Chères voisines, chers voisins,
Nous avons reçu un avis d’expulsion sans délai... ni surprise.
Les juges, huissiers et avocats ont donc convenu - dans la peur imminente de devoir statuer entre la dinde et les marrons - d’une « procédure d’extrême urgence », au mépris de la trève hivernale, et de la précarité de nos situations.
L’État aura encore mis à terre un désir d’autogestion, une volonté de s’organiser sans les normes de l’appareil bureaucratique, qu’il soit étatique ou municipal. Nous voulons proposer d’autres imaginaires, faire ensemble sans attendre la validation des institutions qualifiées, nous retrouver en dehors des échanges numériques, renouer avec ce que l’on appelait autrefois « une vie de quartier ».
Nous risquons d’être bientôt contraint.es de partir de la maison du 7 rue de Mirande, que nous avons fini par nommer "La Décolonelle". Son expulsion imminente freine brutalement nos rêves pour ce lieu. Cependant, le parc est toujours là, derrière ces murs... Malgré le possible transfert de propriété de l’État à un promoteur immobilier peu scrupuleux, nous invitons les voisin·e·s à se renseigner, s’investir, et pourquoi pas lutter - de façon illégale ou non - contre ces amas de béton qui nous sont imposés, qui cloisonnent nos espaces, artificialisent les sols, détruisent le vivant.
Et - qui sait ? - peut être qu’au retour des beaux jours, nous profiterons ensemble de l’ombre de ces grands arbres, en écoutant le geai des chênes friguloter.
Bien à vous,
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