La ville de Lons le Saunier, prônant depuis des années le bio dans les écoles, lègue le site d’un ancien collège situé face au lycée de Montciel à une multinationale reine de la malbouffe.
Nous sommes en décembre 2018 et le conseil municipal vote la cession du lieu au groupe Bertrand qui veut y constuire un Burger King et un Hôtel B & B.
Nouvel exemple révélateur entre le discours et les actes des autorités. Ville, préfecture, ou état, il n’y que l’échelle qui change. Profitons-en pour redire que le pouvoir est définitivement maudit.
Les travaux viennent de commencer par ce qu’ils appellent le « défrichement » mais il s’agit en fait d’éradiquer la totalité des végétaux du terrain et la faune que ceux-ci abritaient. Toutes les herbes, buissons, ronces ainsi qu’au moins une dizaine de grands arbres centenaires majestueux ont disparu sous les coups du capital. Il ne reste que des feuilles mortes et une terre prête à être noyée sous le bitume.
Parking à bagnoles, accès clients, marges brutes et... monde vivant ne sont visiblement pas conciliables.
Il est tard et c’est à ce moment de l’histoire que quelques réfractaires à la marche funèbre de cette civilisation entrent en scène. Face à l’imminence des travaux, l’occupation du lieu est nécessaire.
Dimanche à Lons le Saunier, s’est donc officialisée l’occupation du terrain et du batiment voué à la destruction. Dès l’information rendue publique via le journal local, patrouilles de police et voitures banalisées n’ont cessé de tourner autour du lieu pour épier les occupant-e-s sur place tout au long de la journée.
Renseignements bien pris, et dépôt de plainte immédiate du maire, l’information remonte en préfecture. On imagine la celulle de crise inhabituelle pour cette petite ville préfectorale car hormis les ronds points gilets jaunes, il n’y avait jamais eu d’occupation de ce genre par ici.
Et si des graines de zad étaient en train de germer dans le Jura ?
Lundi matin avant l’aube la situation change : voitures de police et de gendarmerie, motards, fourgons de CRS entourent le lieu. La réaction autoritaire des autorités ne s’est pas faite attendre.
Ils entrent sans difficulté, les occupants ne s’y trouvaient plus, pas d’interpellation et des bleus un peu déconcertés, d’avoir été mobilisés en si grand nombre pour constater quelques tags et un bâtiment sans vie.
Pour l’heure, il n’y a plus d’occupation et un terrain placé sous surveillance. Les fouilles ont commencé.
Ce petit coup d’éclat sera-t-il suivi d’une résistance populaire et plus massive ?
La lutte continue !
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