Gilets jaunes, consommateur*rices de shit, migrant·es, supporter*trices de foot aimant la pyrotechnie, web-masters de site alternatif, faucheur*euses d’OGM... chacun·e d’entre nous peut être amené·e à ce qu’un·e flic veuille lui prendre son ADN et/ou ses empreintes pour les faire rentrer dans les fichiers.
Nul besoin d’avoir commis un délit, la suspicion du pandore ou d’un·e magistrat·e le plus souvent suffit à ce qu’on effectue sur nous ces prélèvements dit « biométrique » [1].
Tout le monde connaît à peu près la méthode de prélèvement des empreintes et la petite photo qui l’accompagne, celle de l’ADN est peut-être un peu plus floue.
Le geste est simple il consiste à qu’un·e flic, armé d’une sorte de coton tige, prélève un peu de salive dans notre bouche, pour qu’ensuite un labo sous-traitant extraie de cet échantillon notre ADN.
Jusqu’à il y a peu (septembre 2018), seules pouvait être extraites les séquences ADN non-codantes, c’est à dire celles qui pouvaient permettre de nous identifier mais ne pouvaient pas permettre d’établir des caractéristiques génétiques détaillées. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Pour être plus clair, avec cet échantillon donné aux flics il est possible techniquement pour les gens sachant décrypter les séquences ADN de savoir notre origine géographique, nos prédispositions à certaines maladies ou encore savoir que notre nez saigne quand il fait chaud.
Que ce soit pour les empreintes, la photo ou l’ADN, les gestes sont donc simples, indolores mais ils sont tout sauf anodins. Ils participent à créer une société sécuritaire. Affirmer cela nous fera sans doute passer, au mieux, pour des radicaux, mais nous ne voulons pas utiliser une autre formule plus édulcorée.
Sans même parler des fichages plus ou moins consentis ( Facebook, Twitter, Carte Casino, Tinder…) en France depuis le milieu des années 80 une quinzaine de fichiers ont été créés par les gouvernements successifs. La multiplication de ces fichiers permet de bien quadriller la population.
Ceci allié aux nouvelles technologies (villes cernées de caméras, marqueurs indélébiles, surveillance des portables, prélèvements ADN…) et à un arsenal de lois répressives, contribue à installer un sentiment de peur chez quiconque serait amené à vouloir contester l’État.
Il faut bien admettre que même en étant la personne la plus pacifiste du monde, savoir qu’à tout moment un·e flic, un·e juge, un·e fonctionnaire, pourra être en mesure de nous dire qu’à un moment T nous étions à tels endroits avec telles personnes connues pour avoir fait tels actes à un autre moment, n’est pas très rassurant.
L’État le sait, en joue beaucoup, se la raconte pas mal sur ce qu’ils a les moyens (technologiques et financiers) de faire.
La peur est le premier outil de la répression, et le fichage permet d’instaurer la peur. [2]
Nous voulons affirmer ici notre opposition au fichage, et inviter à une grande farce celles et ceux qui ont envie de soutenir cette opposition.
Rendez vous le 18 Octobre à 13h30 devant le tribunal de grande instance (Cité Judiciaire, boulevard Clémenceau).
Et le Mardi 1 octobre à 20h au Chez Nous pour le repas de la caisse de solidarité contre la répression.
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