Refus d’obtempérer, le nouveau prétexte de la police pour justifier ses meurtres.



Depuis le début de l’année au moins 7 personnes sont mortes sous le feu de la police, dans leurs véhicules au motif de « refus d’obtempérer ». Le dernier drame a eu lieu à Vénissieux.

Basta Mag dans un article comptait déjà 4 morts début juin, [1]
Au moins 3 autres personnes ont allongé la liste des victimes de la police cet été [2]. La première à Grenoble le 7 juillet où une personne est froidement abattue dans le centre de Grenoble au motif que le pilote du scooter aurait été aperçu armé. Dans la nuit du 18 août c’est sur le parking du carrefour de Vénissieux que la police tire, blessant mortellement le conducteur et son passager.
Dans ces histoires la défense de la police est toujours similaire. Les keufs invoquent le « refus d’obtempérer » pour justifier les tirs et les décès des occupants de la voiture, qu’ils soient conducteurs ou passagers. La préf, les syndicats de flics et les politiciens étalent ensuite la vie privée des victimes qui se retrouvent en première page des médias, qui n’hésitent pas à reprendre ces discours inventant parfois des faits mais s’attachant toujours à reprendre la version préfectorale justifiant la mise à mort des victimes.

Ainsi les victimes des tirs policiers sont « défavorablement connues des services de police », les véhicules « probablement volés ». Bref, bien souvent ces justifications suffisent à soutenir le corps policier mais retombent comme un soufflet dans l’ombre médiatique, et ne sont d’ailleurs que rarement questionnées par la horde des journalistes de préfecture

Ces justifications sont d’autant plus redoutables, qu’on nous décrit souvent la scène comme une situation extrêmement dangereuse pour le flic tueur ou ses collègues, à deux doigts de perdre la vie. Bien souvent ce dernier en sort indemne ou avec des blessures souvent superficielles. Notons d’ailleurs que les flics ne font pas partie des métiers comptant le plus de mort au travail (entre 4 et 16 décès par an au travail pour les policiers, contre plus de 200 pour les ouvrières et ouvriers du BTP).

Les syndicats des keufs et leurs larbins médiatiques prennent ensuite le relais pour nous dresser un paysage effroyable des scènes du crime, nous peignant des portraits inquiétants des victimes et des quartiers où elles résident.

Le résultat est toujours le même : dédouaner au maximum la police et rendre fautives les victimes, dans l’attente que l’IGPN blanchisse comme à son habitude les flics, et leurs fâcheuses tendances à rétablir la peine de mort quand bon leur semble.

Une pensée pour les proches des victimes



Notes

[1Notons qu’avant la loi de 2017 donnant aux flics plus de marge de manœuvres on comptait un mort par an « pour refus d’obtempérer ».

[2La liste serait malheureusement bien plus importante si l’on y ajoutait les blessé·e·s graves

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