ainsi que le bébé. La seule explication : "une grand préoccupation par son travail"...
Jusqu’ici, d’après nos informations, les managers, petits chefs et DRH de l’ingénieur en question n’ont toujours pas été entendus par la police...
- Empêcher les expulsions, par tous les moyens
Fin septembre, un jeune Turc retenu au centre de St Exupéry à Lyon en attente de son expulsion a été relâché. Pour cela, il aura fallu que sa sœur s’asperge d’essence et menace de s’immoler devant l’Hôtel de Police de Dijon.
Après les incendies de plusieurs centres de rétention, il semble que le feu devienne une arme de la lutte pour la liberté de circulation ; on espère toutefois que ce sera le plus souvent sur de meilleures cibles que la famille des sans-papiers...
Mais les actions plus classiques sont importantes aussi, comme celles de RESF 71 qui a occupé la place de Beaune à Châlon début octobre pour soutenir deux familles menacées d’expulsion. La population a entendu, et soutenu, les familles et les militant-e-s ; les autorités, c’est moins sûr...
- Les cahiers au feu...
5 anciens ou futurs élèves du lycée du Castel se sont introduits dans les locaux de celui-ci la veille de la rentrée, et ont commis pas mal de dégâts à l’intérieur : cuisines, salles de sport, internat ont été l’objet de leur vandalisme apparemment très alcoolisé. Trois se sont faits choper sur place, et les deux autres ont été retrouvés par la suite.
- Plein emploi
François Rebsamen, maire de Dijon, président du Grand Dijon et "fervent défenseur du non-cumul des mandats", et François Patriat, président du conseil Régional, s’ennuyaient un peu dans leur boulot. Ils pourront désormais diversifier leurs activités en allant somnoler de temps en temps sur les bancs du sénat. Et en plus, c’est quasiment désintéressé, puisque le cumul des salaires et émoluments est limité à 8 100 € mensuels. Pour l’équivalent de trois temps pleins, on ne gagne même pas 8 fois le SMIC...
Vivent les vélos en libre service !
Petit florilège de titres du BP :
- Vélodi volé : nouvelle interpellation (17/06) [où l’on apprend qu’il y a déjà une vingtaine de vols recensés]
- Encore cinq vélodi volés (1/07)
- Encore un vélodi volé (2/07)
- Encore quatre vélodi volés (3/07)
[bonne série !] - Deux vélodi volés (16/07)
- Un adolescent dégrade des vélodi (17/07)
[là, le pigiste du BP chargé du décompte de vols de vélodi a dû partir un mois en vacances, mais revient en pleine forme :] - Interpelés avec des vélodi volés (19/08)
- Vélodi : des mineurs [interpelés] (31/08)
- Un voleur de vélodi interpelé (1/09)
- Cinq voleurs de vélodi interpelés (5/09)
- Deux vélodi volés par des adolescents (9/09)
- Il reconnaît le vol d’un vélodi (16/09)
- Un mineur ivre met le feu à un vélodi (17/09) [pas mal celle là non ?]
- Trois vélodi volés (7/10)
Velodi, die die !, tube des Rita Michoko.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info