Grand Théâtre de Dijon : de quelle occupation parle-t-on ?



Occupation, nom féminin (latin occupatio, -onis, de occupare, s’emparer de) : action d’occuper un lieu, un local, d’y habiter, d’y travailler.

Depuis ce lundi 15 mars, le Grand Théâtre de Dijon est « occupé » dans le cadre de la mobilisation unitaire #CultureEnDanger. Les revendications multiples (comme l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage ou la réouverture des lieux culturels) dépassent le simple cadre du milieu de la Culture pour s’étendre à des secteurs comme l’hôtellerie-restauration mais aussi une lutte globale contre la précarité dans son ensemble. Ces revendications font écho à la souffrance vécue par tout un pan de la société et renforcée par la crise sanitaire que nous subissons depuis maintenant un an.

Il apparaissait donc important de se rendre à cette « occupation » pour voir comment celle-ci vit, bouillonne et comment il est possible d’y prendre part.

A notre arrivée, nous comprenons que l’Assemblée Générale (ainsi que toutes autres prises de paroles) se déroulent non pas dans le Grand théâtre de Dijon dit « occupé » mais sur le perron, micro fièrement sur son pied, sous les banderoles revendicatives, en extérieur donc. Pour être précis, en extérieur signifie température glaciale, pluie fine et vent.

Comme nous, vous vous demandez pourquoi, alors que le bâtiment est « occupé », l’AG se déroule en extérieur ?

La réponse est simple : le bâtiment n’est pas « occupé », ni même habité, il est gracieusement prêté par la Mairie pour visibiliser cette lutte et le Maire par la même occasion. Ce prêt n’est pas gratuit non, il limite de facto le champ des possibles, il éteint l’imaginaire.

En effet, la Mairie a posé de très nombreuses conditions pour tolérer cette « occupation » : pas plus de 20 personnes dans le lieu en même temps (celles-ci doivent, par ailleurs, être préalablement identifiées) sinon l’accord cesse et la présence permanente d’agents de la SIG (une boîte de sécurité malheureusement trop connue sur Dijon) qui ne s’ennuient pas à pointer du doigt des personnes militantes connues sur Dijon. Ces deux éléments ne sont pas les seuls et ils ont juste pour mérite de servir d’exemple à notre propos.

Une occupation ne pourra exister réellement que le jour où le pacte avec la Mairie sera rompu.

Nous ne souhaitons pas faire preuve de sévérité mais un sentiment de Spectacle s’impose à nous pour évoquer le ressenti de cette « occupation ». Nous espérons de ce moment qu’il ne soit qu’un intermède avant une phase plus offensive, plus libératrice, plus joyeuse.

Enfin, nous espérons que les mouches ne changeront pas rapidement d’âne. Nous voulons dire par là, que 20 personnes c’est peu, c’est prendre le risque de se faire expulser rapidement et de subir une répression policière que maitrise parfaitement ce gouvernement. Il ne faut pas chercher trop loin, pour voir à Dijon, le week-end dernier, la répression policière subie par les Tanneries (espace culturel mais pas que) sous un motif fallacieux !

Des spectatrices.teurs tristes



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