communiqué du 9 avril
En plein confinement, la ZAD de la Dune a été expulsée ce mercredi 8 avril en début de soirée, à grand renfort de gendarmes, PSIG, hélicoptère et drones... La vingtaine de camarades présente sur place a été nassée dans les champs puis embarqués vers 18h30 pour contrôles d’identité. Iels ont été dispatchés dans des commissariats partout en Vendée, et certain.e.s sont sorti.e.s très tard dans des villes qu’iels ne connaissent pas, iels se sont donc retrouvé.e.s à la rue en pleine nuit et loin de tout soutien, à la merci du moindre contrôle et d’une amende puisqu’aucune attestation ne leur a été délivrée.
Alors que la priorité des autorités devrait être d’ordre sanitaire, l’état paye le prix, par nos impôts, d’une opération militaire au moment même où le manque si primordial de tests, de respirateurs, de masques de protection pour les soignant.e.s et la population est incompréhensible. (Pour rappel, une heure de vol d’un hélicoptère de gendarmerie peut coûter jusqu’à 4000€.)
C’est vers 20h que les services techniques aidés par des « bénévoles » (comprendre des Bretignollai.se.s) ont brûlé les cabanes des habitant.e.s, laissant certainement nos affaires personnelles à l’intérieur. Ravageant tout ce qui était sur place, même les camions aménagés. Les copaines les ont récupérés vandalisés à coup de pied de biche et les moteurs percés. Elizadeth, notre truie sauvée d’un élevage va surement être euthanasiée, comme les 20 poules et le canard qui vivaient avec nous.
En outre, et sans nécessairement la justifier, on peut expliquer la rage éprouvée par notre camarade au moment de cette fameuse « altercation » ayant eu lieu le matin même. « L’élément déclencheur », prétextant l’expulsion de la ZAD n’a non pas pour fondement l’action gratuite et inexplicable de nos camarades, mais la conséquence fâcheuse qu’un chiot ait été écrasé par une voiture sous leurs yeux !
Bref, pour les autorités, choisir durant le prolongement de la trêve hivernale, l’expulsion de zadien.e.s est un choix politique autoritariste qui prend tout son sens, et une mise en danger d’autrui. Les Zadien.ne.s laissé.e.s à la rue dès leur sortie des commissariats, sans aucune attestation officielle expliquant leur situation, sans aucune solution de relogement, continueront de subir la répression jusqu’à ce qu’ils et elles puissent trouver un endroit où passer la fin du confinement.
Notre expulsion met encore une fois à jour les disparités de notre société suivant si l’on est du coté des puissants ou non. Existerait il un confinement à géométrie variable ? Dans tous les cas, profiter de l’impuissance des soutiens forcés de respecter les mesures de confinement est d’une bassesse autoritariste sans nom. Voilà donc le visage de l’état d’urgence sanitaire.
Nous voulons des réponses à nos questions, et invitons chaque personne, puisque nous sommes confinés, à appeler la gendarmerie de Bretignolles et la mairie : où est Elizadeth ? Où sont nos poules et notre canard ? Sous quel prétexte 70 personnes peuvent avoir le loisir de se regrouper pour admirer l’irresponsabilité de la force publique en cours, sans encourir une amende de plusieurs centaines d’euros ? Enfin pourquoi incendier les cabanes et ne pas les détruire comme à l’accoutumée ?
Puisque nous refusons la construction de ce port infâme et élitiste ainsi que tous les projets industriels, puisque nous refusons le coup d’état pandémique qui suivra la crise du coronavirus, puisque nous refusons le monde qu’ils veulent nous imprimer à coups de matraques, notre détermination ne sera jamais entamée par quelques cabanes brûlées. Nous continuerons a nous battre partout et toujours contre leur capitalisme imbécile, fantasmatique et violent.
Nous sommes la réalité d’un monde en perdition. Les mauvais jours finiront.
Ni oubli ni pardon
Pas de port pas de zad
Les Zadien.ne.s de la Dune, et de partout ailleurs.
/// MAJ : Elizadeth a été récupérée et est entre de bonnes mains
Pour en savoir plus sur la lutte de la ZAD de la Dune :
10/10/2019 :En Vendée, la « ZAD de la Dune » contre un projet d’artificialisation du littoral
07/11/2019 : En Vendée, une ZAD contre un projet de nouveau port, imposé contre vents et marées
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