Flics, fafs, Fnac contre « Antifa, le jeu »



Après le vent de folie qui a soufflé ces derniers jours autour de leur jeu de société coopératif, La Horde propose un petit rappel commenté des faits, ainsi que quelques réflexions que leur a inspirées cette histoire à la fois cocasse et inquiétante.

Avant de revenir sur les faits et d’en proposer une analyse, on voudrait avant tout remercier chaleureusement toutes celles et tous ceux qui, par leurs messages, par leurs action (big up à la Gale et son action sur la Fnac de Lyon) et aussi par leurs achats massifs du jeu [1] nous ont non seulement témoigné un soutien qui nous est allé droit au cœur, mais ont aussi montré que l’antifascisme était toujours une lutte populaire et actuelle, quoiqu’en disent ses détracteurs.

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En haut à gauche, l’une des premières réactions, celle de Jérôme Rivière ; à droite, le tweet de Grégoire de Fournas et ses petites cases imaginaires (pas de doute, à lui il en manque une !). En bas, un autre exemple de désinformation de la part d’un candidat de Reconquête !, Quentin Feres.

Le lendemain, samedi 26 novembre, un tweet du zemmourien Quentin Feres [2] commence à davantage circuler, avec les premiers commentaires diffamatoires assimilant le jeu à l’ultraviolence. D’autres lui emboîtent le pas dans une surenchère propre à Twitter, mais le tweet qui fait le plus parler de lui, c’est celui du député RN Grégoire de Fournas, qui s’est illustré en conseillant à un député noir de retourner en Afrique (ce qui lui a valu une interdiction de 15 jours de présence à l’AN).
À noter que l’année dernière, l’extrême droite et les médias qui lui servent la soupe s’étaient déjà déchaînée contre le jeu, soit pour le moquer, soit pour s’en indigner, mais sans attirer l’attention, et le jeu s’était très bien diffusé, à la Fnac comme ailleurs.

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Gabrielle Cluzel, chroniqueuse sur CNews, avait déjà parlé du jeu le 5 décembre 2021, le soir du meeting de Zemmour au cours duquel des militant·es de SOS Racisme avaient été lynché·es par des néofascistes. André Bercoff, sur Sud Radio, avait également dit n’importe quoi, mais bon c’est l’habitude.

Plus étonnant (quoique !), le SCPN, un syndicat de commissaires de police s’en mêle et lui aussi interpelle spécifiquement la Fnac : « Ce « jeu » est en vente à la Fnac.@Fnac un commentaire pour ainsi mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations ? ». Alliance Police n’est pas en reste, car le dimanche 27, un « reportage » de CNews présente le jeu, et donne la parole à David-Olivier Reverdy, secrétaire du très médiatique et droitier syndicat policier qui, bien qu’il ne sache rien du jeu, déclare sans honte que « c’est l’école du crime, c’est inciter les jeunes de tout âge à devenir des ultragauchistes patentés pour s’en prendre aux forces de l’ordre. (…) Distribuer ce jeu à l’intention de tout le monde est extrêmement dangereux. »

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David-Olivier Reverdy, du syndicat Alliance Police, sur CNews, parlant d’un jeu dont il ne sait rien.

La suite est désormais connue : le dimanche à 18h, quelques heures seulement après le tweet du SCPN, la Fnac annonce qu’elle va retirer le jeu de la vente sur son site internet.



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