[Bure] Défendons La Gare. Empêchons la construction de la route Castor !



Un conflit juridique à venir : l’ancienne gare de Luméville transformée depuis maintenant 18 années en lieu de lutte est bien évidemment située sur la ligne ferroviaire pour le transport des déchets nucléaires.

La gare de Luméville : En 2004, le site de l’ancienne gare de Luméville a été racheté par des militant.es antinucléaires. La gare fait partie de la future ligne ferroviaire pour le transport des déchets nucléaires vers le projet de dépôt définitif CIGÉO près de Bure. Au cours des 18 dernières années, la Gare a été gérée par des groupes et des collectifs très différents, mais a eu tendance à représenter globalement la partie la plus radicale/écologique/anticapitaliste du mouvement antinucléaire.

Au fil des années, la gare a été à plusieurs reprises le lieu d’événements qui se sont imprimés dans la mémoire collective du mouvement comme des moments importants, tels que le festival Hippipest (2005-2007), le camp VMC (2015), les semaines anti-prison (2018-2020), le camp des Rayonnantes (2021) et bien d’autres. Même si tout n’a pas toujours été beau, de nombreuses personnes ont appris à aimer la gare pendant cette période comme un lieu important de leur vie : comme un lieu d’expérimentation politique, comme un terrain d’aventure ou comme un foyer. Mais la gare est avant tout une chose : une barricade juridique et physique dans la lutte contre le projet CIGÉO.

Situation actuelle : avec la conclusion de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP), la lutte pour la gare entre dans une nouvelle phase : la fin de la DUP permet l’expropriation de 6000 ha de terrains qui font obstacle à la construction du projet. La procédure est facilitée par le décret « Opération d’Intérêt National » de fin 2021, qui déresponsabilise le niveau municipal dans les décisions sur les projets d’infrastructure dans la « Zone d’Aménagement du Sud de la Meuse » et ces décisions relèvent désormais essentiellement de la préfecture. Avant même la fin de la DUP, l’ANDRA a annoncé qu’elle commencerait la construction de la future ligne Castor [1] au plus tard en 2024.

La gare risque donc d’être confrontée à un conflit juridique avec l’ANDRA au sujet du terrain dans un avenir proche. Cela pourrait (dans le pire des cas) aller très vite et son issue est comme prédéterminée, tout comme les audiences publiques ridicules sur la DUP. Nous nous opposerons toujours légalement à l’expropriation ! Non pas parce que notre foi dans l’État de droit est si grande, mais pour mettre des barricades physiques à côté de celles en papier.

Malgré tout l’amour que nous portons à cet endroit qui a été ou est encore le foyer de tant d’entre nous, nous ne faisons pas face à la situation actuelle uniquement avec peur et désespoir. Le destin de cet endroit a toujours été d’être un point stratégique dans cette confrontation et, en fin de compte, le lieu d’une confrontation politique. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas l’intention de partir volontairement ! Que nous célébrions ensemble le 20e anniversaire de ce projet résistant à la gare en 2024, ou que nous ajoutions simplement 20 minutes d’émeutes épiques à la mémoire collective du mouvement, cela dépend principalement de nous.

Ce que nous prévoyons de faire maintenant : Nous pensons qu’il est temps de dire aux nombreuses personnes différentes liées à ce lieu : nous aurons besoin de vous tous pour défendre la gare – peut-être déjà bientôt. Et nous aurons besoin de vous pour faire obstacle au projet CIGÉO dans de nombreux autres endroits. Mais nous aurons besoin de plus encore : de nos ami.es et des vôtres ! Et nous devons trouver de nouveaux ami.es et allié.es.

Il y a de nombreuses façons de nous soutenir : vous pouvez commencer à créer des comités locaux de soutien et de défense dans vos endroits. Vous pouvez organiser des dons de matériel, des actions de solidarité ou des tournées d’information. Vous pouvez diffuser cet appel… Bien sûr, le mieux serait que vous veniez

Créer une situation d’occupation permanente : nous ne voulons pas attendre que les moyens légaux de résister à l’expropriation soient épuisés pour être des acteur.ices actif.ves. Nous vous invitons à nous rejoindre pour préparer la défense de la gare et la prévention de la construction du chemin de fer ! Malgré le statut juridique actuel du terrain, nous voulons passer à considérer la gare comme un lieu d’occupation permanente, qui ne dispose actuellement que d’une forte défense juridique.

La gare est actuellement gérée en autogestion par un collectif ouvert. Une fois par semaine, il y a une réunion où les projets autour de ce lieu sont discutés et décidés. Cette réunion est ouverte à toute personne qui vit là, utilise le lieu, ou se sent liée à la gare d’une autre manière.

Nous vous invitons à vous installer à la gare, de façon temporaire ou permanente, dès maintenant. Le terrain offre beaucoup d’espace pour les caravanes, les camions, les cabanes, les possibilités de tentes, en plus des trois bâtiments principaux. Ces dernières années, beaucoup d’énergie a également été dépensée pour rendre l’endroit plus confortable et améliorer les conditions de vie sur place. Ainsi que pour construire l’infrastructure qui permet d’accueillir et de nourrir une foule plus nombreuse (même en hiver).

Même si nous voyons la gare comme un lieu stratégique important dans le conflit à venir sur la construction du projet CIGÉO, nous ne sommes pas seul.es dans cette lutte. Ces dernières années dans la zone autour de Bure se sont construits de nouveaux collectifs, activités et lieux et les anciens se sont renouvelés. Tous forment ensemble une constellation de résistance, se soutiennent mutuellement et renforcent le mouvement dont nous avons et aurons tant besoin.

Version à imprimer :

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