RÉPRESSION DANS LE CADRE DU SOMMET DU G7 DE BIARRITZ RASSEMBLEMENT EN SOUTIEN AUX « 3 DE L’AUTOROUTE » LE 27 SEPTEMBRE 2019 A 8:30 A LA COUR D’APPEL DE PAU
Le 21 août 2019, trois personnes sont interpellées sur une autoroute du Sud-Ouest alors qu’elles roulent en direction de l’Espagne. Leur voiture est arrêtée par les forces de l’ordre, qui procèdent à un contrôle. À cet instant précis, on ne sait pas ce qui motive le contrôle, si ce n’est la sécurisation du sommet du G7 qui a lieu à Biarritz.
En tout état de cause, il semblerait que les trois de l’autoroute, d’origine allemande, ont été balancés par les services de police allemands à leurs homologues français. Il semble qu’ils seraient catalogués « ultragauche », alors même qu’ils n’ont jamais été poursuivis en France. C’est dire combien la police politique travaille, à travers les frontières aussi…
Dans leur voiture, la police prétend avoir trouvé un arsenal et des écrits radicaux. Placés en garde à vue pour « port d’arme » et « groupement en vue de commettre des dégradations et des violences », les trois comparaissent le surlendemain, à l’issue de 48 heures de détention, devant le tribunal correctionnel de Bayonne. Mais surprise, ils sont relaxés des faits de « port d’arme » : juridiquement, il n’y avait donc pas d’armes dans leur voiture, qu’on se le dise.
Pour autant, ils sont condamnés à 2 et 3 mois de prison ferme, assortis de 5 ans d’interdiction du territoire français pour « groupement formé en vue de commettre des dégradations et des violences ». Donc ces trois jeunes Allemands désarmés dans une voiture à plusieurs dizaines de kilomètres de Biarritz se regroupaient pour, la police l’imagine, commettre des violences. Sachez donc qu’avoir dans sa voiture quelques brochures anarchistes et un spray au gaz poivre, c’est déjà « être susceptible d’avoir l’intention de peut-être commettre des violences ». Cela mérite bien quelques mois de prison.
Les trois jeunes sont donc incarcérés le soir même dans trois maisons d’arrêt différentes, à Mont-de-Marsan, Gradignan et Agen. C’est évidemment une stratégie de l’administration pénitentiaire pour fragiliser les incarcéré·e·s.
Précisons qu’il a été refusé aux trois de bénéficier des avocat·e·s désigné·e·s par leurs familles et que les commis·e·s d’office qui ont été envoyé·e·s pour les remplacer ont refusé les garanties de représentation amenées par les proches pour faire obstacle à un éventuel placement en détention provisoire.
Jusqu’à dix jours après leur placement en détention, il a été très difficile pour les avocat·e·s de l’équipe juridique du contre-sommet de les défendre. Pour autant, il.elle·s ont pu interjeter appel de la décision, qui est particulièrement inique au regard des faits et de la faiblesse du dossier.
Cette justice expéditive et d’exception est lourde de symboles à l’issue de plusieurs mois d’une répression féroce à l’égard des Gilets jaunes, au cours de laquelle l’adoption de la loi « anticasseur » a clairement permis la généralisation des arrestations préventives et des poursuites judiciaires pour des « groupements » imaginaires.
Le 27 septembre 2019 à 8h30, les trois seront jugés en appel devant la cour d’appel de Pau. Leurs soutiens appellent à venir nombreux·ses devant le tribunal, pour qu’ils soient libérés IMMÉDIATEMENT et SANS SUITES !
Trois touchés, tou·te·s concerné·e·s : la solidarité est notre arme !
Le collectif antirep du G7, ABC Paris - IDF et des soutiens.
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