Refuser le règne de l’implicite,
de certaines « évidences »
qui font faire le tri entre les soit-disant « vrai·e·s » qui comprennent
et les autres
qui seraient indignes d’être considéré·e·s ;
C’est chercher à bâtir autre chose :
peut-être un espace pour la transformation,
refuser de sans cesse faire groupe.
Car malgré les formes modernes de « toiles » qu’ils prennent,
les groupes sont toujours ces instruments de sélection sociale
avec un dedans,
un dehors,
un « t’en es ou t’en es pas ? »
Et c’est bien triste,
et le mot est par trop faible.
Ça ronge toute envie de participer ;
ça rend toute amitié politique marquée du fer rouge de la stratégie
aux yeux de laquelle seul compte le groupe,
ses intérêts, sa survie.
Et cela nécessairement, oppose à d’autres groupes,
dans une sorte de guerre interne que les gen·te·s maudissent
en maudissant les autres groupes
et non ce mécanisme :
celui des groupes qui se constituent souvent malgré même
les gen·te·s qui en sont.
Car l’implicite, c’est rendre impossible la rencontre
avec un·e autre ; ce·lle·lui qui n’a pas les mêmes évidences que soi.
Et la rencontre c’est magnifique,
ça jaillit, ça fuse,
ça remet en mouvement nos pensées figées,
qui déjà sédimentent depuis bien trop de temps,
ça recraquelle,
la pâte qui a séché.
Si seul ne suffit pas,
il reste nécessaire,
pour rencontre se faire :
essayons l’explicite.
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