[Tournus] Projet de nouvelle unité de production de résines, un substitut au Bisphénol A sans danger ?


Saône-et-Loire

The Valspar Corporation (Milwaukee, USA) projette de construire une nouvelle unité de production de résines sur son site de Tournus, capable de produire 30 000 T/an. Ces nouvelles résines, commercialisées sous le nom realPureV70, sont appelées à remplacer les résines à base de Bisphénol A, un perturbateur endocrinien, utilisées pour les canettes et les conserves. Mais sont-elles sans risques sur la santé et l’environnement ?

Mieux vivre grâce à la chimie ?

En 2017, Sherwin Williams (Cleveland, USA) prenait le contrôle de The Valspar Corporation, un autre géant américain des peintures et vernis qui avait acheté l’usine de Tournus en 2000. Il est vrai qu’avec un chiffre d’affaire de 20 milliards de US$ en 2021 et une capitalisation de 86 milliards, Sherwin Williams ne manquait pas de moyens. On pourrait donc s’étonner de l’ardeur avec laquelle le gouvernement, à travers le plan France Relance, a généreusement octroyé, avec nos impôts bien sûr, la coquette somme de 4 millions d’euros à ce géant de l’industrie chimique dans le cadre du projet « Patriote » (sic) qui « vise à protéger la santé et l’environnement en trouvant des alternatives aux perturbateurs endocriniens » [1] .

Or il ne s’agit pas ici de R&D puisque ces « alternatives » existent déjà et sont utilisées aux USA et au Canada. C’est un cadeau d’autant moins justifié que le groupe Sherwin Williams continue de produire à Tournus des milliers de tonnes de Bisphénol A chaque année (pour l’exportation probablement puisque ce perturbateur endocrinien est interdit en France), bien qu’il reconnaisse, dans l’étude d’impact (page 193), « la problématique du Bisphénol A sur la santé publique ». Autre incohérence : le Département a signé cette année la charte Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens. Pure coïncidence ou opportunisme politique surfant sur l’annonce d’une résine alimentaire salutaire, « sans Bisphénol A », produite sur le territoire ?

Mais cette nouvelle résine est-elle vraiment sans danger pour la santé et l’environnement ? Rien ne le prouve, à en croire les rares études sur le sujet. La résine V70 est fabriquée à base de Tétraméthyl Bisphenol F (TMBPF), aussi connu sous le nom de 4,4’-méthylènedi-2,6-xylénol. L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) qui met en œuvre la réglementation REACH indique que : 1/ les évaluations sur le TMBPF produites à ce jour ne sont pas concluantes ; 2/ le produit est très toxique pour l’environnement aquatique [2]



Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Articles de la même thématique : Pollution

L’association Serre Vivante prend position contre l’aéroport Dole-Jura

L’aéroport de Dole-Tavaux fait l’objet depuis 2007, date de son transfert par l’État au Conseil général du Jura, de multiples controverses, et l’on peut sérieusement douter de l’intérêt général de cet équipement. Communiqué de Serre vivante, association de défense de l’environnement.

Greenwashing de la centrale biomasse de Dijon

A Dijon, 4e ville la plus verte de France, les réseaux de chaleur biomasse « bas carbone » sont censés décarboner la chaleur, avec par exemple la centrale biomasse de Dalkia , la chaufferie des Péjoces. Cependant, de très nombreux éléments scientifiques démontrent que cette neutralité carbone du bois énergie est erronée et que la combustion du bois accélère de façon massive le changement climatique, contrairement au stock de carbone dans les forêts, dans le bois matériau et dans le biochar qui améliore les sols agricoles. Il est donc urgent de s’attaquer au greenwashing des réseaux de chaleur biomasse de Dijon.