texte d’appel du collectif Pride Dijon :

Ce n’est pas sans douleur que nous prenons la parole aujourd’hui.
Le collectif Dijon Pride s’adresse à vous aujourd’hui fatigué, épuisé.

Fatigué par les médias qui banalisent l’homonationalisme du Rassemblement National.
Fatigué de chercher des soignant·es safe,
Fatigué de devoir se cacher… de réclamer le respect de nos identités.
Fatigué de toujours devoir s’expliquer, d’éduquer, de se justifier.
Fatigué de faire aujourd’hui ce triste bilan :

Cette année au moins 321 personnes trans se sont données la mort dans le monde.
Les tentatives explosent aussi en France chez les jeunes LGBTQIA+.
Le 16 mai 2025, la pétition d’Against Conversion Therapy visant à interdire les thérapies de conversion dans l’Union Européenne a atteint les 1 million de signatures.
La mobilisation a été forte, pour autant aucune loi européenne contre ces thérapies n’a vu le jour et aucune n’est pour le moment prévue, rien n’est encore gagné.

À Dijon, les Lentillères sont à nouveau menacées, accusées d’abriter des "bidonvilles". En réalité, ce sont des lieux de vie, de culture, d’autonomie. Ne laissons pas les politiques capitalistes gagner !
Dans le sillage de la loi Darmanin, un nouveau Centre de rétention administrative est en projet à Dijon. Depuis 2012, plus de 35 000 enfants ont été enfermés dans ces centres en France. 11 condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme…et toujours rien ne change. Nous condamnons ces pratiques inhumaines !
Toujours à Dijon, le collectif d’extrême droite Némésis tente de s’implanter et de recruter. Elle stick dans nos rues, par-dessus nos drapeaux inclusif et trans. Elles utilisent nos luttes sous couvert de pseudo féminisme pour propager racisme, transphobie et nationalisme. Leur féminisme n’est qu’un masque, la seule chose qu’elle propage c’est la haine de l’autre. Ne leurs faisons aucune place, Dijon est et restera antifa !

À l’international : Trump
• Interdis les mots "LGBT", "trans", "noir" dans l’administration
• Coupe les financements des Pride
• Supprime les études de santé queer
• Exclut des athlètes trans
• Invisibilise les femmes dans la politique ainsi que dans l’espace public,

Et pendant ce temps, en Palestine, un génocide est toujours cours. Depuis octobre 2023, plus de 37 000 morts à Gaza. Nous demandons l’arrêt immédiat de l’épuration ethnique orchestrée par Israël et nous nous opposons à une lecture antisémite du génocide. Il est dit Pas de Pride pendant un Génocide. Ici il n’y a pas de Marche des Fiertés mais bien de nos Visibilités et de nos Existences.

Nos existences sont plurielles et elles se doivent d’être toutes visibles. Ni islamophobie, ni antisémitisme, ni homophobie ni transphobie ni grossophobie ni putophobie ni racisme ni validisme ni classisme ni colonialisme ne font partie de nos valeurs
Le monde détourne les yeux, caché derrière les écrans. Pas nous. Pas aujourd’hui. Pas ici. Free Palestine !

Cette année aussi malheureusement, nous avons nous aussi échoué au sein meme de notre communauté. Nous avons vu nos failles : vss en milieu queer, reproduction des rapports de pouvoir, entre-soi blanc et bourgeois dans nos luttes.
Rappelons que personne n’est exempté du système, chacun porte en soi les failles de ce système patriarcal et capitaliste, et qu’il faut le combattre, de l’interieur !
Notre force est et sera toujours notre détermination à faire mieux ! A lutter contre la violence et l’exclusion que ce système continue de mettre en valeur !

Ce qui reste après les conflits, les désillusions, c’est ça : nos valeurs queer.
Alors construisons-les ensemble car en 2025, l’homophobie et la transphobie ne reculent pas en France.
Les actes LGBTphobes continuent d’augmenter : +5 % en un an, selon le ministère de l’Intérieur.
Le rapport de SOS Homophobie tire la sonnette d’alarme : les violences sont plus nombreuses, plus visibles, et surtout banalisées, y compris dans les sphères politiques.
Les personnes trans, en particulier les femmes trans, restent les plus exposées.Insultes, refus de soin, discriminations dans les commerces, à l’école, au sein même de leur propre famille.
Dans les stades, les chants homophobes font encore vibrer les tribunes, et dans la rue, sur Internet, dans les foyers, la haine continue de frapper. Alors non, ce n’est pas juste un "ressenti". Ce sont des faits, des chiffres, des vies brisées.
Et c’est pour ça qu’on marche.
Pour celles et ceux qu’on fait taire, pour celles et ceux qu’on efface.

Sur une notre plus positive maintenant, ce qu’on veut porter aujourd’hui, c’est le désir
de se retrouver, de créer des espaces accessibles, joyeux, ou se rassembler :
On rêve d’une Pride tous les jours :
Un samedi soir aux Tanneries avec Gangreine,
Un lundi place Wilson à danser la valse avec Shlagpito,
Un jeudi karaoqueer lipsync du Diam’s contre Marine,
Un mercredi au Planning Familial à parler prévention,
Un mardi au café polyA de l’ours pimpan
Un dimanche foot à la Caillasse,
Un vendredi à l’apéroPute de Bordiel et plus encore !
Nous marchons aujourd’hui pour nos visibilités, nos imaginaires, contre toutes formes d’ oppressions.

Et pendant ce temps, la mairie de Dijon n’a rien trouvé de mieux que de nous menacer, tentant de nous faire taire en interdisant la Pride. Sous couvert de “troubles à l’ordre public”, elle cherche à faire disparaître nos luttes de l’espace public. Mais ce qu’elle vise, ce n’est pas le bruit : c’est notre visibilité, notre colère, notre fierté. Ce pouvoir local, si prompt à poser des affiches “inclusives” pendant le Mois des Fiertés, n’a aucune gêne à nous censurer dès qu’on dépasse le folklore.
On ne veut pas de Pride aseptisée. Pas de Pride autorisée “ sous condition”
La rue est à nous. Et on ne la quittera pas !
Alors continuons !
À écrire, manifester, grapher, apprendre, s’écouter, se disputer, chanter, danser, crier.
Pour toi qui ne sais pas encore qui tu es.
Pour toi qui as peur dans ta propre famille.
Pour toi qui te hais à force d’être rejeté·e.
Pour toi qui as peur en rentrant le soir.
Pour toi qui veux juste vivre et aimer sans crainte. Pour tous.tes !
Et le soir, on fêtera comme il se doit la Pride de Dijon avec Gangreine et le collectif
Pride Dijon avec tous nos adelphes et nos allié.es aux Tanneries !
D’ici là… Chantez. Dansez. Criez ! Faites trembler Dijon !
Que les gens d’en haut comprennent que nos vies, nos corps, nos luttes : on ne les
lâchera jamais ! Vos violences nous construisent, votre mépris nous renforce.On ne
quémande plus nos droits, maintenant on les arrache !