Occupation de l’EHESS contre les expulsions à la ZAD



Communiqué des étudiant.e.s de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, qui occupent leur établissement depuis hier matin, en réaction aux expulsions à la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes.

Parce que qu’il fallait bien occuper un lieu de pouvoir.

Depuis lundi matin, 2500 gendarmes accompagnés de blindés expulsent différents lieux de la ZAD, nous y réagissons comme nous nous y étions engagées en répondant à l’appel du mouvement à occuper les lieux de pouvoir partout où cela est possible. Malgré la parution d’un certain nombre de tribunes s’insurgeant de l’opération militaire sur zone, le corps universitaire ne réagit pas. C’est pourquoi le Comité ZAD de l’EHESS organise le blocage et l’occupation de l’école toute la journée. Nous appelons tous les signataires de tribunes de soutien à nous rejoindre et les toutes les copain.e.s à faire grossir nos rangs pour s’organiser parce qu’on va avoir besoin de monde pour prendre l’EHESS, le Collège de France et autres lieux de pouvoir.

Disserter sur la grève ne dispense pas de la faire.

L’École n’est peut-être pas la plus prestigieuse des universités, ni la plus riche, on estime même y être de gauche, on y soutient facilement les luttes en cours, on y produit du savoir critique, au service des luttes paraît-il – c’est justement pour cela que nous ciblons aujourd’hui l’EHESS. Parce qu’il y a toujours plus salauds, parce qu’il y a toujours d’autres lieux de pouvoir plus puissants - surtout quand celui-ci est réputé diffus - parce qu’on a toujours une excuse pour ne pas participer aux luttes en cours autrement que par la posture de l’intellectuel engagé.

Parce que les mots n’ont jamais mis en déroute les flics, parce que les séminaires militants n’ont jamais bloqué les flux économiques et que produire un savoir critique n’arrête pas les attaques néolibérales qui se succèdent d’années en années dans tous les secteurs. Signer une tribune dans le Monde n’exempte pas de descendre dans la rue et ne prémunit pas du blocage – disserter sur la grève ne dispense pas de la faire.

Parce que la journée d’hier a été riche en évènement normalement suffisant pour provoquer la révolte dans les universités comme la destruction d’une dizaine de lieux sur la ZAD, expulsion de l’université de Nanterre et arrestation d’étudiant.e.s directement dans la fac.

Nous ne passerons pas une journée de plus à actualiser frénétiquement les fils d’actualité, à assister impuissant.e.s aux exactions des flics et des fachos. Nous n’imaginons pas suivre et dispenser les cours comme si de rien n’était, comme si tout allait bien, comme si nous n’étions pas les suivant.e.s sur la liste. Les personnels de Nanterre ont annoncé se mettre en grève, les AG de cheminots votent la grève reconductible, de nombreuses universités sont bloquées et occupées.

Parce qu’un mouvement social est en cours et que rien ne perturbe le quotidien de l’EHESS.

Parce que ce ne sont pas les raisons qui manquent – et que pour nous ce devrait être un simple réflexe.

On commence par bloquer l’école toute la journée, programme :

8h15 : début du blocage (yeaaahhh) au 105 boulevard Raspail & petit déj en musique !

12h : repas

14h : AG dans l’amphi Furet

18h : apéro/concert/rassemblement ailleurs ? (askip)

Nous appelons tout le monde à venir s’organiser, les professeur.e.s à faire grève, les étudiant.e.s à bloquer leurs universités, de prendre part aux actions de soutien à la ZAD et ses mondes.

L’université de PSL, à la demande de la préfecture de police de Paris, propose une offre de salle pour les personnes concernées par ce blocage.

Pour en faire la demande, vous pouvez appeler le numéro suivant : 07 72 09 98 84.

Des étudiant.e.s de l’EHESS



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