« Pour la vie » - Avant première du film qui retrace le voyage des zapatistes



Jeudi 8 décembre à 20h à l’Eldorado, la réalisatrice Sandrine Blondel vient présenter son film « Pour la vie » qui revient sur le voyage des zapatistes et le pari incroyable qu’iels ont fait en se lançant à la rencontre des luttes européennes.

POUR LA VIE - Avant-Première et rencontre avec la réalisatrice Sandra Blondel
Jeudi 8 décembre à 20h00 au cinéma l’Eldorado
Soirée organisée avec les collectifs des Lentillères et des Tanneries,
Fokus21 et ATTAC 39

Synopsis

500 ans après la conquête du Mexique par les Espagnols, les zapatistes, peuples indigènes insurgés du Chiapas, font le trajet inverse pour à leur tour envahir l’Europe, mais cette fois-ci, de manière consensuelle. Envoyé en reconnaissance, l’Escadron 421, arrivé par la mer à bord de la Montaña, débarque en Espagne et rebaptise le vieux continent « Terre Insoumise ». Une délégation aéroportée, plus massive cette fois, prend ensuite le relais pour rencontrer celles et ceux qui luttent « en bas à gauche » contre « l’hydre capitaliste ». Ce film documente certaines étapes du Voyage pour la vie des zapatistes et raconte depuis le collectif « Dzln » de Douarnenez en Bretagne, comment des militant.e.s de toute l’Europe vont s’organiser, avec leurs différences et divergences, pour accueillir ce voyage et ces échanges inédits.

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Note d’intention de l’équipe du film

Avons-nous définitivement perdu la main sur notre destin commun ? Les inégalités sociales explosent, les écosystèmes sont à l’agonie, le dérèglement climatique s’accélère. Les terres et les océans n’ont jamais été aussi pollués et l’air des mégalopoles irrespirable, l’espace social autant fragmenté, les contestations réprimées. Les corps ont peur, se méfient, se replient sur eux-même. Nous avons l’impression d’être perdu dans le brouillard, ne plus savoir que faire ni avec qui. La propagande médiatique sature notre attention avec la crise pandémique qui a mis un coup d’arrêt aux mobilisations sociales. Impossible de penser en dehors de ce « continent mental ». C’est dans ce contexte de sidération générale que nous lisons en janvier 2021, « La Déclaration pour la vie », une série de communiqué de l’EZLN – l’Armée Zapatiste de Libération Nationale – qui annonce la venue prochaine des zapatistes en Europe.

C’est pour célébrer à leur façon les 500 ans de la conquête espagnole que ces peuples
indigènes insurgés du Chiapas veulent à leur tour envahir consensuellement l’Europe qu’ils souhaitent rebaptiser à cette occasion « Terre insoumise ». C’est la première fois qu’une délégation de cette ampleur sortira du Mexique. Ce « Voyage pour la Vie » doit les emmener sur les cinq continents à la rencontre de celles et ceux qui luttent contre le capitalisme. Leur objectif : « parler de nos histoires mutuelles, de nos douleurs, de nos rages, de nos réussites et de nos échecs ». Leur message : « Réveillez-vous ! ». L’Europe est leur première destination.

Cette annonce est un bol d’oxygène. En rappealant dans leur premier communiqué « Une montagne en haute mer » qu’ils « n’ont pas été vaincus » et qu’ils sont « toujours en résistance et rébellion », les zapatistes renversent les positions figées des vainqueurs et des vaincus et ouvrent la possibilité d’un autre horizon que celui de la catastrophe, celui de la réappropriation du cours de notre histoire. Quelque chose de nouveau se prépare qui met déjà en mouvement le monde militant européen. Très vite, nous nous organisons pour pouvoir documenter ce voyage et rejoignons le groupe local qui prépare l’accueil des zapatistes dans notre ville de Douarnenez, que l’on écrit en abréviation « DZ » d’où le nom de notre collectif « Dzln ».

Nous savons qu’il ne sera pas facile d’entrer en lien avec les zapatistes qui ont fermé leurs communautés suite à la pandémie. C’est la première fois que nous tentons d’approcher un mouvement de lutte révolutionnaire. Nous décidons malgré tout de partir à leur rencontre car leur départ du Mexique est imminent.

Les zapatistes construisent depuis 1994 une autonomie économique, sociale et politique unique au monde de part sa durée et son ampleur. Les territoires reconquis lors de leur soulèvement couvrent un territoire grand comme la Bretagne. En participant à la construction de ce voyage avec eux depuis un groupe local de base, nous espérons mieux comprendre leur histoire, leur organisation à la fois verticale et horizontale, leurs rapports aux médias ; mieux comprendre ce que cette venue va provoquer ici en Europe, les possibles qu’elle va ouvrir. La préparation de leur accueil est également l’occasion de mettre à l’épreuve, approfondir, consolider, élargir nos liens militants localement et nous permettre de continuer d’agir depuis là où nous sommes pour un monde fait d’une pluralité de mondes.



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